mercredi, mars 30, 2005

Manif du Parc Lafontaine

J'entends d'ici les cris de la manifestation étudiante qui se déroule au Parc Lafontaine. Il est 19 h 12.

J'ai toujours aimé l'atmosphère des manifestations. La force de la foule... c'est une fête, une prise de pouvoir, l'éloge à la démocratie, la solidarité. Au revoir discours sur l'individualisme, j'en avais mon ponpon.

Entre les boomers et eux, il y a eu trève, trève d'indifférence. Je regardais le spectacle au Parc, et j'essayais de comprendre ce que tout à coup il y a dans l'air.

La première hypothèse sociale qui m'est venue à l'esprit : la main-d'oeuvre en pénurie, la force penche du côté des travailleurs. Les années 80 et 90 ont été si moroses, les postes étaient occupés, pénurie d'emplois. Le vent a tourné en faveur de la progéniture de ces boomers qui prenaient toute la place.

Ils ont pris la relève de leurs parents. Malgré les affiches antiboomers que j'ai aperçues ici et là dans le Parc, je crois qu'ils répètent tout à fait ce que leurs parents ont vécu, mai 68.

Peut-être est-ce aussi annonciateur d'un retour vers un vote positif en vue d'un référendum. Peut-être feront-ils l'indépendance du Québec; alors, ils auront gagné sur leurs parents, vraiment.

Poisson d'avril !

Pour le collectif Coïtus impromptus

J’ai beau tourner ce poisson d’avril en tous sens, le pêcher, lui ôter les ouïes, le frire, c’est toutefois l’image de ma grand-mère maternelle qui finit par habiter tout l’espace de mon imaginaire quand j’entends ces mots qui se feront exaspération vendredi prochain, quand les élèves ricaneront bêtement à faire pendouiller un bout de papier dans mon dos...

Personnes âgées : grincheuses, insupportables, capricieuses, insécures ? J’ai connu le contraire, l’époque de grands-mères et grands-pères qui se réunissaient en club d’âge d’or et qui créaient du désordre partout; on les entendait rire aux grands éclats dans les lieux de pèlerinage, en tabarnak en crisse et en calvaire quand ces mots étaient encore tabous. Pour certains, ils étaient vulgaires; à mon sens, ces grands ricaneurs mordaient à la vie du plus fort de leurs dents, ce qui est bien loin de la vulgarité, compte tenu des émotions causées par un infarctus du myocarde et autres trucs franchement angoissants, et des robes noires en leur mémoire qui leur dictaient leurs comportements. Bref, ma grand-mère, produit de la culture Théâtre des variétés des Gilles Latulipe, La Poune, Manda Parent et Juliette Huot, fait partie d’une génération qui rappelle la Grande Noirceur, ce qui fait frissonner de dédain n’importe quel fier Québécois qui a passé la Révolution tranquille et qui a coché une case au référendum. Et pourtant, chez moi, il n’y a rien d’exaspérant au vaudeville que ma grand-mère incarnait. Je dois avoir quelque chose de Manda Parent, que j’ai bien tenté de cacher sous des airs d’intellectuelle.

Ma grand-mère mordait à l’hameçon chaque année. Ça a l’air imbécile ce que je raconte là, j’ai gardé un poisson dans mon coffre de souvenirs d’enfance et d’adolescence parmi les plus précieux, ça a l’air imbécile, ça me rend comme une petite fille et j’adore ça.

Le 1er avril venu, je n’avais pas à songer très fort à un truc pour faire mordre ma grand-mère, la seule qui oubliait volontairement cette date. Ça se passait toujours ainsi :

MC : Grand-maman, on manque d’eau aujourd’hui chez nous, et toi?

Grand-maman : Hein ? J’ai pas remarqué, attends une minute, je vas aller voir...

(Bruit du robinet)

Grand-maman : Non, non, y a de l’eau.

MC : Poisson d’avril !

Grand-maman (gros rires communicatifs)

Chaque année, la même farce plate, elle mordait toujours... J’ai commencé ce tour à 10 ans et à 25 ans, je lui faisais encore cette même farce. Pour l’entendre rire, c’était mon bonheur.

Même avec beaucoup d’imagination pour jouer un poisson d’avril aujourd’hui, il m’est impossible d’arracher à quelqu’un un rire aussi franc.

mardi, mars 29, 2005

Du bloggage (rererebis !)

Autant de raisons d'ouvrir un blogue que de bloggeurs. S'exercer à poser/peser les mots, échanger, communiquer, dire plutôt que taire, se défouler...

Il y a aussi le syndrôme "vedette". J'affirme - après lecture de Lipovetski, L'ère du vide - qu'à notre époque ("postmoderne"), chaque personne sera vedette au moins quelques minutes dans sa vie (voir Gerry Springer, voir Star Académie, voir les madames Swan, etc.) C'est un syndrome qui caractérise notre société.

J'ai réfléchi sur le discours autobiographique et sur le discours rationnel sur les blogues. On trouve aussi le discours "Coup de pouce", madame au foyer, et ainsi de suite. Sommes-nous à ce point intéressant pour converser un espace de parole dans la galaxie infinie de l'Internet?

Si on veut nous taire, il faut ruer dans les brancarts. Même si tel ou tel blogue n'est pas si intéressant aux yeux de certains, il peut l'être pour quelqu'un d'autre. Faut pas créer non plus un monde d'intolérance, fondé sur je ne sais quelles valeurs génocratiques... Tout le monde a le droit de vote, et les m'as-tu-vu sont ici comme dans la vraie vie. Seulement, ils sont là, on n'est pas obligés de s'en laisser imposer.

La meilleure raison à mon avis d'avoir son espace : pratiquer son droit à la parole. Elle est le fondement de la démocratie.

Fait du bien de le dire !

lundi, mars 28, 2005

Sténo

Elle croit qu'elle n'existe pas et qu'elle ne peut parler. Elle écrit pourtant, ses doigts se promènent agilement sur le clavier, sténodactylo de première classe jadis. Ne pouvait être écrivaine et devenue sténodactylo, excellente sténo, doigts agiles en guise de paroles qui appartenaient à Autre. Langage fascinant que sténo, elle l'aimait car il était codé. Sans elle, personne ne pouvait déchiffrer, scribe au bout de la table, divinatrice, sorcière. Elle tenait le secret des mots dits, ajout à la fascination d'un jargon propre à elle-même.

Elle tapait pour retenir les mots qui fuient, pour les masser, les manipuler, c'était sa façon à elle de se les approprier. C'était sa façon à elle de marquer sa réalité, les doigts impatients devant ceux qui parlent, qui brouillonnent; elle avait le loisir de les peser, de les enfoncer, comme les touches du clavier. Et d'inscrire un point ici, une virgule là, c'était alors sa liberté. Et le point final lui appartenait. Le roman qu'elle voulait écrire était par elle ponctué de désirs refoulés.

Jour et nuit

Pendant que je conjugue être, défilé de serpentins sur l'échangeur du nivellement par le bas, le gris du ciel tapi sur la déprime, matin d'esclavage quand le café filtre dictature. Odeurs de nicotine dès l'aube, rébellion inhalée chaque jour, tête vide de sens et neurones agités en tout sens, le soir de toute façon s'épuise en télé à Mute ou who cares. Jour de dépotoirs de vies, à la nuit on somnambulise son existence, portion de sommeil volée au jour, histoire de ne pas mourir tout à fait. Les lumières des gratteciels veillent sur la vie en courant, cercles concentriques continuels de contrôle existentiel. La mort d’ici et d’ailleurs se promène au-dessus de nos têtes, balancée banale aux flancs des antennes paraboliques.

dimanche, mars 27, 2005

Qui est votre lecteur?

Quand j'arrive ici, le curseur se dirige automatiquement sur le titre... Obligée de redescendre puis de remonter. Je ne sais pas ou je vais me diriger, devant l'écran immaculé (quoiqu'il a besoin de Windex...) ou ce chemin va me diriger encore. Il s'agit d'écriture automatique.

Le problème, c'est qu'ici, on écrit puis publie, je pourrais sauvegarder comme brouillon, mais le discours automatique est souvent révélateur, vieille croyance psychanalytique. Il en sort parfois des révélations intéressantes.

Pour cette raison qu'il est tentant d'effacer... de "deleter". On a écrit ça un matin, avec une certaine humeur, puis on regarde le tout avec du recul, parfois plus éclairé, parfois intimidé.

Je lève mon chapeau à ceux qui publient leur nom complet sur les blogues. Je publierai mon nom intégral lorsque le discours sera complètement détaché du "Je". Par simple pudeur. Par censure?

Le discours autobiographique, quoique très répandu ces années-ci, est pourtant encore tabou. D'ou ça vient, cette pudeur? Est-ce inintéressant de savoir que madame Unetelle s'est sentie coupable d'être amoureuse de celui-là, que son mari l'a trompée, que ce monsieur untel est ces temps-ci amoureux ou plutôt en colère, que son enfant a fait une crise de bébé gâté la veille, que la recette de soupe aux pois était ratée... Peut-être n'est-ce tout simplement pas intéressant. Ça dépend peut-être pour qui...

Qui imaginons-nous dans notre tête quand nous écrivons? Un psy, une âme soeur, un censeur, un comité universitaire, des intellectuels, des gens qui veulent tout simplement se distraire?

Je crois que l'on finit par adapter notre discours à ceux qui écrivent des commentaires... Sûrement une erreur à ne pas faire, personne ne peut venir se joindre à notre table, c'est gênant...

Beau sujet... Je vais parcourir les blogues pour tenter d'y apercevoir le lecteur au-dessus de l'épaule de chacun...

Le post sur les hommes et l'identité : pas de nouveau, j'y reviens, c'est très sûr, plus tard.

Quelques exemples, sans ne vexer personne toutefois, sur les blogues et les lecteurs invisibles que j'aperçois (je peux me tromper, bien sûr, remettez-moi sur la voie!) :

Catherine : Son directeur de thèse, ses amis, un grand public (ce qui a beaucoup de mérite)... et quelques hommes à séduire...

