Simulacre et simulation - reprise
Nous n'avons rencontré aucun Maya à la Riviera Maya. Une grande partie du tourisme repose sur les ruines mayas, mais qu'en est-il de ces autochtones ? Paraît qu'ils parlent maya, ne parlent pas l'espagnol, ne veulent pas laver les planchers des Blancs... On sent un certain mépris à leur égard. Nous n'avons pas eu la chance de vérifier qui ils étaient... En fait, le plus proche hameau maya de Playa del Carmen est inaccessible en véhicule "normal"... La route est bloquée : entre le havre maya et Playa, il y a un champ désormais "propredad privada", on ne sait pas privada de que. Un chauffeur de taxi (le seul qui soit au courant) nous a parlé d'un aéroport qui serait bientôt construit.Alain me faisait lire dans le journal de Cancun un article relatant un scandale politique - une histoire de conflit d'intérêts - soit que Funatour aurait acheté des terrains de la famille Fox (Vincente et su mujer) à des sommes faramineuses qu'El Presidente aurait acquis pour des sommes négligeables... Peut-être que l'aéroport en qustion est-il l'un de ces terrains, on n'en sait rien, malheureusement, nous sommes restés sur notre faim. Nous nous sommes informés pour passer par ce terrain vague et barré, mais les agences de voyage trouvaient Alain "anormal" de demander ça... Si un Français vous demande d'aller à Kanawake, allez-vous trouver ça anormal ? Alain prétend pour sa part que la construction de cet aéroport - outre pour les répercussions économiques - sert en quelque sorte à isoler les Mayas... À vérifier...Si ce n'était pas des vestiges qu'ils ont laissés, il n'y aurait pas de Riviera Maya. De plus, Chichen Itza et Tulum ont dû à une époque être excitants à visiter, mais aujourd'hui, le touriste fait le tour de ces sites comme s'il était à Disneyland ou dans un parc national quelconque. Graduellement, l'État ferme l'accès aux bâtiments. Peu de touristes auront encore la chance de franchir les marches de la pyramide encore. L'observatoire n'est plus accessible. Il faut payer 350 pesos pour se faire raconter que les Mayas connaissaient l'existence de Mars, de Vénus et de Mercure ainsi que de certaines constellations qu'ils observaient par un trou à peine perceptible par les touristes plus ou moins intéressés. Enfin... trop de monde pour avoir un contact intime avec le site.Ça me fait penser qu'il existe une reproduction des grottes de Lascaut en Europe destinée aux visiteurs et que la vraie n'est plus accessible. C'est le tourisme nouveau genre.
Nous avons toutefois eu la chance de tomber sur le Cenote de Valladolid que nous avons pu visiter seuls. Je sentais bien l'ambiance qui pouvait déclencher certains actes irrationnels bien propres à l'Homme; c'est à cet endroit qu'on noyait les sacrifices; on prétendait également que ces lacs -tout simplement des phénomènes naturels - étaient remplis de richesses. Le cenote de Chichen Itza, lui, a été exploré par des archéologues américains et le tout est désormais propriété de Harvard. Mais autrement en connaîtrait-on l'histoire ? Mais quand on découvre quelque chose, existe-t-elle toujours ? Relire Jean Baudrillard, Simulacre et simulation. La carte remplace la réalité du territoire, disait Baudrillard.
Finalement, je suis tout de même embarquée dans le simulacre de la Riviera Maya, en profitant d'une mer digne d'un film rose bonbon hollywoodien, ai mangé une excellente bouffe, pris des marches sur des plages à faire rêver les plus romantiques cucus, vécu de l'insouciance, avalé un peu de rhum vieilli et beaucoup d'eau minérale et du Sprite.
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