lundi, mars 21, 2005

Femme au bord de la crise de nerfs

(Mise en scène : arrière-fond de violon, style un peu mélo, femme au bord de la crise de nerfs depuis 30 ans, aujourd'hui devant son ordinateur; elle se rappelle avoir tenu hier son appareil photo comme on tient une mitraillette...)

Hier, j'ai pris en vidéo la galerie, dont une partie que je n'avais pas vue depuis 20 ans. Puis, en visionnant cette scène, je me suis rendue compte que ça avait l'air d'une fusillade de gauche à droite. Avis aux âmes sensibles : ne paniquons pas, ceci est une mise en scène, ce que j'ai pris soin d'indiquer en introduction, je n'ai rien d'une meurtrière... Ça ne vaudrait pas le coup !

Pas de paranoïa : Une "madame" (permanente et tout) n'a cessé de m'appeller "elle" de tout l'heure du dîner, en ma présence. Moi, ça m'insulte quand on m'appelle "elle" quand je suis là. Comme s'ils avaient l'habitude de mon absence... Les traces étaient encore là... "elle"... Il est évident que le cassage de sucre sur le dos dure depuis 25 ans... Alors, il fallait que je me présente à ce dîner.

Je ne sais toujours pas qui est à la source de propos qui ont entretenu cette dynamique malsaine et quelles en sont les raisons.

Je n'ai pas écrit "ton amer" dans ma didascalie. Est-ce que je leur pardonne? Oui, après cette représentation d'hier... En fin de compte, je leur pardonne, même ce "elle"... y en a qui comprennent toujours trop tard, quand l'évidence de l'évidence crève les yeux.

J'admets les erreurs que j'ai commises dans ma vie. J'ai avancé, reculé, reculé, avancé... je me suis cassé le nez souvent, et je n'ai sans doute pas fini... mais je n'ai pas tout raté. Eux non plus n'ont pas tout raté, mais c'est maintenant l'évidence que tout ne leur a pas réussi. Je l'admets et suis honnête en disant qu'ils sont peut-être plus heureux en fin de compte.

Et ce gars que je n'avais pas vu depuis 20 ans... une fréquentation de jeunesse, que j'ai vu s'encarcaner... enfin, on s'est compris... sans ne dire mot. Mais il se donne raison. Pourtant, il ne m'a pas beaucoup laissé du regard pendant ce dîner... Bizarre, cette fascination, non? Une séduction, je dirais, qui passe sous le regard des aveugles... Pourquoi ce jeu... qui était là il y a 20, 25 et 30 ans et qui se présente encore aujourd'hui? Lo tuyo es puro teatro...

Voilà, le rideau tombe sur cette mise en scène banale mais trop fréquente. On attend cette fois la prochaine invitation... si elle se présente. Selon le principe zen, le vent finit toujours par tourner. Et il est surtout très stérile d'entretenir de l'amertume, surtout pour soi-même.

Je préfère la sympathie des gens à leurs préjugés, mais quand ils font preuve de bonne foi et de franchise.

2:

At 3:37 a.m., Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk said...

Ton commentaire m'a inspiré un texte que j'ajouterai au plus tard ce soir (pour le moment c'est trop long), merci. C'est un problème de toute façon "combien dire, que dire" mais, vivant seule, j'ai choisi la transparence. Comment autrement, dire ce que je veux dire. A quoi servira autrement?

J'espère ne pas trop choquer mes enfants ou qu'ils ne me lisent pas... Mais j'ai l'impression à travers mes récits d'apporter quelque chose à ceux qui me lisent.

 
At 6:13 p.m., Blogger Chantal said...

Oui, vous apportez tout à fait quelque chose à ceux qui vous lisent : la preuve, j'ai accouru sur votre blogue !

Oui, votre transparence, c'est bien cela que je trouve louable. Ce n'est pas facile... et depuis que j'ai ouvert ce blogue, c'est la question que je me pose... jusqu'ou dois-je aller?

Enfin, si vos enfants n'ont pas votre adresse, ils risquent peu de vous trouver. Et enfin, ce blogue est votre univers à vous maintenant. J'irai vous relire.

Bon jeudi, Julie.

 

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