Jean-François : son fan club du boul. Mont-Royal et un horde de jeunes filles en fleurs.

Sébastien Chabot : ça reste à définir... pas trop saisissable celui-là...

Dipat : ses potes du boul. Mont-Royal.

Kate : une horde d'hommes, surtout ceux qui lui prodiguent nourriture intellectuelle... un harem virtuel...

Leblase : Tout intellectuel et , et bien sûr, toutes les femmes.

Linda : les personnes amicales et chaleureuses.

Isabelle : sa fille seulement, elle est encore trop pudique.

Julie70 : grand public, et ses amis.

Daniel Rondeau : grand public et parfois potes du Plateau...

Moi-même : trop souvent mon psy... En ce moment : tout le monde, et ceux que j'ai nommés plus haut, évidemment...

Je reviens avec un plus grand échantillonnage plus tard...

Grincheux ...

Parenthèse grincheuse :

Grincheuse : Je suis en pied de bas.

Grincheux : Moi, en pied de bas et en queue de chemise.

Grincheuse : Pied de bas, queue de chemise et corps de robe?

samedi, mars 26, 2005

Manquement des femmes...

"Je pourrais me tromper, croire que je suis belle comme les femmes belles, comme les femmes regardées, parce qu'on me regarde vraiment beaucoup. Mais moi je sais que ce n'est pas une question de beauté mais d'autre chose, par exemple, oui, d'autre chose, par exemple, d'esprit. Ce que je veux paraître, je le parais, belle aussi si c'est ce que l'on veut que je sois (...) Je sais que ce ne sont pas les vêtements qui font les femmes plus ou moins belles ni les soins de beauté, ni le prix des onguents (...) Je regarde les femmes dans les rues de Saïgon, dans les postes de la brousse. Il y en a de très belles, de très blanches (...) Elles ne font rien, elles se gardent seulement, elles se gardent pour l'Europe (...) Elles attendent. Elles s'habillent pour rien. Elles se regardent. Dans l'ombre de ces villas, elles se regardent pour plus tard, elles croient vivre un roman (...) Certaines deviennent folles. Certaines sont plaquées pour une jeune domestique qui se tait. Plaquées. On entend ce mot les atteindre, le bruit qu'il fait, le bruit de la gifle qu'il donne. Certaines se tuent.

Ce manquement des femmes à elles-mêmes par elles-mêmes opéré m'apparaissait toujours comme une erreur.

Il n'y avait pas à attirer le désir. Il était dans celle qui le provoquait ou il n'existait pas. Il était déjà là dès le premier regard ou bien il n'avait jamais existé. Il était l'intelligence immédiate du rapport de sexualité ou bien il n'était rien. Cela, de même, je l'ai su avant l'experiment."
(L'Amant, Margurite Duras, p. 20-22).

Qu'est-ce que la femme ?

Femmes et hommes, vos points de vue se rencontrent-ils ?

Est-elle toutes ces dimensions ? Le sexe a-t-il tant d'importance dans l'identité?

Attention, prochain post : ce sont les hommes...





Galerie de photos pour tenter de trouver une définition... un lien commun...

Moi-même piégée à ce jeu : le premier archétype féminin qui m'est venu en tête est bien celui de Marilyn. Le dernier, est bien celui de Luce Irigaray... Je suis peut-être dans le champ.

Avec du recul, je vois que le caractère sexuel perd de l'importance au fil des photos... piste de réflexion !

(Excusez-moi, madame Kate... je poursuis la réflexion mon côté et je me suis inspirée de vous... Pardonnez la présentation qui semble plagiaire ! De votre côté, la féminité semble clairement définie, ce qui n'est pas le cas chez moi).

vendredi, mars 25, 2005

Identité féminine

Le blogue, c'est beaucoup d'intertextualité. Souvent, mes réflexions jaillissent d'autres blogues. C'est là l'attrait de ce type d'échange virtuel, c'est un déclencheur. Je trouverai écho un jour ou l'autre. Ce n'était pourtant pas le but premier de l'établissement de mon île, justement, je voulais y être seule... Non, les blogues, c'est de l'intertextualité.

Étrangement, quand on écrit, il y a une tête au-dessus de notre épaule, un regard, celui du lecteur qu'on imagine. Un censeur à l'horizon ou au contraire, une âme soeur. Difficile d'écrire seule.

J'ai effacé des textes du premier blogue, Écriture stroboscopique. Retourner le miroir, refuser l'existence de ça. Manque de courage. Mensonge.

Le blogue, c'est avant tout des rapports interpersonnels, ce que j'ai constaté depuis mon errance ici depuis les six derniers mois : moments de joie ou moments de colère, ce que j'attribue à celui qui m'a initiée à ce mode de communication et je nomme : Jean-François Domingue. Dire que j'ai dit merci à ce type... :)))

Mais, comme dans tout rapport interpersonnel, des prises de conscience ont jailli de lectures ici et là, même que parfois, j'avoue que c'est éprouvant. Cette quête perpétuelle, ce questionnement perpétuel, parfois ça me fait commencer une journée sur une note joyeuse, parfois maussade. Je sens bien les haines ici et les complicités là. Comme dans la vie.

Les controverses tombent bien mal dans ma vie sur un blogue, quand j'en vis tous les jours, quand il faut peser les mots tous les jours, quand on marche continuellement sur des oeufs, quand on fait le constat de ses amitiés... Le maudit virtuel ressemble au réel, ça ne peut être une fuite. Sinon, j'aurais fui après Écriture stroboscopique. Ma quête de vérité et de sincérité va jusqu'à un certain masochisme parfois, quand il serait bien plus aisé de faire "delete" et d'oublier. Recommencer vraiment ailleurs, faire autre chose, comme en relation quand une personne commence à nous connaître et qu'on a envie d'agiter le spectre de la séparation, surtout quand elle a finalement aperçu notre côté obscur.

Non, ma quête est plus grande. Et je suis têtue devant mes propres limites.

Longue introduction pour dire que mon obsession du jour est celle de l'identité féminine, et je parlais d'intertextualité puisque je lisais un texte à ce propos dans les carnets de Kate, carnets que j'aime visiter à l'occasion.

Mon propos dérive toutefois vers d'autres horizons.

Je tenais cette conversation avec une autre femme dans la quarantaine, qui confiait avoir elle aussi du mal à se définir en dehors de l'oeil masculin (excusez, le ton fait "psycho-pop"). Il faut un homme pour agir, il faut un homme pour donner du sens, il faut un homme pour nous soutenir, nous encourager, pour avancer. Je vois ça comme une tare, personnellement. Peut-être ai-je tort. Je poursuis ma réflexion, je ne suis pas mûre pour continuer ici.

Voilà pourquoi j'ai une grande admiration pour Marguerite Duras : elle a longuement parlé de l'écriture qui ne peut se faire que dans la solitude... sans le regard de l'homme.

jeudi, mars 24, 2005

Beauté - Hommage à Duras

"L’écriture c’est l’inconnu. Avant d’écrire on ne sait rien de ce qu’on va écrire. Et en toute lucidité." (Marguerite Duras)



"Si on savait quelque chose de ce qu'on va écrire, avant de le faire, avant d'écrire, on n'écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine. "



J'avais décidé de faire la rencontre de Duras, au cours de ma vingtaine. L'événement ne s'est pas produit, mais j'ai fait un rêve... la seule écrivaine à qui j'ai rêvé d'ailleurs... Après m'avoir invitée à sa maison de Trouville - laissant mon conjoint sur le pas de la porte - elle m'apprenait à cuisiner. J'ai lu par la suite qu'elle cuisinait; elle disait elle même que si on ne savait cuisiner, on ne pouvait faire de grandes choses. Malheureusement, je suis demeurée piètre cuisinière.

mercredi, mars 23, 2005

Couleurs

Splendide ciel de printemps rose et bleu, fonte des neiges dans la rue, espoir de vie extérieure, espoir de soleil, lumière, Pâques aux tisons mais beau, brise moins mordante; un manteau qui se fait plus léger, une âme qui se fait moins lourde, des oiseaux qui sortent de leur cachette, la ville se réveille plus tôt et s'endort plus tard, une journée plus facile à entreprendre, des enfants plus joyeux, les pieds soulagés de leurs lourdes bottes, les plaques de glace en dérive sur le fleuve, des sourires plus faciles, des gens moins emmitouflés et moins reclus, un soleil qui déjà nous chauffe à midi. Je vais enfin pouvoir refaire mon "tan", me redonner des couleurs !

mardi, mars 22, 2005

Au bar de l'abîme

Pierre longe un corridor à sens unique menant invariablement au bar Le Flambeau.

Pendant ce temps, Jean est penché sur sa table ou des bouteilles vides forment un jeu d'échec.

Jean lève la tête, et entend des claquements sur le plancher. Un long fouet claquant s'approche:

Pierre : Huit ans avec Marie, et elle a décidé de me quitter.

Jean : Une de perdue, dix de retrouvées.

Pierre : On m'a remis mon contrat pour l'organisme communautaire. Petite job dans un centre de suicide ou les curés de la cause sociale se font bonne conscience. Dis donc, Jean, tu ne pourrais pas te réveiller?

Jean : Le suicide, le suicide, c'est le choix de chacun.

Pierre : Hier, l'un d'eux a trépassé. Il avait pris le contenu de ses pilules, avec une caisse de 24 pour faciliter la descente. Il est mort que quelques minutes après son appel au centre.

Jean : C'était son karma.

Pierre (se levant afin que tous les habitués l'entendent) : Et puis cette annonce de Marie hier soir... Y a plus d'amour, Jean ! Y a plus d'amour ! C'est quoi, l'amour? Tout le monde a besoin d'amour ! Du fonctionnaire à la pute ! Qu'est-ce qu'on en a fait, Jean, qu'est-ce qu'on en a fait?

Jean (en posant une main astreignante sur l'épaule de Pierre) : Regarde cette toile et vois ces branches d'arbres qui montent vers le ciel. Ça me rapproche du divin.

