dimanche, mai 01, 2005

Un demi-siècle

Portrait de mon frère pour aujourd'hui, en mots. Demain, en photos... Il a son demi-siècle aujourd'hui...

Mon frère est devenu l'un des plus sympathiques garçons que le quartier connaissait. Autant ma soeur était un ange un peu enfer-sur-terre avec ses tourments mais empathique jusqu'aux os, autant la bonne humeur sympathique paradis-sur-terre de mon frère était réputée dans notre hameau, ce que je lui enviais profondément. Mon frère, sans trop le savoir, possède un charisme.

Ce que j'ai toujours apprécié depuis qu'il a 15 ans, c'est ce regard qu'il pose sur les autres, un regard tendre, ouvert, compréhensif, sans prétention. On l'associe à la générosité. C'est mon pendant masculin en version extrovertie. J'aurais aimé sortir de ma coquille, car c'est exactement comme ça que j'aurais voulu agir avec autrui. On a les mêmes sentiments. Seulement, on n'en fait pas exactement la même chose, il est devenu plus conformiste, plus "normal". Enfin, il a ce regard de "reconnaissance" de soi dans l'oeil de l'autre... ce regard qui dit : "Oui, je t'écoute, tu existes et je te vois et te prends tel que tu es", ça décrit mon frère.

Lui, c'est la tortue de la fable, j'en suis le lièvre. Je pédalais à l'école, ambitieuse, et lui, un peu moins. Somme toute, on a atteint certains de nos buts respectifs, moi, en m'amusant à regarder les autres me rejoindre, et lui, en "petit train va loin". Il s'est rendu loin, par entêtement.

Mon frère et ma soeur étaient en conflit, ça m'a divisée entre les deux camps. Depuis que ma soeur est dans son ciel à elle, je me réconcilie avec le paradis de mon frère peu à peu.

Notre famille, ce sont bien des excès. Excès d'ambition, excès d'amour, excès de générosité, excès de silence, excès d'entêtement. On est une famille de têtes de cochon, ça nous démarque tous, c'est notre point central. Pas de demi-mesure dans cette famille; malgré le divorce parental, il est bien resté des points communs que je ne voyais guère avant aujourd'hui. Tiens, et voilà que depuis longtemps, un sentiment de fierté remonte à la surface face à cette famille qui a survécu à des tempêtes que vous ne pourriez imaginer. D'énormes tsunamis. Finalement, il en reste quelque chose de digne.

Alors, il mérite sa méga-fête à l'Île d'Orléans ou je m'apprête à me rendre. Il pleurera donc lors de cette fête, car ultimement, et par un trait familial que nous parageons, il fait preuve d'une grand émotivité et sensibilité. Et il porte l'amour en lui.

1:

At 2:46 a.m., Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk said...

Il me manqait des mots ce matin, en finissant ma note, j'aurais dû la finir avec ce que tu as exprimé :

"c'est ce regard qu'il pose sur les autres, un regard tendre, ouvert, compréhensif, sans prétention."

c'est ce que j'apprécie dans les gens que j'envie de prendre en photo.

merci de l'avoir dit pour moi, et bonne voyage, bonne courage

 

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