dimanche, mars 27, 2005

Qui est votre lecteur?

Quand j'arrive ici, le curseur se dirige automatiquement sur le titre... Obligée de redescendre puis de remonter. Je ne sais pas ou je vais me diriger, devant l'écran immaculé (quoiqu'il a besoin de Windex...) ou ce chemin va me diriger encore. Il s'agit d'écriture automatique.

Le problème, c'est qu'ici, on écrit puis publie, je pourrais sauvegarder comme brouillon, mais le discours automatique est souvent révélateur, vieille croyance psychanalytique. Il en sort parfois des révélations intéressantes.

Pour cette raison qu'il est tentant d'effacer... de "deleter". On a écrit ça un matin, avec une certaine humeur, puis on regarde le tout avec du recul, parfois plus éclairé, parfois intimidé.

Je lève mon chapeau à ceux qui publient leur nom complet sur les blogues. Je publierai mon nom intégral lorsque le discours sera complètement détaché du "Je". Par simple pudeur. Par censure?

Le discours autobiographique, quoique très répandu ces années-ci, est pourtant encore tabou. D'ou ça vient, cette pudeur? Est-ce inintéressant de savoir que madame Unetelle s'est sentie coupable d'être amoureuse de celui-là, que son mari l'a trompée, que ce monsieur untel est ces temps-ci amoureux ou plutôt en colère, que son enfant a fait une crise de bébé gâté la veille, que la recette de soupe aux pois était ratée... Peut-être n'est-ce tout simplement pas intéressant. Ça dépend peut-être pour qui...

Qui imaginons-nous dans notre tête quand nous écrivons? Un psy, une âme soeur, un censeur, un comité universitaire, des intellectuels, des gens qui veulent tout simplement se distraire?

Je crois que l'on finit par adapter notre discours à ceux qui écrivent des commentaires... Sûrement une erreur à ne pas faire, personne ne peut venir se joindre à notre table, c'est gênant...

Beau sujet... Je vais parcourir les blogues pour tenter d'y apercevoir le lecteur au-dessus de l'épaule de chacun...

Le post sur les hommes et l'identité : pas de nouveau, j'y reviens, c'est très sûr, plus tard.

Quelques exemples, sans ne vexer personne toutefois, sur les blogues et les lecteurs invisibles que j'aperçois (je peux me tromper, bien sûr, remettez-moi sur la voie!) :

Catherine : Son directeur de thèse, ses amis, un grand public (ce qui a beaucoup de mérite)... et quelques hommes à séduire...

Jean-François : son fan club du boul. Mont-Royal et un horde de jeunes filles en fleurs.

Sébastien Chabot : ça reste à définir... pas trop saisissable celui-là...

Dipat : ses potes du boul. Mont-Royal.

Kate : une horde d'hommes, surtout ceux qui lui prodiguent nourriture intellectuelle... un harem virtuel...

Leblase : Tout intellectuel et , et bien sûr, toutes les femmes.

Linda : les personnes amicales et chaleureuses.

Isabelle : sa fille seulement, elle est encore trop pudique.

Julie70 : grand public, et ses amis.

Daniel Rondeau : grand public et parfois potes du Plateau...

Moi-même : trop souvent mon psy... En ce moment : tout le monde, et ceux que j'ai nommés plus haut, évidemment...

Je reviens avec un plus grand échantillonnage plus tard...

5:

At 11:34 p.m., Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk said...

"je pourrais sauvegarder comme brouillon, mais le discours automatique est souvent révélateur" j'y crois tout à fait à ceci, mais de toute façon, malgré que je me décide souvent (et rarement je le fait même) écrire d'abord, vérifier, laisser murir, etc. je suis trop habitué à l'écriture "qui coule" pour sauvegarder d'abord.

Merci, de m'avoir qualifié "grand public", j'espère pas "grand" mais large, différents les uns des autres.

Le deuxième sujet qu'abord cette entrée est à qui on écrit? Oui, lire les commentaires influence surement : si tu laissais quelque fois des commentaires, je saurais que tu me lis. Je penserais à toi aussi en m'adressant à ce lecteur (un pas plusieurs pour moi) composite qui est quelque part dans ma tête et formé par plusieurs. Pas tout à fait conscient d'ailleurs, puisque quand j'écris, ça coule de moi. Enfin, presque.

Rarement, je retourne, corriger quelque chose. Surtout, quand je pense pouvoir blesser quelqu'un, plusieurs. J'ai appris à faire un peu attention, plus qu'avant. J'espère au moins.

Je n'écris plus pour ceux qui me connaissent personellement, même si je sais certains qui me lisent. Et eux, sont plutôt un frain à ce que j'écris... Pardon. Penser à que dira mon fils... de sa mère, ou Micheline... qui ne comprends même pas certains alusions plus osés. Non, j'essay penser à un copain imaginaire. Ou mieux, à rien de tout?

 
At 3:06 a.m., Anonymous Anonyme said...

Moi je sais pas trop où me situer, je suis une vedette! ;-)

Pat B.

 
At 5:08 a.m., Blogger Chantal said...

Julie : oui bien sûr, large public... le plus grand éventail possible de personnes peut vous lire, à mon avis.

Oui, ça peut se dérouler dans notre tête comme si quelqu'un nous écoutait, comme s'il s'agissait d'une conversation à 2 pourquoi pas !

Penser à rien du tout ? Ça changerait mon écriture je crois... je tente d'écrire seule parfois, justement, mais il y a toujours ce regard de quelqu'un...

Pat B. : Si j'écrivais pour mes élèves, je penserais à eux. Vous ne pensez pas à vos fidèles lecteurs?

 
At 8:25 a.m., Blogger Daniel Rondeau said...

Je suis parfois potes. J'aime le son que ça fait en bouche!

 
At 12:25 a.m., Anonymous Anonyme said...

Bonjour à vous..

Je ne peux me situer dans aucune des catégories de lecteurs cités.. C'est la première fois que je vous lis.. Comment je suis arrivée jusqu'à vous ? en visitant régulièrement le weblog "le blase".. Votre post m'a interpellée.. Moi aussi je me suis souvent demandé, qui sont mes lecteurs, à part mes dix intimes ?
Tenez, par exemple, si je lis le blase régulièrement, jamais je n'ai osé lui laisser un commentaire.. trop de monde.. ca me donne le tournis.. sourire. et puis je me dis.. "bof, pourquoi ma modeste participation alors qu'il y a tant de gens interessants qui commentent ses textes de deux lignes parfois"..

Sujet interessant.. Pour qui écrit-on ? sincèrement, moi je ne sais pas pour qui j'écris.. pour moi peut-être avant tout, comme dans un journal intime.. Je n'aime pas étaler mes stats, mais je me dis que parmi ce nombre de lecteurs impressionnant, on me laisse un, parfois deux commentaires par semaine.. J'y réponds toujours, je trouve que c'est la moindre des politesses.. Ca ne va jamais au-delà..

Qu'est-ce qui fait que les gens sont attirés par un texte plutot qu'un autre, par une personne et pas une autre (virtuelle) ? je me suis amusée à faire dans la dérision, le mélo dramatique, l'humour, l'amour, la polémique, l'humilité, l'égocentrisme.. enfin bref, j'ai tout essayé. Si certains sujets attirent plus que d'autres, on voit les mêmes personnes passer, repasser dix fois dans la journée, sans laisser de commentaires pour autant.. Peut-être aussi parce que je suis nouvelle (trois/quatre mois d'écriture)..

Je ne recherche pas les honneurs à tous prix.. sourire.. je me pose seulement la question..

Je vous souhaite une bien belle journée.

 

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