Pierre : Du divin? Cet arbre, Jean, regarde-le : il tombe en décripitude ! L'amour est mort ! L'amour est mort ! Et on croit que ça s'achète ou que ça se paie... Et puis Marie...

Jean : Qu'est-ce qu'on peut y faire? Envoie ça dans l'Infini de l'Univers !

Pierre : L'Infini de l'Univers? Quand l'amour est mort, on baisse les bras ! Secoue-toi Jean !

Jean : Une autre bière, Pierre ? Et puis... oublie ça...

Pierre : André, deux autres bières.

lundi, mars 21, 2005

Les nerfs, les nerfs !

Drôles de réactions sur le blogue aujourd'hui. Pas seule sur la crise de nerfs.

Finalement, journée agréable hier. Tout compte fait, j'en reste avec quelque chose de positif. Ma mère allait bien, mon frère était de belle humeur, ma nièce, enthousiaste.

Fini pour ce chapitre, jusqu'à nouvel ordre.

Les liens familiaux prennent peut-être de l'importance à mesure qu'on avance.

Femme au bord de la crise de nerfs

(Mise en scène : arrière-fond de violon, style un peu mélo, femme au bord de la crise de nerfs depuis 30 ans, aujourd'hui devant son ordinateur; elle se rappelle avoir tenu hier son appareil photo comme on tient une mitraillette...)

Hier, j'ai pris en vidéo la galerie, dont une partie que je n'avais pas vue depuis 20 ans. Puis, en visionnant cette scène, je me suis rendue compte que ça avait l'air d'une fusillade de gauche à droite. Avis aux âmes sensibles : ne paniquons pas, ceci est une mise en scène, ce que j'ai pris soin d'indiquer en introduction, je n'ai rien d'une meurtrière... Ça ne vaudrait pas le coup !

Pas de paranoïa : Une "madame" (permanente et tout) n'a cessé de m'appeller "elle" de tout l'heure du dîner, en ma présence. Moi, ça m'insulte quand on m'appelle "elle" quand je suis là. Comme s'ils avaient l'habitude de mon absence... Les traces étaient encore là... "elle"... Il est évident que le cassage de sucre sur le dos dure depuis 25 ans... Alors, il fallait que je me présente à ce dîner.

Je ne sais toujours pas qui est à la source de propos qui ont entretenu cette dynamique malsaine et quelles en sont les raisons.

Je n'ai pas écrit "ton amer" dans ma didascalie. Est-ce que je leur pardonne? Oui, après cette représentation d'hier... En fin de compte, je leur pardonne, même ce "elle"... y en a qui comprennent toujours trop tard, quand l'évidence de l'évidence crève les yeux.

J'admets les erreurs que j'ai commises dans ma vie. J'ai avancé, reculé, reculé, avancé... je me suis cassé le nez souvent, et je n'ai sans doute pas fini... mais je n'ai pas tout raté. Eux non plus n'ont pas tout raté, mais c'est maintenant l'évidence que tout ne leur a pas réussi. Je l'admets et suis honnête en disant qu'ils sont peut-être plus heureux en fin de compte.

Et ce gars que je n'avais pas vu depuis 20 ans... une fréquentation de jeunesse, que j'ai vu s'encarcaner... enfin, on s'est compris... sans ne dire mot. Mais il se donne raison. Pourtant, il ne m'a pas beaucoup laissé du regard pendant ce dîner... Bizarre, cette fascination, non? Une séduction, je dirais, qui passe sous le regard des aveugles... Pourquoi ce jeu... qui était là il y a 20, 25 et 30 ans et qui se présente encore aujourd'hui? Lo tuyo es puro teatro...

Voilà, le rideau tombe sur cette mise en scène banale mais trop fréquente. On attend cette fois la prochaine invitation... si elle se présente. Selon le principe zen, le vent finit toujours par tourner. Et il est surtout très stérile d'entretenir de l'amertume, surtout pour soi-même.

Je préfère la sympathie des gens à leurs préjugés, mais quand ils font preuve de bonne foi et de franchise.

dimanche, mars 20, 2005

http://www.ofoto.fr/PhotoView.jsp?&collid=27014594733&photoid=99774594733

Retrouvailles

Dîner aujourd'hui avec la famille et rencontre de connaissances qui datent de l'adolescence. Un couple que je n'ai pas vu depuis longtemps.

Les chemins ont cependant été très différents. Leurs enfants sont plus intéressants que ne l'ont été leurs parents. Enfin, ces gens, bizarrement, c'est comme si je les avais vus hier.

Journée finalement heureuse, ma nièce fêtait son 21e anniversaire. Elle part pour le Sénégal bientôt. Vie plus excitante que celle de ses parents. Destin.

samedi, mars 19, 2005

L'Être et l'art

Combien de fois l'ai-je dit : l'écriture fait partie de notre quête d'identité. Approfondir les idées, les réflexions et trouver des propos qui jetteront une lumière sur notre être.

Mais ceci n'est pas la seule vocation d'un blog. Je ne prétends pas que ma quête personnelle soit aussi fascinante que ça pour des lecteurs ! Mais j'avoue que ce blogue devrait se diviser en quatre blogues différents... Un pour les voyages, un autre pour les Grincheux, un autre pour mon Journal et un autre pour des réflexions plus générales... c'est à venir... entre grève, planif et correction...

Pour avoir visité de nombreux blogues ces derniers temps, je vois que chacun lui donne la vocation qu'il veut.

Petite conversation sérieusement légère sur le blogue de Leblase : on peut être sérieusement futile, ou futilement sérieux. Je reprends sa citation, elle a résumé le tout du virtuel... et du réel.

Certains esprits cependant n'ont aucun sens du jeu, croyant que le jeu est un manque de sincérité. Alors, faut-il à ce moment peser chaque mot, comme si une lame de guillotine menaçait de nous couper le cou? Sur un blogue, je peux être la névrosée que je suis, sur l'autre, la futile que je suis, sur un autre, la séductrice que je suis. Je suis tout ça.

De plus, je ne pourrais pas enseigner si je n'avais pas envie de plaire. Pourrait-on par ailleurs publier si on n'avait pas envie de plaire? Sans évidemment, dire le contraire de ce qu'on pense et nier ses idées profondes... Et je pense à monsieur de Sainte-Colombe dans Tous les matins du monde, superbe film... ou il était question de l'art pour l'art... et de l'art pour la célébrité. Ceux qui le font pour l'art sont des anonymes. Monsieur de Sainte-Colombe, quoique pur, n'était-il pas à la fin misérable et même fou? Sainte-Colombe n'aurait pas de blogue s'il eut été écrivain de notre époque. Oui, c'est bien hasardeux cette affirmation...

On peut toutefois détester la personnalité d'un blogueur (ou d'une personne). Ça, c'est incontestable. Mais ainsi, on prend la responsabilité de ne pas aimer cette personne, ça regarde chacun, et c'est ça, sans raison. Faut pas tout rationnaliser.

Je retourne encore à La Lupe, "Puro Teatro". Almodovar me console...

Que celui qui n'a jamais voulu plaire me lance la première pierre ! Mais il ne rôde sûrement pas dans les environs...

vendredi, mars 18, 2005

Avant-goût...

5 h 22. L'horizon rosé, le ciel, déjà bleu, promesse de douceur sur la peau. Dégradé dans le ciel ce matin, du bleu profond au bleu ciel, au jaune, au rose, au gris nuit. Bientôt, le soleil se lèvera. La rue Sherbrooke dort encore et scintillent toujours les chapelets de lumières dans la ville.

5 h 29. Le ciel est de plus en plus clair. Le jour se lève très rapidement.

Puce, ma chatte, pressent le printemps; elle hallucine quelque insecte, son instinct de chasseresse s'éveille aussi.

5 h 36. Le ciel a étendu sa couleur jaune à l'horizon. Le soleil annonce ses rayons.

Puce s'est calmée, elle ronronne sur mes genoux.

Ce matin est paisible. Banal, cette description; mais c'est tout de même tout cela qui m'incite à me lever tôt.

Ça vaut la peine de faire un détour du côté de cette pub, gage de sourire matinal :

http://radioactif.com/voir_video.php?video=supertimor.swf

Oui, c'est le weekend dans quelques heures !!

jeudi, mars 17, 2005

Avant-goût d'été... et de moustiques !!

Jetez un coup d'oeil... Au no 1 !! Pub ivoirienne...

Après avoir cliqué sur le site suivant, baissez votre fenêtre jusqu'à la télé...

http://radioactif.com/voir_video.php?video=supertimor.swf

Encore le blues du blanc d'hiver

Journée à la maison : silence, paix, tranquillité, sommeil, farniente, ronronnement de chat, soleil qui entre par la fenêtre, lecture, télé, encore sommeil...

Le corps ne voulait pas ce matin. L'idée de la douche l'effrayait, il traînait un poids énorme à son lever.

Malaises psychosomatiques. Les examens s'en viennent. Et on ne contrôle pas tous les gestes des enfants, y compris les larcins. Si j'étais parent... :(

Je préconise un soutien moral au travail, ça réduirait l'absentéisme. Car le mal de tête, de ventre, les brûlures d'estomac, les gastro-entérites et autres bébittes du genre sont souvent causés par des difficultés d'ordre psychosomatique. Je me demande ce qu'on attend...

Vote de grève lundi prochain : ça me laisse indifférente. Curieusement.

Bon, pas de ski de fond ce weekend, peut-être de la raquette... On annonce un weekend splendide :)

Grincheux : "Le weekend, le nirvana du fonctionnaire".

mercredi, mars 16, 2005

Manif !

Bravo les étudiants pour la manif ! Fait du bien par ces temps d'indifférence :)

Encore de la *?()*&&*( !!

Pourquoi l'hiver est si long ! Il naïje encore à matin ! C'est blanc dehors, cette fenêtre est blanche, mes nuits sont presque blanches, je suis blanche comme un drap, j'ai trop de pages blanches dans mon journal, je corrige des examens ou y a des espaces blancs (!); je veux bien remplir des fenêtres blanches pour avoir l'impression que l'hiver va finir, mais ça donne presque envie de ne plus écrire tellement on dirait que ça fait tomber la neige !

