Emmenez-en de la pitoune...
Journée au royaume de la pitoune, de la Wayagamack, du chômage et de la déprime. Ma mère demeure toujours là-bas, elle y a vécu relativement bien. En passant huit ans dans la ville minière d'Asbestos sous Duplessis, il faut croire qu'on serait bien n'importe ou après.
Asbestos : l'église ou j'ai été baptisée s'est engloutie avec l'affaissement de terrain. Si on se rappelle bien, la John Mansville avait creusé sous la ville pour extraire l'amiante, et une grande partie de la ville s'est finalement affaissée. Mon père faisait partie de la grève de 49 et a mangé des coups de matraque qui frappent en tabarn... Je m'y suis rendue au printemps, j'ai été surprise de ne pas découvrir une ville-fantôme. Comme Trois-Rivières, elle résiste malgré tout. Les régions font ce qu'elles peuvent.
Lorsque je me rends en Mauricie, j'entends toujours des commentaires bizarres (ça doit être le snobisme de la Métropole... je veux pas dire qu'ils sont "habitants" mais...) : "Es-tu mariée?"; "Travailles-tu toujours au même endroit?"; "Es-tu toujours avec le même gars?"; "T'as pas peur de te promener le soir?"; "Moi, j'irais pas vivre dans une ville de fous!"; "Non, mais le trafic, ça t'énarve pas?"; "Ça se drogue, hein, à Montréal?"; "T'as pas trop de misère avec la pollution?" (misère, la Wayagamack à Cap-de-la-Madeleine, c'est dur à battre...).
Quand je me rends à Québec, je vois partout : "Pour la liberté d'expression"... sur des "stickers". Je trouve ça pire.
J'essaie d'imaginer comment je vivrai ces deux jours chez ma mère : bien sûr, elle sera heureuse de me voir; je trouve qu'on néglige les gens quand ils vieillissent. Faut être beau, performant, avoir une belle carrière, être jeune, populaire et surtout, productif (ce qu'elle a été d'ailleurs et qui me purgeait, tellement elle réussissait). Avec les parents, il y a bien des trucs qu'on se rappelle et qui sont toujours là comme plaie ouverte. Mais vient un jour ou la paix s'impose, car ces images qui nous habitent font partie du passé. Il faut faire son deuil de ce qu'on ne peut changer.
Je trouverai encore ma mère moins en forme que la dernière fois. Elle se déplace maintenant à l'aide d'une marchette, ce que je n'aurais jamais imaginé. Et ne voudra pas quitter la maison, car il y a des ronds de glace ici et là. Je passerai donc quelque temps avec elle et sa petite Opaline, une mignonne petite minette presque toute blanche de 6 mois, qui ronronne dès qu'on s'en approche... aucune comparaison avec ma Puce qui ne ronronne que le matin... Opaline est la meilleure compagne de ma mère. Elles s'adorent l'une l'autre.
Comme ma mère commence à s'intéresser à l'informatique et aux communications, vivant un plus grand enfermement, je l'initierai aux "blogs"... si ça l'intéresse. Elle laissera sûrement de petits messages ici et là... Elle a beaucoup de talent pour l'écriture, un grand vécu, une grande générosité, et toujours la même lucidité.
Je crois beaucoup à la zoothérapie... Ma mère est heureuse avec sa petite Opaline... Oui, on dirait un chat "Cotonnelle", mais chacun ses goûts là...
3:
Tu vois, moi je suis plutôt portée à poser des questions du style :
Si on compte les moutons à rebours…se réveille t-on?
Si on repeint les nuits blanches…évite t-on l’insomnie?
Mais bon faut tout dire, je suis originaire de Montréal, les gens s’attendent à ce genre de questions venant de moi.
Et pour ce qui est de la zoothérapie, j’y crois. Rien ne me fait plus de bien que de raconter mes «sushis» à mon poisson rouge qui, la larme à l'oeil, compatit avec moi.
Je voulais un éléphant... le problème, c'est que le balcon est déjà pris par un rhinocéros...
Vous avez un blog très agréable et je l'aime, je vais placer un lien de retour à lui dans un de mon blogs qui égale votre contenu. Il peut prendre quelques jours mais je ferai besure pour poster un nouveau commentaire avec le lien arrière.
Merci pour est un bon blogger.
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