mercredi, juin 29, 2005

Pensée du jour

Peut-être je la comprends mal... Dénichée sur "ratemyteachers.com", site sur lequel je crépite de voir mon évaluation... À venir sûrement l'an prochain...

"I propose that a teacher's pay be tied to merit, not tenure. And I propose that a teacher's employment be tied to performance, not just showing up."

-Arnold Schwarzenegger, January 5, 2005

Ben oui, mon Arnold ! Garde ça : je me déguise en Terminator pour enseigner le chapitre sur la science-fiction. Good deal ? Cooooooooool. T'es mon idole !

Attention à une baisse de salaire pour ton rôle de gouverneur de la Californie, mon toi !

À ce compte-là, il n'y aura plus de profs dans les quartiers défavorisés, car ce n'est pas d'un show que ces enfants ont besoin, mais d'attention et d'amour.

Bon, si Arnold prend possession du corps de Charest, je change de job; l'école du rire, c'est crissement plus payant.

mardi, juin 28, 2005

Bon ok Pat, je te vole ton idée...

Pat Dion, j'ai des drôles de réponses par Google moi itou.

Scuse si je reprends le concept, mais je suis étonnée d'apprendre qu'en en faisant une recherche Google par les mots-clés suivants on trouve l'Îledel'esperanza :

  • Chantal Salope
  • Chaleur torride amour

Une bonne soeur comme moi !

Rire

Journal intime - pour me faire suer moi-même

Je me rappelle d'une époque de silence. La poubelle vidée dans un bureau de psychanalyste, j'ai aussi appris à semer quelques fleurs sur la pelouse. Ce psychanalyste a été la portion de père qui m'a manquée. Ce fut presque une guérison miraculeuse.

Trouver la joie de vivre un matin, comme le chante Barbara.

J'ai un rire de folle à lier, pourtant. Nombreux apprécient ce rire. Et je ne sais pas trop pourquoi, ma mère est intimidée par ce rire. Mon frère aussi.

Je regardais la vidéo du 50e anniversaire de mon frère hier. Événement important, car j'y ai rencontré, pendant cette fête, des gens que je n'avais pas vus depuis si longtemps, et j'y ai reconnu mon frère que je vois si peu.

En voulant interpréter une chanson de Ferland, me vint ce trou de mémoire qui m'aurait confirmé folle si je ne m'en étais pas sortie. J'avais complètement oublié la musique, je devais chanter ça a capella, et le Petit Roi se mêlait dans ma tête à ma chanson. Je n'ai pas été parfaite comme maman l'aurait voulu, il m'a fallu 15 secondes pour me rappeler de ce court extrait. Je n'ai pas faussé d'une note.

Quand je riais, à la table avec mes tantes, comme une déchaînée, maman me regardait. Avait-elle honte ? Pourtant, je m'en suis bien sortie avec le tambour de Basque. Ce n'était pas assez. Un silence d'environ 15 secondes pour retrouver sa musique, ça fait croire qu'il manque des "bérings" et ça, faut pas. Mais je dramatise, mon faux père corse me l'a dit, et ça contredit les regards condescendants d'une famille qui veut retrouver sa dignité. C'est lourd sur les épaules, à la fin, de tout vouloir faire à la perfection, pour tirer la langue aux mauvaises langues, qui parlent en divorce, folie et adultère de notre famille, vieille histoire des années 70 encore en leur mémoire, parce que ça fait leur affaire, parce qu'on s'exprime mieux, parce qu'on est plus scolarisé, parce qu'on est orgueilleux, parce qu'on n'écoute pas Céline Dion, parce que chez nous on lit autre chose que Le Nouvelliste, parce qu'on a vu plus loin qu'un cours secondaire, parce que ma mère a cumulé son "fonds de pension" qu'elle a mérité en se levant chaque matin sans chiâler pendant 35 ans, parce que je n'ai ni peur d'un tambour de Basque ni de chanter a capella, parce que mon frère, c'est lui qui fait l'argent, et parce que moi, j'ai survécu à une descente aux enfers, parce que moi, j'ai un brevet d'enseignement en bonne et due forme. Des petites histoires pour des petites gens. C'est leur attitude de complexés qui me rend malade.

Je me suis dit un jour qu'avec les petites gens, faut pas se comporter en petites gens. Et essayer malgré tout de démentir les propos, non en vengeance comme j'aurais toujours voulu le faire, mais plutôt en sourire. Personne ne peut vraiment tirer sur la gentillesse. Ainsi, voilà l'arme.