Voilà je "poigne" les 46 ans aujourd'hui... C'est comme 45. Mais plus proche de 50. Le cendrier me nargue, le ventre rempli de mégots. La balance de la chambre de bain va prendre le bord, si elle continue de me rire dans la face !

Vais-je encore séduire? Il a foutu le camp le temps du lilas...

Note à Isabelle : n'oublie pas de faire "post your comment", après avoir écrit tes commentaires! Ils me sont très précieux !

Je reviens à notre discussion de l'autre jour, Isabelle; c'est vrai qu'en raison d'une certaine pudeur, on a plus ou moins envie d'écrire dans un site public. Mais c'est aussi ça la quête d'identité, et il faut se l'avouer, les émotions, les sentiments et les expériences sont plus universelles qu'on ne le croit !! Pense à ça, peut-être seras-tu plus inspirée pour ton propre site. Tu ne sais pas quelle sympathie tu vas récolter en te "livrant" ! Et ça fait donc du bien parfois ! C'est beaucoup mieux d'être soi-même... et ne pas avoir peur de montrer qui on est... même si moi-même des fois, je veux bien m'en faire accroire. Je fais tout cependant pour me démasquer.

Erreur à éviter quand on écrit, ici ou ailleurs : se vautrer dans le passé. Regarder le passé pour comprendre le présent, oui. J'ai compris qu'il ne faut pas tourner en rond.

mardi, mars 15, 2005

Qui suis-je?

Sur le blogue suivant, intéressantes réflexions sur l'autoportrait. (http://complex.blogspirit.com) D'ailleurs, complex, je vous ajouterai à mes liens cet après-midi, je manque de temps ce matin pour m'adonner aux tatillonnages du html.

Les réactions d'autrui (par miroir, entendons autrui) sont éclairantes sur la question de notre identité. La surface de l'être est-elle tout l'être? En parcourant les blogues, en côtoyant des gens (ce qui signifie environ la même chose), je vois que la personnalité se dévoile au fil des mots. Mais elle se dévoile selon notre regard, avec les lunettes de notre propre expérience.

Mes 62 piranhas me regardent chaque jour; miroir : une personne cool. Vulnérable. La madame est bonnasse. La madame a l'air fatiguée... C'est du miroir chaque jour, l'identité dans la face chaque jour, mais pas nécessairement sous ses angles les plus gratifiants. Mais parfois, oui... les émotions en montagnes russes.

La plupart de mes collègues sont d'avis qu'il s'agit d'un métier : va pour dispenser le cours; mais on ne joue pas dans les "bébittes" de la madame ou du monsieur... Mais y aura toujours une remarque, lancée par l'élève dont la tête nous semble la plus banale, qui nous hantera quelques jours... les lunettes des ados décodent bien, tellement qu'il faut en faire abstraction pour tenir la route. Je n'oublie pas ma principale motivation à pratiquer ce métier : me regarder en pleine face, sans broncher.

De plus, l'écriture d'un blog participe à cette connaissance de soi pour ma part...

Décision cruciale pour les prochaines longues vacances : déposer le mémoire ou immersion totale en espagnol, entre des semaines de grand repos. Ça dépend de ce que l'être aspire à devenir, l'être invisible.

lundi, mars 14, 2005

Procastination

À nouveau, procastination devant l'écran depuis une heure.

Finit-on par craindre le regard de l'Autre?

dimanche, mars 13, 2005

Réforme

Non et puis... je ne parle ni de la réforme, ni de l'enseignement, ni des parents, ni des jeunes.

Next...

samedi, mars 12, 2005

Quelques perles dont vous avez entendu parler...

Peut-être les avez-vous entendues... elles sont vieilles... assurance-chômage et aide sociale :

- Ma fille nourrit son enfant au sein et a de la misère à rejoindre les deux bouts.

- Je vous écris de la part de mon mari, mort la semaine dernière.

- Ça fait 10 ans que je travaille dans le chocolat et je suis écoeurée.

- Je suis restée malade à cheval sur deux mois.

- Fille-mère, je me suis mariée après coup.

- J'ai été victime d'un accident de la route par un chien en vélo.

- À Vendre : lit pour bébé à deux étages.

Élèves :

-Le dieu Horius a une tête de faux con.

- La croisade, c'est un voyage en bateau organisé par un pape.

- Mon fils n'aime pas sa maîtresse et mon mari non plus.

-L'obésité est une maladie qui ne frappe que les gros.

-Il fut condamné après un procès en bonnet de forme.

-L'oxydant chrétien

-Les sacrifices humains étaient courants chez les paztèques.

- La terre rote sur elle-même.

- Lénine et Stalone.

-Depuis Archimède, les bateaux flottent.

-Moïse appela Dieu qui sortit d'un nuage et lui dit : "Qu'est-ce que tu veux?"

-Quand deux atomes se rencontrent, on dit qu'ils sont crochus.

- La drogue est interdite à l'école, sauf pour les professeurs.

(C'est pas moi qui l'ai dit...)

À suivre...

Journal

Ma fenêtre est blanche. J'ai maille à faire des pas sur les sentiers immaculés. L'hiver s'étire.

Les mots "hier, déception, comptes, impôts, soleil, école, prédateur, apprentissage, "gestion de classe", beauté, froid, ménage, sentiments, amour, consolation, voyage, blogue, relation, fantasme, sexe, amis, confidences, déchirement, toxicomanie, fuite et performance" n'arrivent pas à se placer conformément et tombent de façon anarchique comme tourbillonne la neige lors d'une tempête.

Laisser tomber le vent du nord et pelleter plus tard.

vendredi, mars 11, 2005

Ouf ski de fond...

Préoccupation : Mes élèves sont revenus de la relâche carrément surexcités et se précipitent vers l'échec. Je dois réfléchir à des façons de les "coacher" jusqu'en juin.

On n'a pas fini avec la réforme, ce dont on parle ce weekend dans La Presse, un cahier que je ne veux pas manquer. Pub télé : le garçon confie qu'il a des complexes à montrer un texte qu'il a écrit... Moi, je me protège : vive Grévisse... mais ils haïssent ça... et faire 15 fautes sur 50 mots, c'est pas grave. Sentent-ils que l'écriture tombent en désuétude? Ou sont-ils branchés sur le moindre effort?

Peut-être que l'écriture, d'ici 100 ans, sera désuète. Attendons de voir la révolution quand les logiciels de reconnaissance vocale vont être au point...

Pour rendre la vie plus légère, une collègue de travail est en voie de séparation... C'est drôle comment ça nous ramène à nos propres histoires. Déclencheur : une semaine de ski de fond en "amoureux".

Justement, les Grincheux s'en vont en ski de fond ce weekend dans les Laurentides, en espérant que les conséquences ne soient pas les mêmes ! Fait 20 ans que je n'ai pas embarqué sur des skis !! Je hais le sport, mais ça fait partie des compromis pour "nourrir ma relation" (ouache, expression de psy) et finalement, c'est pour mon bien aussi. Pas arrêté de fumer, pas maigri encore... Faut que je m'y mette enfin !

Parlant de ski de fond :

Grincheux : Je sais pas s'il va trouver une paire de chaussures, il porte du 12.

Grincheuse : Le commis du Yellow va lui demander : "S'qui te font?"

jeudi, mars 10, 2005

American Grincheux

Héros des fameux Carnets de voyage des Grincheux, ed. 2005, A. Lafrance et M.C. Sauvageau

Je suis sûre que vous avez une envie folle de les apercevoir... ces Grincheux en voyage...

Ici, aux États-Unis :



Parenthèse sur ces personnages :

Les Grincheux, c’est un gentil couple du Plateau Mont-Royal. Pas branchés pour deux sous, ils fuient les bars et restos «m’as-tu-vu»; ils préfèrent les restaurants dégoulinants de quartier et les tavernes qui puent la broue, sans pettage de broue.

Ces deux personnages se sont connus virtuellement, car ils n’aiment pas vraiment côtoyer les autres êtres humains, surtout dans les bars, aux terrains de pétanque, aux cours de macramé, etc. Comme ils ne "poignaient" pas, ils ont dû s’abonner à un club de rencontres sur Internet pour trouver l’âme soeur (voir leur témoignage Ils se sont connus grâce au réseau sur le site http://rézocontaque.com). Ils sont très casaniers, sauf quand il est temps d’aller en voyage : quelle bonne occasion de grincher ! Ils s’adonnent à ce loisir depuis que leurs chemins se sont croisés (le grinchage, bien entendu).

Ils prennent plaisir à écouter les gens, afin de rire de leurs bévues linguistiques, bien entendu.

Les Grincheux sont très lucides; la preuve : ils ne s’étonnent plus que le téléphone ne sonne jamais chez eux. Le dimanche, ils vont nourrir les écureuils, font de la soupe aux gourganes ou de la galette sarrazin, ou encore fréquente un autre couple de Grincheux, spécialistes d’Émile Cioran, les seuls qu’ils sont capables de blairer.

Je parlerai donc des Carnets des Grincheux plus fréquemment, ces deux joyeux grincheux voyageurs devant l'Infini.

mercredi, mars 09, 2005

Les perles... reprise

Merci Didier de m'avoir fait parvenir ces perles...
En reprise, parce que vous les aimez et que je les cultive...

Comme tous les ans,aux examens de fin d'année,au secondaire,on écrit n'importe quoi.
On se demande bien ce qu'on leur enseigne toute l'année.....


Voici la cuvée 2004:

Les empereurs organisaient des combats de radiateurs.

La mortalité infantile étaient très élevée sauf chez les vieillards.

Jeanne d'Arc n'aimait pas qu'on l'appelle la pucelle.

Les nuages les plus élevés sont les gros cunnilingus.

Clovis mourut à la fin de sa vie.

Le passage de l'étata solide à l'état liquide s'appelle la niquéfaction.

Pour mieux conserver la glace il faut la geler.

Un kilo de mercure pèse pratiquement une tonne.

Autrefois les chinois n'avaient pas d'ordinateur, ils comptaient avec leur boules.

