Manquement des femmes...
"Je pourrais me tromper, croire que je suis belle comme les femmes belles, comme les femmes regardées, parce qu'on me regarde vraiment beaucoup. Mais moi je sais que ce n'est pas une question de beauté mais d'autre chose, par exemple, oui, d'autre chose, par exemple, d'esprit. Ce que je veux paraître, je le parais, belle aussi si c'est ce que l'on veut que je sois (...) Je sais que ce ne sont pas les vêtements qui font les femmes plus ou moins belles ni les soins de beauté, ni le prix des onguents (...) Je regarde les femmes dans les rues de Saïgon, dans les postes de la brousse. Il y en a de très belles, de très blanches (...) Elles ne font rien, elles se gardent seulement, elles se gardent pour l'Europe (...) Elles attendent. Elles s'habillent pour rien. Elles se regardent. Dans l'ombre de ces villas, elles se regardent pour plus tard, elles croient vivre un roman (...) Certaines deviennent folles. Certaines sont plaquées pour une jeune domestique qui se tait. Plaquées. On entend ce mot les atteindre, le bruit qu'il fait, le bruit de la gifle qu'il donne. Certaines se tuent.
Ce manquement des femmes à elles-mêmes par elles-mêmes opéré m'apparaissait toujours comme une erreur.
Il n'y avait pas à attirer le désir. Il était dans celle qui le provoquait ou il n'existait pas. Il était déjà là dès le premier regard ou bien il n'avait jamais existé. Il était l'intelligence immédiate du rapport de sexualité ou bien il n'était rien. Cela, de même, je l'ai su avant l'experiment."
(L'Amant, Margurite Duras, p. 20-22).
4:
Et le charme alors? Et la classe? La beauté plastique n'est pas suffisante en elle-même.
C'est bien un peu ce que Duras tente de nous livrer... quelque chose de l'esprit... Beauté plastique, non, elle dit justement que ce n'est pas ça, si j'ai bien compris.
Un regard, un sourire, une mèche de cheveux replacée, ce peut être charmeur...
C'est souvent une question d'attitude en effet.
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