Et puis, j'ai présenté mon xième chum à la famille. "C'est-tu le bon, celui-là, ma Chantal!", m'ont demandé mes tantes. Sans méchanceté, mes tantes ont été fabuleuses en cette journée. Mais "le bon", je le cherche depuis si longtemps... Ma tristesse, mes traits tirés par les tracas, les préoccupations - le manque de rire - en ont fait fuir plus d'un. Ça met l'accent sur les traits ingrats du visage. Le rire, c'est la musique qui attire le mâle, faut avoir 46 ans pour savoir ça, tiens !

Bref, j'ai été satisfaite de cette journée, malgré tout ce qui précède. Parce que pour une fois, j'ai tenté de voir, malgré des méchancetés passées, un fond d'humanité.

lundi, juin 27, 2005

Armelle fixa le coin du drap

Pour le collectif d'écriture

Armelle fixa le coin du drap et se cassa un ongle.

En furie, elle tira de sa coiffeuse une trousse à manucure, afin de tenter de réparer la catastrophe. « Une nouvelle couche de vernis est nécessaire », songea-t-elle. Elle pensait à sa sortie du vendredi soir, accompagnée de son amie Laura, qui porterait sa mini-jupe qu’elle a prise on ne sait où. Pour l’accompagner dans un bar, elle se devait d’être parfaite jusqu’au bout des ongles.

Pendant ce temps, le voisin d’en dessous a glissé dans un profond sommeil, ayant assumé la descente avec deux bouteilles de somnifères et une caisse de bière. Le coin du drap retroussé.

En "Je" depuis trop longtemps

Trouvaille du weekend : le roman "Putain" de Nelly Arcan, dans un marché aux puces sur le bord de la 132, entre Québec et Saint-Jean-Port-Joli.

Jolie écriture, pour le moment, rien d'autre à dire.

Cette lecture m'a fait dévier vers une analyse trop hasardeuse pour le moment du "Je".

Ça me fait penser à l'homosexualité. Phénomène carnavalesque de cette recherche du "je" poussée à l'extrême, le "même" étant l'extrême de cette quête. Rien de très génétique à mon avis. Êtes-vous capable d'entendre ces propos ? En fait, je ne respecte les gays qu'au nom de la liberté. Et puis, qu'ils se marient, de mon côté, je nen ai rien à cirer.

Qui plus est, je m'en crisse, de leur vie sexuelle.

Si ces derniers mots vous donnent envie de m'envoyer me faire enculer, allez-y gaiment. Depuis quelques années, moi, les gays, c'est comme le "je" littéraire. Voyez comment il y a du travail littéraire pour contrecarrer les effets soporifiques de la première personne du singulier.

Les phénomènes de mode empêchent toujours le jugement et la liberté de parole. C'est comme ces critiques sur les oeuvres de Nelly... Je m'en sacre de ses histoires, bordel !

J'avoue que la première personne du singulier, en journal intime, peut être libératrice. Mais qu'on me fasse donc rire un peu... Les "Je" sont si prétentieux, gonflés et importants...

vendredi, juin 24, 2005

Journal d'une fille rangée de patates pilées du pâté chinois

Je lave toujours mes bobettes avec le blanc. Quand je nettoie la cuisine, je vis une expérience très zen, m'appliquant à faire briller le stainless steal. À la fois, je peux établir la liste exhaustive des aliments manquants au frigo, frigo vaccum de mon existence en ce moment, tandis que je ramasse les miettes de pain au sol.

Visite chez le coiffeur à 15 heures, coupe au carré. Je ferai des conquêtes ce weekend. J'ai Paul dans la mire en ce moment. Mais Paul n'a pas l'air très intéressé. Dilemme. Dois-je me désintéresser de lui et chercher quelques autres prospects plus loin de mon désir ardent ? Je le laisserais bien mettre ses pantoufles sous mon futon, sauf qu'il porte du 13, ça va dépasser.