Les américains vont souvent à la messe car les protestants sont très catholiques.

Les fables de La Fontaine sont si anciennes qu'on ignore le nom de l'auteur.

Les peintres les plus célèbres sont Mickey l'Ange et le homard de Vinci.

Le chien en remuant la queue,exprime ses sentiments comme l'homme.

Pour faire des oeufs, la poule doit être fermentée par un coq.

Les escargots sont tous des homosexuels.

La femelle du corbeau s'appelle la corbeille.

Le cerveau des femmes s'appelle la cervelle.

Les calmars géants saisissent leurs proies avec leurs gigantesques testicules.

Après un accident,on peut être handicapé du moteur.

Grace à la structure de son oeil, un aigle est capable de lire un journal à 1,400 mètres.

L'armistice est une guerre qui se finit tous les ans le 11 novembre.

Les amazones étaient comme des femmes,mais encore plus méchantes.

Quand les paysants avaient payé leurs impôts,ça leur faisaient un gros trou aux bourses.

Les égyptiens transformaient leurs morts en momies pour les garder vivants.

On a les fantasmes qu'on peut...

-20 degrés au Québec aujourd'hui. Fantasme de plage et de vacances...

Nourriture langagière pour Grincheux

Grincheux et Grincheuse s'évitent du regard quand il entendent des phrases du genre :

"Cette maison m'a coûté les yeux de la terre".

"Je me suis mise sur la courtisane, j'étais vraiment malade".

"À Londres, il y a le cadran Bing Bang".

"Quelle grossesse : le bébé collé sur le foetus!"

Banalités et identité

N.B. : J'hésite à laisser ce texte ici... J'y pense d'ici la fin de la journée, soit 16h. D'ici là, je ferai peut-être un "Delete", ça fait partie des libertés du blogue.

1978. Dans le bureau du psy dans un cégep quelque part...

Psy : Depuis des semaines que je t’écoute... finalement je me demande pourquoi tu t'arranges pour ne pas avoir l’air d’une fille.

M-C : (Silence...)

Psy : C’est quoi qui t’intéresse? Les femmes, les hommes... autres?

M-C : (Silence)

Psy : T'as jamais eu de relations? Qu'est-ce que t'attends?

M-C : (Tremblements)

Psy : Je pense que c’est fini la thérapie, t’as de l’ouvrage.

M-C : Euh... Je... magasiner?

Psy : Quoi?

M-C : Euh... robes?

Psy : Bonne idée.

M-C : Euh... je... je... mes études?

Psy : Lâche-les.

M-C : Non ! (je n’ai pas envie de lui dire, pas envie d’assumer le rôle de « fille », question de liberté).

Psy : Suis une diète.

M-C : Euh... oui, je...

Psy : Cours les gars.

M-C : (silence, moue)

Psy : Cours les filles...

M-C : (silence, exaspération)

Psy : Bonne route.

mardi, mars 08, 2005

L'Être et le Néant

Pour le collectif Coîtus Impromptus

Miles from Nowhere / Guess I take my time / Oh yeah / To reach there...

Oh, vous êtes là ? Je me pensais seule, excusez-moi, j’ai l’air d’une folle comme ça à chanter tout fort la pièce que j’écoute sur mon baladeur, morceau d’un CD de Cat Stevens. Vous connaissez peut-être la vieille chanson, Miles from Nowhere. Si ça ne vous importune pas, je poursuis mon écoute, mais je peux vous parler...

Ben quoi, vous attendez un texte sur L’Être et le Néant ? Sur Zarathoustra tant qu’à y être ! Sur le Sein und Zeit de Heidegger aussi tiens... Non mais... vous trouvez pas que vous faites dans le petit intello là ? J’ai ma montagne à escalader... Pour le moment, je poursuis avec Cat Stevens moi...

I creep through the valleys / And I grope through the woods...

Et puis, ces considérations sur l’Être, ça me dérange pendant que je suis en train d’escalader cette foutue montagne. Oui, je veux dormir au sommet de cette montagne ce soir. Pour être sûre d’être bien seule. Mes mains sont égratignées par la roche à force de m’agripper à elles. Et puis j’ai mis la main sur des ronces il y a quelques minutes... j’ai regardé en bas, j’ai eu tout un vertige... c’est ça le néant j’imagine... non mais je dois continuer... Bof, là, je n’ai plus la force ni les poumons pour chanter... je le laisse poursuivre tout seul...

...cause I know when I find it my honey / It’s gonna make me feel good...

Merde, il se met à pleuvoir. Ça glisse, câliss...

I love everything / So don’t it make you feel sad /
/’cause I’ll drink to you, my baby / I’ll think to that, / Yes, I ll think to that...


Ah dans quelle aventure je me suis lancée moi... il pleut des cordes... mais je peux pas m’agripper à ces cordes-là... oh je suis rendue à haute altitude... Merveilleux ! Je peux pas vous raconter ! Faut voir...

Miles from nowhere / Not a soul in sight / Oh yeah, but it’s alright

Zut, un dernier coup de coeur... la roche glisse... mon pied dans le vide... ma main écorchée lâche prise...

Lord my body has been a good friend/ I won’t need it / when I reach the end...

Ah !!!!!! En chute liiiiiiiiiiiiiiiiiiibre

To reach there...

"Le XXIe siècle sera féminin ou ne sera pas"

On l'a entamé, ce XXIe... vous vous rappelez de quelle façon...

Le patriarcat, c'est une structure. Qui doit se mouvoir vers autre chose.

8 mars : l'aviez-vous oublié? Est-ce nécessaire de s'en rappeler? Les luttes sociales sont-elles terminées pour les femmes? Est-ce que ça fait "autre siècle"? Discours désuet?

En 30 ans, les structures profondes n'ont pas changé à ce point. Il en faut des générations pour changer les archétypes.

Même si cette journée ne servait qu'à faire le point sur la condition féminine, elle mérite toujours d'être soulignée. Car c'est bien les femmes qui ont leur destin en main.

Une proposition : pourquoi la femme au foyer n'a-t-elle pas de revenus? Ne nous faisons pas d'idée : c'est elle qui met au monde et il arrive de plus en plus qu'elle se retrouve seule avec sa progéniture... Les différences sexuelles, on a beau vouloir bannir ça, mais la nature est toujours là oh Rebecca... Et avoir un enfant, ce n'est pas valorisé. Fini, les revendications? Ah... Et de plus en plus, on s'étonne que les problèmes de santé soient plus élevés chez les femmes... ah ben comment ça? Sont épuisées...

Oui, quelque part, moi-même je me dis qu'il y a bien autre chose à faire qu'élever une marmaille. Socialement parlant, économiquement parlant, psychologiquement parlant. Je n'en voudrais pas de ce métier de mère de famille, désolée. Mais imaginons que tout le monde pense comme moi...

En attendant, je vais aller gagner ma vie, c'est plus facile avec les enfants des autres.

Je salue les mères de famille, les monoparentales, celles qui arrivent à concilier travail-famille, et les femmes d'ailleurs toujours opprimées.

lundi, mars 07, 2005

Dans la série "Les Grincheux" (encore!)

À Playa del Carmen, sur l'hôtel, affiche : "Ruta de evacuacion".

Grincheuse à Grincheux : Oh vite, c'est par là les toilettes !



¡ Que lejos estan esos servicios !

Dans la série "Les Grincheux"

Les Grincheux à l'Universel, leur resto déj. préféré de Montréal, lisant le Journal de Mourial :

Grincheux : Témoignage touchant : "Tranche de vie d'un ananas" (chronique "alimentation").

Carnet de voyage des Grincheux... - Les Grincheux à Montmagny

Tiré de Carnets de voyage des Grincheux. Je vous parlerai de ça un jour... Copyright : M.C. Sauvageau et A. Lafrance, 2002-2005.

Grincheux : "Certains se mettent le pied dans la bouche".

Grincheuse : "D'autres, se tirent dans le pied".

Grincheux : "Et si on faisait ça en même temps, soit : se mettre le pied dans la bouche et se tirer dans le pied ?"

dimanche, mars 06, 2005

Almodovar, La Lupe, le travestisme et l'identité

À propos de La Lupe (Puro Teatro) : en parcourant les sites sur La Lupe, j'ai appris que dans la communauté homosexuelle latino, "faire la lupe" signifie "se travestir". Il faut bien le dire, les travestis aiment ressusciter ces vieilles vamps des années 50, image désuète de la femme fatale. Pourtant, ces vamps fascinent hommes et femmes, nous divertissent, nous interrogent.
S'agit-il d'un troisième sexe que les travestis se seraient ainsi appropriés ? Enfin, cette fascination est sûrement du fantasme carnavalesque, et pose encore plus le problème de l'identité.

Pedro Almodovar. Phénomène cinématographique. Moi-même très fascinée, j'ai fait le tour de sa filmographie depuis un an, et j'ai regardé certaines de ses oeuvres plus d'une dizaine de fois. Je comprends qu'il y a l'esthétisme, mais pas qu'esthétisme. J'ai même lu sur des sites qui lui sont consacrés qu'un colloque universitaire s'est tenu sur son oeuvre. Il faut croire que sous la futilité du travestisme, qui parfois, je l'avoue, finit par exaspérer, quelque chose nous touche encore plus; et en mon sens, c'est la question de l'identité.

Parenthèse biographique : vers l'âge de 15 ans, il n'était pas évident que j'étais une fille. Une vraie fille. Je me sentais seule à me sentir "garçon" quelque part. Affublée de ce problème identitaire, je suis allée interroger les scientifiques de l'âme. On m'a demandé : "Aimes-tu les hommes?" Quelle question, à l'adolescence. Surtout quand, justement, les hommes qui nous entourent n'éveillent en rien notre libido. D'autre part, les filles ne me disaient rien non plus. J'étais tout simplement assexuée. Mais la peur de l'homosexualité s'est étouffée dans ma gorge, et j'ai cessé de voir ce chaman de l'âme... par peur d'être étiquetée homosexuelle avant d'avoir élucidé cette question moi-même.

