Des gens qu'on aime
Ce matin Julie m'a arraché un sourire serein, un sourire du coeur avec ses jolies photos et surtout celle de Charlotte !
Julie a des pouvoirs magiques. Comme grand-maman en avait elle aussi. Ma grand-maman, c'était ma fée-marraine à moi. Tiens, ça me donne le goût de parler d'elle ce matin, juste pour continuer de sourire toute la journée.
Dans ma tête de petite fille, grand-maman cachait une baguette magique quelque part dans sa maison. Grand-maman, elle s'appelait Léonie et son nom apparaît sur mon baptistère. J'étais fière ! Pourtant, vous savez, Léonie... ça fait démodé comme nom. Marie-Léonie-Chantal... toujours adoré ça. Et elle aussi, elle en était très fière. Ça me donnerait certainement à moi aussi des pouvoirs magiques.
Ma fibre bonne vivante et joyeuse, c'est parce que Léonie apparaît sur mon baptistère. Ma fibre folle à lier, ma fibre rire communicatif, ma fibre jouisseuse, ma fibre généreuse, c'est Léonie, ça.
Tout le monde aimait Léonie comme tout le monde aime Julie. Y en a comme ça des bien-nés ! Oh que j'aimerais publier la photo de grand-maman ici ! J'en trouverai bien une que je pourrai publier un jour, je lui dois bien ça !
J'ai toujours vu les grands-mamans comme des marraines extraordinaires. Si j'avais eu un enfant, ça aurait été une grand-maman qui aurait été marraine; c'est merveilleux : elles ont du temps pour nous emmener magasiner (Léonie m'achetait des poupées à découper, j'adorais ça), elles font des beaux arbres de Noël, elles sont reposées, elles nous apprennent comment choisir les bons aliments au marché, elles parlent avec tout le monde sur le chemin, la mienne m'avait même amenée rencontrer le Père Noël ! À tout le monde elle disait : "C'est ma filleule, elle est belle, hein ? Et c'est ma seule filleule à moi". Elle m'avait aussi accompagnée à ma confirmation; il fallait aller à l'église pour embrasser la bague d'un monsieur appelé "monseigneur", il était important, il communiquait avec Jésus (il m'avait fait moins peur que le Père Noël et m'avait gentiment souri, car je l'avais regardé en face, ce que la maîtresse nous avait formellement interdit, mais je voulais savoir s'il était vivant ou en plâtre), je n'avais peur de rien car Léonie m'attendait. Après j'ai raconté à Léonie que j'avais regardé le monsieur monseigneur et qu'il m'avait souri. Grand-maman de partir en cascades de rire... Elle m'a demandé : "Tu as embrassé sa bague?" Et j'ai répondu : "Mais oui !" Après, grand-maman a fait : "As-tu collé ta bouche dessus ?" Je ne faisais jamais les choses à moitié. Et grand-maman, en un élan du coeur a répondu : "eurk!, ba-ba-ba-ba-babeurk, faut pas mettre sa bouche partout, ça peut donner des bobos", avec sa drôle de figure dédaigneuse.
Grand-maman m'avait donné une carte et une chaîne avec une jolie croix, pas une croix comme on en voyait partout. Une croix très menue entourée d'un cercle. Et le cercle était formé de brillants.
Et j'adorais grand-maman parce qu'un jour, elle a dit que ma soeur Carole était un ange. C'est vrai que Carole était un ange, ça me rendait jalouse, mais c'était vrai. Grand-maman m'a dit une fois de ne pas envier les anges, pourtant. Que je suis chanceuse, moi, de ne pas être un ange. Aujourd'hui, Carole est vraiment devenue un ange, grand-maman avait raison. Carole n'était pas faite pour être humaine, elle était un ange, elle vit sur son nuage depuis 1987 et elle est bien là-bas. La terre n'était pas faite pour elle, que le ciel était son vrai lieu, le ciel ou tout est pur. Elle se transforme en comète quelquefois et je la regarde défiler, à ces rares moments, avec sa longue traînée de lumière. Ça veut dire qu'elle a trouvé le bonheur et que rien ne l'empêche de voler en liberté.
Au chevet de son lit, lorsqu'elle était affligée du cancer, grand-maman me répétait : "Si j'avais ton âge, j'en ferais des affaires, oh ! que j'en ferais des affaires".
(Mgr Georges-Léon Pelletier, diocèse de Trois-Rivières, 1947-1975)
Un Monseigneur, ça peut sourire, j'en ai eu la preuve. Mais grand-maman m'a dit que de coller la bouche sur sa bague, ça donne des bobos.
3:
Merci, je suis ravie que les photos de Charlotte t'ont plu, même si je n'avais pas tout à fait réussi de rendre son sourire chaude. Merci pour la note sur ta grand-maman surtout qui me rechauffe le coeur.
Oui, nous ne sommes pas des anges, j'étais appellé "diableresse" ou grounouille dans l'enfance.
J'ai vraiment ri aux éclats hier en voyant les photos. Et celles de Montmartre, elle m'ont touchée. Moi qui ne suis pas encore allée à Paris !
Tu étais une petite espiègle toi aussi alors !!
Vous avez un blog très agréable et je l'aime, je vais placer un lien de retour à lui dans un de mon blogs qui égale votre contenu. Il peut prendre quelques jours mais je ferai besure pour poster un nouveau commentaire avec le lien arrière.
Merci pour est un bon blogger.
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