vendredi, février 25, 2005

Bordel version Chantal

Sur le site des "Marées lumière", je parlais de l'obsession du rangement et de tout classer, ce qui est très récent chez moi, sauf sur mon pupitre de classe. Les élèves se passent le mot que je suis désordonnée; ils m'accusent même de perdre leurs copies (ils s'essaient les petits torrieux !)... Quand même, j'ai un ordre dans mon désordre.

J'ai sorti de chez moi tout ce que je ne voulais plus voir : la chaise antique que mon père m'avait léguée, la vaisselle ancienne, les bibelots affreux reçus en cadeau (un Chinois porteur d'eau genre...), un lampe de berger (je sais pas ce que c'est, mais une fois à la poubelle, quelqu'un l'a ramassée), ; je trouvais que c'était laid et que ça puait. Une reproduction de Monet à laquelle j'ai développé une allergie. Mes livres. Des tonnes de livres. Des romans, surtout. Je me suis séparée de mes enfants, je ne sais plus comment j'ai fait ça. J'ai conservé peut-être une vingtaine de ces livres dont il m'était impossible de me séparer, dont Les conflits familiaux de Lacan (un cadeau significatif), Lol V. Stein et Écrire de Duras, Le Dictionnaire des symboles, Le dictionnaire de la psychanalyse de Freud, Prochain épisode d'Hubert Aquin, L'étranger, La Peste et le Mythe d'Albert Camus, Structures syntaxiques de Chomsky, mon Multi, Simulacre et simulation et La Transparence du mal de Jean Baudrillard, Les Carnets secrets d'Elena Cauecescu... je ne me rappelle plus des autres titres, ils dorment dans une boîte en ce moment...

Enfin, les autres oeuvres - qui remplissaient bien une dizaine de boîtes - dont la lecture remonte au cégep et au premier cycle universitaire ont valu la modique somme d'environ 20 $ à la librairie d'occasion.

Vider, jeter, sortir des trucs de mon environnement... voilà mon obsession depuis deux ans. J'ai cessé d'accumuler.

Je regarde autour, je ne vois que des souvenirs de voyage. J'ai troqué mes souvenirs poussiéreux contre d'autres moins ethnocentriques, dont ceux d'Amérique centrale et latine : une scuplture en bois de la République (trouvée à l'abandon dans un vieux garage), une mosaique du Mexique, des pièces artisanales de Oaxaca... Des photos aussi. Les photos marquent un nouvel imaginaire. Des pyramides. La mer. Des Aztèques. Des serveurs de resto. Des artisans. Des femmes. Le magnifique Zocalo d'Acapulco, et celui encore plus impressionnant de Mexico. Des camareras. Des hommes armés. Des statues et reproductions de la Vierge de la Guadelupe. Des vieux bazous cubains...

Et ça me dit que j'ai du moins exercé un contrôle sur mon agoraphobie. Surtout. Trop enfermée dans un Québec profond, j'ai eu maille à en sortir...

Ça n'a rien à voir avec le désordre de Catherine. Mais ce désordre ou cet ordre ambiant marque bien notre imaginaire, notre inconscient...

À partir de l'époque ou j'ai dit non à ce passé étouffant, qui parfois ressurgit, mon désir est là d'universaliser mes préoccupations. Et c'est comme chez moi, ça respire. Rien sur les murs autre que quelques souvenirs de voyages. Malgré l'espace très restreint d'un trois et demi, reste de la place sur les murs pour d'autres voyages, mais aucune pour les traces du passé, comme les vieilles photos de famille et les horreurs reçues en cadeau de Noel qui ne ressemblaient en rien à mon univers intérieur.



Artisanat, Oaxaca - Ça devrait inspirer nos "gosseux" de Saint-Jean-Port-Joli... Chut pas mal tannée des marins à pipe, des lampes en nounours gossé, des chiens à chapeau de matelot...

1:

At 6:37 p.m., Blogger aDe said...

Mexico es lo mejor!! jeje

 

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