Quand je vois des téléromans qui s'appelent "Un gars, une fille", je me dis qu'ils sont bien chanceux que ça soit aussi clair que ça pour eux. J'aurais aimé que ça soit plus clair, mais je détestais le rouge à lèvres, les bagues, les talons hauts, la gentillesse, et je n'avais pas la voix haut perchée de la fille typique (j'ai plutôt la voix chanteuse de jazz à 3 h du matin). Et je n'étais pas frêle... par chez-nous, ne pas être frêle, ça voulait dire "peser plus de 50 kilos". On a déduit que j'étais une "butch", passez-moi l'expression... Et surtout, il m'a fallu attendre à 24 ans avant d'être intéressée par un "mâle".

Même à cet âge, l'identité sexuelle ne m'apparaissait pas aussi tranchée que ça. En partie, c'est sûrement en raison du changement des rôles typiques hommes et femmes que l'identité est devenue moins claire. Et puis, par l'absence du père... Père manquant, fille manquée?

Arrivée à Montréal en 1995, j'ai passé l'année dans le Village, par fascination : bars gais, de travestis, etc. Pourtant, aucune femme ne m'attirait. Maintenant, je suis exaspérée, et le défilé de la fierté me tombe même sur le gros nerf. J'ai réglé cette question qui pour moi se pose ainsi : j'ai le choix, mais je choisis tout de même l'homme car il m'étouffe moins, sentimentalement parlant. Mais Almodovar a réussi à transcender le phénomène.

Je m'éloigne un peu cependant de mon sujet. Je voulais parler d'identité. Je me suis intéressée à cette problématique dans un mémoire, mais il était trop centré sur l'identité nationale. Même que l'identité nationale, maintenant, m'apparaît bien floue, avec la Terre pour village.

Alors, je retourne à Puro Teatro de La Lupe pour le moment. Car en ce qui me concerne, la question du "qui suis-je?" n'est pas si simple. Mais je me dis, 30 ans plus tard, qu'enfin, on n'est pas si seuls avec nos réflexions et notre condition.

samedi, mars 05, 2005

RADIO- Puro teatro

Puro teatro, La Lupe
Pour entendre :
http://data.over-blog.com/lib/4/3/13634/files/Radio/PuroTeatro.mp3

Paroles :

PURO TEATRO (La Lupe)
Igual que en un escenario
finges tu dolor barato
tu drama no es necesario
ya conozco ese teatro
fingiendo qué bien te queda el papel
después de todo parece
que ésa es tu forma de ser.
Yo confiaba ciegamente en la fiebre de tus besos,
mentiste serenamente y el telón cayó por eso.

Teatro, lo tuyo es puro teatro
falsedad bien ensayada
estudiado simulacro
fue tu mejor actuación
destrozar mi corazón.
Y hoy que me lloras deveras
recuerdo tu simulacro
perdona que no te crea
me parece que es teatro.

Quelques citations alleniennes

"Claustrophobie et cadavre. Le gros-lot du névrosé".

"Wagner me donne envie d'envahir la Pologne".

"L'éternité c'est long, surtout vers la fin".

Woody Allen

À suivre...

Chichen Itza, deuxième cycle de vie

Du collectif Coïtus Impromptus

J’écris ici, dans la caverne du Cenote – une caverne dans laquelle un lac en apparence clément a ressurgi de terre au cours du premier cycle de vie – pendant que les oiseaux poussent des cris qui se répercutent sur la roche; l’ensemble produit un climat somme toute assez lugubre et m’empêche de croire que l’humain est un lieu de repos, et pourtant je cherche en moi quelque chose de paisible. Au fil des mots, le Seigneur de la Mort a ressurgi des eaux et braque sur moi les yeux de sa tête, puis en ma direction les yeux de ses victimes emportées vers le Monde inférieur. Plus de 1000 membres oculaires sont collés à ses pieds, ses jambes, son ventre, ses cheveux, et me regardent tous à la fois, terrorisés. Les doigts boudinés et gluants du monstre veulent m’attraper, et cet énorme magma jusque là reclus sous l’eau du cenote cherche désormais à m’empoigner. En raison de la fascination du pire, il finit par m’obséder pendant que je veux pourtant trouver sérénité près de cette eau bleue encre.

La lumière n’entre dans le cenote que par une minuscule entaille dans la roche. Encore que si les cris stridents des oiseaux cessaient, pourrais-je y trouver un fantastique imaginaire de dieux s’adonnant à une danse de la paix. Mais au fil des mots, ce n’est plus cette symphonie lugubre – peut-être des quetzals –qui me fait tressaillir, mais bien les hurlements d’une foule en délire provenant du site des temples-pyramides. Une foule chante et crie, pendant que l’être supérieur – le roi – est entré en transe. Une transe qui me fait tressaillir dans les tréfonds d’un cenote tueur.

Vers le centre de la cité, les chacs, bourreaux des sacrifices réunis autour de l’autel, tiennent par les membres un enfant orphelin qui errait depuis quelques années dans les environs. Des cris s’ajoutent à ceux des oiseaux, de la foule et des élucubrations du prêtre. Le chant hypnotique du chaman incite à faire plaisir aux dieux. Sur les eaux brouillées et rouge sang du lac, je vois l’enfant terrorisé à qui on a arraché le coeur. Les cris montent en crescendo, je suis ahurie et mon stylo bleu dévale au pied du monstre bouffi et heureux.

Le deuxième cycle de vie s’achève. Je n’ai pu trouver un coin de tranquillité au creux de cette caverne, en raison de la fascination du pire.




Photo tirée de : www.mayanroutes.com/ images/dzitnup.jpg

Commentaire de lecture - "Fidel doit mourir"

Miguel Martinez, pseudonyme de l’auteur du roman Fidel doit mourir, exprime en introduction sa crainte de « devenir le Salman Rushdie » de Cuba. Ce roman est en effet une dénonciation du régime castriste. Rien pourtant que l’on ne sache déjà de la situation de Cuba – à quelques scandales près.

Le protagoniste de Fidel doit mourir , Émilio, adhère au Parti socialiste afin de régler le problème à la source : mettre fin aux jours de Fidel Castro. Après la fuite de son meilleur ami en chambre à air par le détroit de Floride, après l’emprisonnement de sa soeur Eliset qui se prostitue pour sa survie, après le constat des débordements du régime, Émilo se fait lui-même libérateur d’une île réduite à l’abus de pouvoir du « traître ».

Il s’agit à mon sens plus d’un livre-témoignage que d’une oeuvre littéraire. Quelques figures mythologiques ici et là, dont surtout la figure divine d’Osvalo – le père d’adoption d’Émilio - et le fils libérateur du diable Fidel, Émilio lui-même, le « Messie » qui a pour mission de libérer Cuba de son bourreau. Les dichotomies bien/mal, beau/laid, ange/démon, prison/liberté omniprésentes donnent un ton agaçant et naïf au récit, mais demeurent, somme toute, cohérentes.

Il reste que Fidel doit mourir est une oeuvre essentielle, honnête envers Castro; même si l’auteur dénonce la corruption et les abus du dictateur, il témoigne également de ses idéaux initiaux, de ses qualités d’orateur charismatique, mais fait justement part de sa dérive et des désirs nouveaux des Cubains.

Les films Guantanamera, Fraises et chocolat et Liste d’attente témoignent d’une même voix des propos de Miguel Martinez, cependant que les oeuvres cinématographiques sont plus fortes au plan poétique. Mais le roman est un incontournable si on s’intéresse à la situation de ce pays en bouillonnement social et politique.



Martinez, Miguel, Fidel doit mourir, éd. Les Intouchables, 2004.

Blogosphère et symphonie

Une bonne nouvelle dans la blogosphère : on peut trouver Catherine sur http://inclassable.typepad.com/un_blog_par_jour/. Je me fais la commère du village, mais je répands les bonnes nouvelles ! Il est vrai que son site est esthétique, ses propos sont profonds, souvent doux et elle a beaucoup de talent. On se sent bien dans son univers. Merci Catherine pour ton site, merci Kate pour le commentaire laissé chez notre poétesse, ça m'a permis de découvrir ce site.

J'y ai trouvé aussi le blog de Daniel Rondeau, une belle plume aussi, et en plus, même si je ne le connais pas, il est aimable ce Daniel ! Un ange dites donc ce mec (ça se voit par son écriture...).Ça me fait bien plaisir de vous lire. J'aime me commettre sur écran blanc, mais j'aime aussi vous regarder, vous êtes en quelque sorte le moteur de certaines réflexions.

Moi qui allais condamner les blogs, soudain, ça me réconcilie...Chaque fois que je me promène ici et ailleurs dans la blogosphère, la métaphore qui me vient est celle d'un orchestre. J'entends une symphonie, c'est plus fort que moi. Parfois, c'est du Wagner (qui, comme le disait Woody Allen, donne envie d'envahir la Pologne), parfois, j'entends une sonate à la lune, parfois, une valse, même de Ravel, parfois une chansonnette. Mais c'est tout de même une communication, même si parfois, on a l'impression d'être seul.

Ce matin, je vis une sérénité. J'ai rétabli mon équilibre. J'imagine que la relâche a eu ses effets bénéfiques. J'ai rapaillé mes vieux textes plus bas...