(Journal d'une fille rangée de patates pilées du pâté chinois à suivre)

jeudi, juin 23, 2005

Trois dollars et quelques sous

Pour le collectif Coïtus Impromptus

Dimanche
Le ciel est au gris
L’église vidée
Le mal de l’âme prend le bord de l’enfer
Dracula a remis ses culottes à deux heures du matin
Avant la lumière de l’aube
Des sacs de chips à trois dollars et quelques sous
Efflanqués sur le tapis
Grugés jusqu’au fond

Le dimanche, le matin s’étire jusqu’à trois heures de l’après-midi
La crème en glace sur les babounes Place Jacques-Cartier
Plein la bouche pour trois dollars et quelques sous
Les chars du 450 en promenade sur Saint-Paul
Dans le parc safari urbain
Visite au zoo pour un rien d’essence
Les itinérants les mains ouvertes
Toi, le cœur fermé
Tu gardes tes trois dollars et quelques sous
En dimanche cheap pour passer le temps

Trois dollars et quelques sous
Aboutissent en lampion dans l’église profanée tourisme
Désespoir d’un dimanche après-midi
Un concert d’orgue
Des notes légères sur le parvis
Un Kyrie eleison
Quelques anges descendent place Champs-de-Mars
Un hymne à la pureté

Entre deux vampires
Entre deux jours de draps maculés de sang
Au coton cycle hot
Pour trois dollars et quelques sous
Au lavoir déchéance
À épurer

mardi, juin 21, 2005

La vengeresse fatiguée

Ne me demandez pas pourquoi j'ai de l'affection pour K. En début d'année, j'ai eu une prise de bec avec elle, puis, je ne sais trop pourquoi, une affection s'est développée.

K. est l'une des rares filles que je connaisse qui ne fait presque aucune erreur orthographique. Qui plus est, ses textes sont toujours logiques. Cependant, K. fait preuve d'un comportement exaspérant, en cris, en crises de nerfs, en panique, en bavardage et aime lancer des remarques offensantes. Elle aime aussi aider ses "amis" durant les examens, ce à quoi je réponds : "Je comprends bien ta générosité, mais garde tes efforts pour te rendre service plutôt à toi."

Elle agace absolument tous les garçons de la classe, sans discrimination. Et se dit après désintéressée. K. a l'air de la dépanneuse officielle des gars de l'école. C'est un signe de carence affective qui ne ment généralement pas.

Peut-être la reverrais-je à l'automne.

Chaque année, il y a une élève que je voudrais adopter. Cette année, c'est elle. Pourtant, elle semble avoir de bons parents... Je ne sais pas s'ils l'écoutent ou lui parlent. Enfin, hier, le travailleur social l'a abordée. Elle était touchée, je ne l'ai jamais vue aussi bouleversée. Il ne s'agit pas d'une fille aussi blindée qu'elle veut le montrer. Je dirais plutôt qu'elle crie quelque chose que personne n'arrive à décoder. Il faut qu'elle attire l'attention, peu importe la façon. Pourtant, ses seuls résultats scolaires devraient suffire.

Enfin, c'est beau les jeunes, mais la vengeresse masquée est fatiguée et ne sait pas comment refaire ses batteries. L'été arrive, c'est toujours le même scénario : l'enseignement crée des maniaco-dépressifs, en ce sens qu'après un vertige qui dure 10 mois, ce sont deux mois de grande tranquillité qui s'amènent, et il s'agit d'un très grand contraste. Il me faut au moins un mois pour décanter.

Les vacances, comme tous, je les désire. Mais comment les meubler, ça reste toujours mon éternelle question. Trop centré sur l'autre, on ne sait plus ce qu'on veut.

Le désir de l'autre "comblé" ou presque, dans la mesure de nos capacités, il reste à combler les nôtres. En juin, je n'ai plus de désir d'aucune sorte.

dimanche, juin 19, 2005

Zapatistes

Matin ou je songe à la pauvreté, au Mexique, pays dans lequel je me dirigerai au mois d'août. Pour mes désirs d'une justice et de liberté, d'une démocratie limpide et réelle. Envie d'un détour au Chiapas en août.


"Nous voici face à un puzzle. Pour le reconstituer, pour comprendre le monde d’aujourd’hui, beaucoup de pièces manquent. On peut néanmoins en retrouver sept afin de pouvoir espérer que ce conflit ne s’achèvera pas par la destruction de l’humanité. Sept pièces pour dessiner, colorier, découper et tenter de reconstituer, en les assemblant à d’autres, le casse-tête mondial.

La première de ces pièces est la double accumulation de richesse et de pauvreté aux deux pôles de la société planétaire. La deuxième est l’entière exploitation du monde. La troisième est le cauchemar d’une partie désoeuvrée de l’humanité. La quatrième est la relation nauséabonde entre le pouvoir et le crime. La cinquième est la violence de l’Etat. La sixième est le mystère de la mégapolitique. La septième, ce sont les formes multiples de résistance que déploie l’humanité contre le néolibéralisme."

