vendredi, décembre 23, 2005

Ça, vous ne lirez pas ça dans les journaux...

Ces temps-ci, j'en suis à faire des cauchemars. Ce sont les propos inquiétants que j'ai lus ces dernières semaines. L'impression que les dents de Jaws s'avancent vers moi pour me croquer... Mais là n'est pas mon cauchemar.

Cauchemar diurne: consentement aux attitudes autoritaires gouvernementales; consentement aux horreurs que pratique la multinationale Wall-Mart en Inde; consentement à la fraude dans les hautes sphères; consentement à la pauvreté; consentement à la privatisation de soins de santé et de l'éducation...

Ce sont ces horreurs que j'ai lues sur des forums de gens "ordinaires", classe moyenne, écoeurés, disent-ils, de payer des impôts.

Dans la lignée "Tout pour moi, rien pour toi", voici quelques lignes provenant d'un article écrit par John-Kenneth Galbraith, qui m'a fait, je crois cauchermarder la nuit dernière, en raison de la justesse de son propos :

L’art d’ignorer les pauvres

"Chaque catastrophe « naturelle » révèle, s’il en était besoin, l’extrême fragilité des classes populaires, dont la vie comme la survie se trouvent dévaluées. Pis, la compassion pour les pauvres, affichée au coup par coup, masque mal que de tout temps des penseurs ont cherché à justifier la misère – en culpabilisant au besoin ses victimes – et à rejeter toute politique sérieuse pour l’éradiquer".

Le Monde diplomatique, octobre 2005.

Pour ajouter à mon cauchemar, cet après-midi, près de Côte-des-Neiges, un homme de 81 ans, étendu par terre. Ni auto ni un piéton ne s'arrêtait. Finalement, un "bon samaritain" m'est venue en aide et a composé le 9-1-1... Vingt minutes plus tard, l'ambulance arrivait... Aucune personne qui résidait dans un logement près de là n'a voulu me prêter une chaise pour faire asseoir cette personne âgée.

Ça, vous ne le lirez pas dans les journaux.

Enfin, mon cauchemar: un cri la nuit dernière pendant mon sommeil: mon conjoint me réveille, je lui dis simplement: "C'était un cauchemar"...

J'étais en train de rêver que tout le monde devait être vêtu de blanc. Que ce blanc était la couleur représentant le consentement et la mafia (ça fait parano, un vrai polar!). Puis, mon meilleur ami m'annonce dans ce rêve qu'il veut me prêter main forte financièrement et que ses sentiments sont sincères envers moi. Je m'aperçois tout à coup qu'il est entièrement vêtu de blanc, et de ce coup, le cri est sorti de ma bouche...

Consolation de la journée: le "bon samaritain" me dit, avant de me quitter: "God Bless you".

Je ne crois pas en Dieu, pourtant, ça m'a redonné des ailes... peut-être des ailes d'ange...

samedi, décembre 03, 2005

Lignes soporifiques et/ou autobiograhiques

Je me remets à mon jogging "blog", j'ai abandonné comme on abandonne son abonnement au gym. Parce que. Ça devient tough.

J'ai usé bien des papiers-mouchoir en écrivant sur mon blog (je suis allergique à mon chat qui ne cesse de se frôler contre moi quand j'écris à l'ordinateur). Non, et puis, j'avoue humblement que l'écriture est source de frustration. Elle est exigente: elle veut tout mon temps comme une reine; je dois survivre, comme un valet.

Non, rien d'excitant à raconter: projet de monter un arbre de Noël cet après-midi, naturel, si ce n'est que pour voir mon chat dormir dessous, en petit Jésus. Et que virevoltent les petites boules rouges incassables sous ses pattes!

J'aime la lumière que dégage un arbre de Noël la nuit. L'impression d'une présence quand je dors, comme quand j'étais enfant. Quelque chose veille sur moi, j'ai peur la nuit, je n'ai jamais aimé l'obscurité, j'ai peur des vampires, peur des gros yeux rouges de Peter Cushing des vieux films britanniques, films encore populaires à l'époque de mon enfance. Allons-y pour des lumières blanches dans cet arbre.

Sous l'arbre, cette année, un décret gouvernemental qui nous empêchera de revendiquer des conditions de travail égales à celles des enseignants des autres provinces. Hohoho!, dit le futur ex-premier ministre rouge.

Je me sens trop épuisée pour sauver le monde. Je me repose, le désir retenu, aux lumières de Noël et de l'insouciance de l'enfance.