Quetzalcoatl - reprise

Les âmes errent dans l'immensité de Teotihuacan
Des âmes sacrifices pour le nom de Quetzalcoatl
Les autels encore fumant on dirait
Le soleil brûle déjà

Il est 7 heures

La forêt est loin de Teotihuacan
Le désert laisse place aux âmes oubliées
Sacrifices du Quetzalcoatl
Elles grimpent avec nous jusqu'au soleil jusqu'à la lune
Le serpent pillé, continue la fête sanglante
J'ai vu le sang sur l'autel près du serpent

Il est midi

Les âmes errent dans l'immensité de Teotihuacan
Je termine mon pèlerinage complètement calcinée
Pour la joie du Quetzalcoatl
Je me lève de l'autel

Il est 15 heures



Photo tirée de : www.azteca.net/aztec/ prehisp/mex21.jpg

Combat de coqs

C'était en 2003, à la veille de Noël. La République dominicaine semble une destination banale, mais ça dépend toujours ou on se retrouve.Près de Sosua, une ville ou le tourisme sexuel est populaire auprès des Allemands, près de la rivière se trouve le "Tablon". À Noël, en République, on entend du bachata au tablon, les boîtes crachent ce rythme obsessionnel partout. Lors de ma première journée au Tablon, me promenant près de la rivière pleine d'ordures en tout genre, je vis des coqs se promenant au milieu d'un chemin de terre en guise de rue. Mon compagnon, qui maîtrise bien l'espagnol, a engagé, grâce à mon insistance, la conversation avec le propriétaire de ces petites bêtes dont certaines étaient attachées à des clôtures. L'homme s'appelait Camillo; il en profita pour nous présenter ses coqs dont Japones (haponé); il s'appelait ainsi parce qu'il lui manquait des plumes sur la tête; il nous présenta aussi sa femme Anna-Maria et ses trois filles. Je sentais qu'il pouvait nous pister sur la route des combats de coqs, événement très courant en Amérique latine, activité encore plus populaire que le combat de chiens (de chiens, je n'aurais pu y assister !).C'était organisé : le jour de Noël, le 25, on partait en moto à 14 h pour Bella Vista à un combat de coqs. C'était notre première journée en République. Nous étions trois sur la moto, mais on peut même être cinq à chevaucher ces machins.Belle promenade... J'ai compris le sens du nom "Bella Vista". Mais le touriste ne s'y rend jamais. Les Dominicains nous regardaient avec de grands yeux, surtout les enfants. Arrêt à un magasin général... "Ils nous ont parlé", disaient les petits, comme si un extraterrestre les avait rencontrés. Jamais vu de touristes les petits.Après avoir demandé au moins 20 fois à Camillo : "Esta lejos?", nous avons fini par voir une grange ou se déroulaient les fameux combats. Retirée en forêt. Une foule d'hommes et d'enfants se tenaient là, en effervescence. Quelques femmes avaient accompagné leur mari. Je parlais toujours aux enfants qui semblaient fascinés par nous davantage que par les coqs.J'ai pris en photo tout le rituel de préparation des coqs... on panse leurs pattes, on appose un crochet de métal à leur ergot... C'est la ballade des massages de pattes et la pesée des bêtes.L'excitation monte. Après la première gageure, deux coqs sont placés face à face au milieu de l'arène. Tout autour, on crie, hurle, frappe sur les bancs. Il s'agit d'un combat très émotif, comme à l'époque ou Gigi le Grec rencontrait les Poudrés d'Hollywood. Mais il devait y avoir un grand perdant. Se battre à mort est inné chez le coq. Au premier contact, leurs plumes autour du cou se dressent et forment un collier autour de la tête, tentant ainsi d'impressionner l'opposant. Puis, l'un saute, tout ergot métallique en l'air, l'autre attrape le coup de métal, saigne, se venge; on crie, on hurle, le voisin tape sur le banc, on sursaute; un autre coup d'ergot de métal, même scénario et ainsi de suite, jusqu'à ce que le "faible" tombe sous le coup de métal fatal.On s'échange les pesos. Ça recommence. Un coq tout blanc cette fois-ci perd la bataille. Je ne décris pas le spectacle.À la fin, soit après une bonne dizaine de combats, les fermiers pleurent leurs dépouilles. On ne les mange pas, c'est un mythe. Impossible de manger un coq qui nous a fait vivre pendant des années, nous et notre famille.On retourne au Tablon en moto. Camillo est fier : son coq rouge a remporté la bataille. Sa fille pourra retourner à l'école en janvier.

Simulacre et simulation - reprise

Nous n'avons rencontré aucun Maya à la Riviera Maya. Une grande partie du tourisme repose sur les ruines mayas, mais qu'en est-il de ces autochtones ? Paraît qu'ils parlent maya, ne parlent pas l'espagnol, ne veulent pas laver les planchers des Blancs... On sent un certain mépris à leur égard. Nous n'avons pas eu la chance de vérifier qui ils étaient... En fait, le plus proche hameau maya de Playa del Carmen est inaccessible en véhicule "normal"... La route est bloquée : entre le havre maya et Playa, il y a un champ désormais "propredad privada", on ne sait pas privada de que. Un chauffeur de taxi (le seul qui soit au courant) nous a parlé d'un aéroport qui serait bientôt construit.Alain me faisait lire dans le journal de Cancun un article relatant un scandale politique - une histoire de conflit d'intérêts - soit que Funatour aurait acheté des terrains de la famille Fox (Vincente et su mujer) à des sommes faramineuses qu'El Presidente aurait acquis pour des sommes négligeables... Peut-être que l'aéroport en qustion est-il l'un de ces terrains, on n'en sait rien, malheureusement, nous sommes restés sur notre faim. Nous nous sommes informés pour passer par ce terrain vague et barré, mais les agences de voyage trouvaient Alain "anormal" de demander ça... Si un Français vous demande d'aller à Kanawake, allez-vous trouver ça anormal ? Alain prétend pour sa part que la construction de cet aéroport - outre pour les répercussions économiques - sert en quelque sorte à isoler les Mayas... À vérifier...Si ce n'était pas des vestiges qu'ils ont laissés, il n'y aurait pas de Riviera Maya. De plus, Chichen Itza et Tulum ont dû à une époque être excitants à visiter, mais aujourd'hui, le touriste fait le tour de ces sites comme s'il était à Disneyland ou dans un parc national quelconque. Graduellement, l'État ferme l'accès aux bâtiments. Peu de touristes auront encore la chance de franchir les marches de la pyramide encore. L'observatoire n'est plus accessible. Il faut payer 350 pesos pour se faire raconter que les Mayas connaissaient l'existence de Mars, de Vénus et de Mercure ainsi que de certaines constellations qu'ils observaient par un trou à peine perceptible par les touristes plus ou moins intéressés. Enfin... trop de monde pour avoir un contact intime avec le site.Ça me fait penser qu'il existe une reproduction des grottes de Lascaut en Europe destinée aux visiteurs et que la vraie n'est plus accessible. C'est le tourisme nouveau genre.
Nous avons toutefois eu la chance de tomber sur le Cenote de Valladolid que nous avons pu visiter seuls. Je sentais bien l'ambiance qui pouvait déclencher certains actes irrationnels bien propres à l'Homme; c'est à cet endroit qu'on noyait les sacrifices; on prétendait également que ces lacs -tout simplement des phénomènes naturels - étaient remplis de richesses. Le cenote de Chichen Itza, lui, a été exploré par des archéologues américains et le tout est désormais propriété de Harvard. Mais autrement en connaîtrait-on l'histoire ? Mais quand on découvre quelque chose, existe-t-elle toujours ? Relire Jean Baudrillard, Simulacre et simulation. La carte remplace la réalité du territoire, disait Baudrillard.
Finalement, je suis tout de même embarquée dans le simulacre de la Riviera Maya, en profitant d'une mer digne d'un film rose bonbon hollywoodien, ai mangé une excellente bouffe, pris des marches sur des plages à faire rêver les plus romantiques cucus, vécu de l'insouciance, avalé un peu de rhum vieilli et beaucoup d'eau minérale et du Sprite.

vendredi, mars 04, 2005

Des blogs... encore une fois...

Ça devient obsession. Ça fait hyper communication. Ça fait drogue. Ça fait menace de la vie quotidienne, des obligations plates. Ça pousse la réflexion. Ça crée des malentendus, ça crée des frictions, ça tombe sur les nerfs. Ça questionne. Ça déprime. Ça fait sourire. Ça fait de la chicane dans le couple. Ça déçoit. Ça questionne sur le genre humain. Ça questionne sur le réel. Ça étourdit. Ça fait philosopher. Ça fait galanterie. Ça fait réflexion. Ça fait exploration. Ça fait Christophe Colomb de l'âme. Ça fait intello. Ça fait gros nigaud. Ça fait piège. Ça fait cruisage de bas étage. Ça fait mensonge. Ça fait attente. Ça fait théâtre. Ça fait ludicité. Ça fait lubricité. Ça fait perte de temps? Ça fait fantasme. Ça fait justifications inutiles. Ça fait pousser la machine au bout. Ça fait réservé. Ça fait inhibé. Ça fait érotisme. Ça fait braillage. Ça fait égo. Ça fait égo quand ça nous chante, ça fait pas égo quand ça nous plaît. Ça fait égo anyway. Ça fait journal intime. Ça fait thèse de doctorat. Ça fait article de journal. Ça fait commentaire de lecture. Ça fait petits journaux jaunes. Ça fait fantasme de discussion de bar.

jeudi, mars 03, 2005

Semaine zen...

Je vis une semaine profondément zen. Hier, grand ménage de la salle de bain. J'ai mis toute la minutie nécessaire à rendre le tout blanc et pur de propreté (l'influence de la pub...). Y a des jours ou je me dis que je devrais être une femme de ménage à temps plein. Ça laisse le temps à l'esprit d'errer librement, entre l'Ajax, le Vim et l'eau de Javel. Je connais une écrivaine qui gagne sa vie ainsi. Les vapeurs de tous ces produits ont fini par me donner un buzz en fin d'après-midi...

Autre activité zen : souligner les 50 fautes des productions écrites de mes petits "monsztreux". Et planifier les examens de fin d'étape.

Aujourd'hui, il fait beau. Peut-être une visite au salon des métiers d'arts tiens, au marché Bonsecours... Peut-être juste une visite chez Jean-Coutu, à bien y penser... Histoire de me procurer des babioles de filles... Rimmel etc.

L'éloge du quotidien. N'est-ce pas fantastique ? Doux soupir de satisfaction.

Rationalité

Quand on parle "d'intégrité et de cohérence", on a en main deux concepts abstraits sur lesquels on peut disserter, échanger; c'est le plaisir de la discussion et de la polémique. Mais simplement pour le plaisir ?

Le discours philosophique prend une distance sur le réel pour évaluer, considérer, commenter en vue de chercher la vérité. Car faut-il le dire, le virtuel est partie intégrante du réel...