Sous-commandant Marcos

dimanche, juin 12, 2005

Blogue to be wild

Lu sur le blogue de Basta :

"La Commission générale de terminologie et de néologie (France) propose le mot "bloc-notes" pour blog, weblog."

Ce truc, pourtant, n'entre pas dans mon sac à main... Non mais, excuse-moi Basta, je me passe de commentaires... :)

Pour une fois, le Québec est moins paranoïaque en matière de langue. L'Office de la langue française, selon son Grand Dictionnaire terminologique, suggère simplement le mot "blogue".

Les sceptiques, veuillez consulter le site suivant :

http://w3.granddictionnaire.com

Merci, Basta, pour ce précieux renseignement sur ce mot qui me titille depuis six mois. Bloc-notes... non mais, j'en ris encore...

À moins que nos cousins soient visionnaires et qu'ils entrevoient déjà l'ordinateur miniature qui tiendrait dans la poche arrière d'un jean.

mercredi, juin 08, 2005

De la conscience

Ouf ! Ce sébastien Chabot a la conscience affûtée, le coup de masse bien placée, le verbe coup de pied au cul. Lu ce matin son propos : en peu de mots, il dit le mal de la société occidentale qui a les yeux rivés par en dedans, en dandysme, en égo gonflé.

Vue à Mexico : une dame d'environ 80 ans quêtait dans la rue. Un oeil rongé par les cataractes. Notre masque de clown en rimmel, fard, talons hauts, Botox... en prend un coup.

Le culte de la beauté, de l'égocentrisme exacerbé et de l'auto-admiration sont en effet des leurres. Auxquels il est difficile de ne pas mordre, la vie du travailleur esclave est morne.

Enfin, allez le lire : il dit bien ce qu'il faut en dire.

dimanche, juin 05, 2005

Mutisme

Je bâillonne mes mots en prison haute sécurité
D'un crime discours second degré
En équation banale infaillible
Fermer en cellule à double tour

Catapulque mon verbe funambule
Au-delà des fils barbelés
Je... naît en espoir libération
Sur la corde raide je perd souffle-parole

Un bourreau
Un couteau sur ma langue
Une lame sur le larynx
Une épée au-travers le poumon

vendredi, juin 03, 2005

De ces expressions que je ne peux plus entendre

Surtout celles des psychologues émoulus des M.A. psychologie, à qui on parle de Proust et qui nous demandent : Qui donc ? Ou encore d'Hubert Aquin, qu'ils confondent avec saint Thomas d'Aquin...

Voici ces expressions :

- Lâcher prise (mourir ?);
- Modèles inconscients;
- Relations parentales;
- Relation amoureuse;
- Être en relation;
- Gérer (ses relations, son travail, sa vie, son stress);
- (Parlant de gestion) : Faire un bilan;
- Régler son passé (avec Visa ou MasterCard?)
- Qualité de la relation;
- (La pire) : relation saine (relation avec du brocoli autour?);
- Workholism;
- Burn-out (dépression, tsé... encore que c'est quoi ça ?)
- Fabuler;
- Libido (lit-bidon?)
- Peser le pour et le contre (un peu binaire...);
- L'intelligence émotionnelle (tssssss);
- Parler au "je", même quand c'est l'autre qui t'a blessé (J'ai senti que tu m'insultais, tsé);
- Faire son ménage émotionnel;
- DÉPENDANT AFFECTIF (celle-là me fait tordre...I am a rock, I am an island...)

And so on...

Au tour des questions déconcertantes qui font petter les mâchoires des psys sur le bureau :

- Les clients des psys sont-ils bien dans leurs difficultés ? Sont-ils en fait que d'éternels enfants?
- Les nourrissez-vous dans leurs difficultés ?
- J'ai peur de la mort, est-ce pour ça que je veux écrire ?
- Je me sens coupable de vivre. Vous comprenez ?
- Mes angoisses sont causées par un surplus de séroponine, pas par des chocs post- traumatiques. Qu'en pensez-vous ?
- Je ne peux travailler dans une tour à bureau, pourquoi je m'y sens comme un animal dans un zoo ?
- Connaissez-vous des unions mythiques ?
- Vous trouvez ça moral de jeter quelqu'un après usage ?
...

Vous connaissez de ces expressions irritantes ? Faites m'en part svp. Je veux pas me sentir seule à "gérer mes rapports" avec les "psy"... Ou connaissez-vous de ces questions qui les sidèrent et qui restent éternellement sans réponse ?

Ou expliquez-moi, je suis dure de comprenure.