Si le royaume de la philosophie est l'abstraction, ce n'est pas son rôle alors de condamner une personne... sûrement un phénomène, mais pas une personne incarnée (excusez la redondance)... cohérence et intégrité.

L'oeuvre Heidegger et le nazisme a créé un scandale dans le milieu philosophique à la fin des années 80 en raison du manque de cohérence entre le dire et le faire. Le dire ne motive en rien les agissements. Mais les agissements, par contre, motivent le dire... Et c'est fou, car en existentialiste, je suis obligée de dire qu'il est à l'origine de la lignée philosophique à laquelle j'adhère... problème de conscience là...

Tout symbole est vidé de son sens, toute vérité, éclatée. Nous ne sommes plus à l'ère de la modernité ou la recherche de la vérité était au centre des préoccupations - voyez Heidegger qui lui-même s'est mis les doigts dans le nez. Plus personne n'y croit. Je parle ici d'épistémè postmoderne, non d'attitude personnelle. Alors, on a raison de se méfier. On a raison de mettre en doute la cohérence et l'intégrité, à savoir si on peut encore sérieusement parler de ça. Peut-être à la fin ne suis-je pas seule à prendre ça au sérieux.

Il est tout de même intéressant de philosopher... mais laissons cette discipline à son rôle, qui n'est pas de condamner, mais d'évaluer. Mais pas des personnes, ça ne fonctionne pas. Et oui, "intégrité et cohérence", c'est tout à fait justifié comme sujet et un bon thème pour un site de discussion. En parler avec toute l'honnêteté, toute la cohérence et l'intégrité du monde. À prendre ou à laisser.

Faut le dire enfin qu'on veut philosopher là !!!!! Dans cette optique, on écarte donc les attaques personnelles.

mercredi, mars 02, 2005

De la cohérence

Ma but en ouvrant ce site était éventuellement de trouver stimulation autour pour parcourir des avenues littéraires, découvrir des univers différents, réfléchir, débattre et errer par le "monde merveilleux" du blog que je venais de découvrir.

J'ai effacé déjà un premier site, parce que ce n'était pas le but d'un blog de mettre ainsi des parts de vie trop intimes aux vues du public, quoique jusqu'à un certain point, elles peuvent être universelles. Désormais, réduite à mon île, je vois qu'il est nécessaire de garder une certaine pudeur car au fond, la vie personnelle des gens n'intéresse personne. Ce qui est intéressant, c'est qu'on peut passer par de nombreux chemins et l'important, c'est tout de même d'avoir progressé par cette voie. Alors, réfléchissons, comme il se doit.

Dans mon site précédent, j'ai tenté d'élaborer mon point de vue sur le virtuel et ses pièges. Oui, il recèle des revers pernicieux. On peut mentir, être quelqu'un d'autre, raconter des histoires sur notre identité. Mais surtout dans la démarche littéraire, l'identité est déjà une très grande quête, et souvent, on ne trouve que dalle. Le passé, qui a laissé ses traces, le présent qui en découle et le désir qui veut s'exprimer.

Première constatation : plutôt que la cohérence, le manque de courage. Parfois, la vérité est difficile à prendre. Et tous, on a envie de tourner le miroir pour refuser de se voir, un moment ou l'autre de sa vie. Ce n'est pas par manque de cohérence, mais bien par manque de courage. Au fond, c'est très cohérent : mettez le casse-tête en place, plusieurs vous diront qu'ils n'ont pas ce courage de se regarder de façon très lucide. C'est humain, tout ça, chacun vit ses bombardements. Et si parfois on n'a pas eu le courage de le dire au tout début, il est vrai que le "jupon finit par dépasser" pour reprendre une expression vue ailleurs. Le courage, c'est avant tout d'assumer ce qui nous est arrivé et ce que ces événements ont fait de nous.

Quant au "je", il n'est bien qu'utilitaire. On pourrait parler au "on" sans problème, et on pourrait se croire tout de même le centre de l'univers.

Deuxième constatation : méfiez-vous du sérieux du virtuel. Avant de ne confier qu'une larme vous perle sur la joue, avant de ne confier que quelque chose vous fait rire aux éclats, soyez vigilants, c'est le meilleur conseil que je puis vous donner. Non, je vois bien que le virtuel n'est pas chose aussi futile qu'elle en a l'air. Et je l'ai réellement trop prise avec futilité, cette fois-ci. J'espère que peu se tromperont à ce sujet. Non par manque de cohérence, mais en n'attribuant pas au virtuel le poids du réel.

Enfin, je laisse ces mots s'envoler comme ça, les abandonne là ou ils ne m'appartiennent plus. Ils appartiennent au monde virtuel. À vous de juger s'ils sont sincères, sérieux, lâches ou même incohérents. Comme dans la vie, il ne faut rien attendre et comme on me le disait récemment, il faut parfois "lâcher prise", même si je trouve cette expression mâchée d'avance. Je dirais plutôt, de mon cru, abandonner l'idée de ramasser la mise. Les jugements n'ont vraiment plus aucune importance. Et j'ai l'habitude d'être "jaugée" par une soixantaine de pirahnas chaque jour ...

Miroir dis-moi...

Maman est venue me lire ce matin. Elle me téléphone vers les 10 heures. Elle me dit : "Pourquoi es-tu si négative"?

Je réfléchis... Je ne sais pas pourquoi, je ne sais que répondre. Je dis simplement : "C'est la vérité".

Elle m'a écrit un beau poème sur le miroir. Peut-être a-t-elle raison. Pourrais-je y voir quelque chose de beau... Pour me consoler, elle me dit que je ne fais pas mon âge. Que je suis bien conservée. Que je suis intelligente et que j'ai réussi des choses. Pourtant, y a toujours eu résistance à ce que ça entre dans mon coco et ça l'attriste.

Oui, peut-être devrais-je organiser mon île de façon à commencer à me voir dans mon miroir avec des plumes de paon, comme on me l'a déjà suggéré. En chantant Tico Tico, pour le plaisir et pour la légèreté de la chose. La légèreté manque peut-être dans ma vie.

Je réserve donc un coin de mon île pour accumuler des plumes de paon. Pour être heureuse enfin de partager ma vie avec moi-même.

mardi, mars 01, 2005

Plus de 20 raisons pour aimer la vie...

Brel le disait : "Il nous faut écouter, il nous faut regarder".

J'aime regarder/écouter/me rappeler de :

1- Un ado qui me dit "Je t'aime".
2- Les pyramides de Teotihuacan.
3- Mon baptême de l'air.
4- Une volée d'outardes à l'automne.
5- Le chant d'une soprano qui se perd dans le vent d'été.
6- Le film La fleur de mon secret.
7- Un coucher de soleil sur le Pacifique.
8- Un lever de soleil sur le lac Saint-Jean.
9- Une promenade en chaloupe à Central Park pour surprendre les reinettes.
10-Le pelletage de nuages de mon ami Yves sur le sort de l'humanité.
11- Le rire communicatif de mon autre ami Yves.
12- L'empathie de ma soeur d'adoption Anne.
13- Un geste généreux.
14- Les écureuils qui bondissent pour une noix.
15- Mon chat qui me cajole et me lèche le menton.
16- Une parole aimable, une marque d'appréciation.
17- Un pas en avant vers la lucidité.
18- La chanson Voir un ami pleurer.
19- Hermanos, hermanas de un mismo corazon...
20- L'adagietto de Malher.
21- Une amnistie...qui me montre le côté clair de l'être humain.




Et toutes ces choses qui font que l'humain, malgré ses côtés obscurs, font de lui un être fascinant.

Et vous, quels sont vos coups de coeur dans la vie ?

Par nostalgie...

... une chanson peu connue mais tout est là pour la famille...

Jacques Brel a chanté beaucoup de personnages. L'ayant vu en entrevues filmées à de nombreuses reprises, j'ai découvert un homme sans prétention, d'un grand humanisme, d'une lucidité extraordinaire; Brel, c'est la condition humaine du XXe siècle et tout ce talent, il le vivait avec une modestie qui fait d'un homme sa grandeur réelle. Brel m'a souvent consolée.




Voici donc une chanson qui en ce jour de souvenirs, me fait encore monter les larmes :

Jacques Brel
QUAND MAMAN REVIENDRA
1963
Quand ma maman reviendra
C'est mon papa qui sera content
Quand elle reviendra maman
Qui c'est qui sera content c'est moi
Elle reviendra comme chaque fois
A cheval sur un chagrin d'amour
Et pour mieux fêter son retour
Toute la sainte famille sera là
Et elle me rechantera les chansons
Les chansons que j'aimais tellement
On a tellement besoin de chansons
Quand il paraît qu'on a vingt ans

Quand mon frère il reviendra
C'est mon papa qui sera content
Quand il reviendra le Fernand
Qui c'est qui sera content c'est moi
Il reviendra de sa prison
Toujours à cheval sur ses principes
Il reviendra et toute l'équipe
L'accueillera sur le perron
Et il me racontera les histoires
Les histoires que j'aimais tellement
On a tellement besoin d'histoires
Quand il paraît qu'on a vingt ans

Quand ma soeur elle reviendra
C'est mon papa qui sera content
Quand reviendra la fille de maman
Qui c'est qui sera content c'est moi
Elle nous reviendra de Paris
Sur le cheval d'un prince charmant
Elle reviendra et toute la famille
L'accueillera en pleurant
Et elle me redonnera son sourire
Son sourire que j'aimais tellement
On a tellement besoin de sourires
Quand il paraît qu'on a vingt ans

Quand mon papa reviendra
C'est mon papa qui sera content
Quand il reviendra en gueulant
Qui c'est qui sera content: c'est moi
Il reviendra du bistrot du coin
A cheval sur une idée noire
Il reviendra que quand il sera noir
Que quand il en aura besoin
Et il me redonnera des soucis
Des soucis que j'aime pas tellement
Mais il paraît qu'il faut des soucis
Quand il paraît qu'on a vingt ans

Si ma maman revenait
Qu'est-ce qui serait content papa
Si ma maman revenait
Qui c'est qui serait content c'est moi.