Notes pour un road novel
Rouler dans la nuit nicotine
Pas de besoin de grand-chose
Sandwich et gazoline
Rouler sur les grands continents
Pendant combien de temps
De Gaspésie jusqu’en Californie
(Pierre Flynn)
Le désir de partir, le désir de la route retenu en agoraphobie. Auparavant, je paniquais de voir défiler les lignes blanches sur la route. Je paniquais aussi de m’envoler. La panique de vivre.
Entre Acapulco et Mexico, un bus de première classe s’enfonce dans le Maxi-Tunnel, et les maisons colorées font place à quelques bonnes dizaines de kilomètres dans l’obscurité. L’agoraphobie retenue par un calmant, je suis assez détendue pour profiter du paysage qui s’offre à nous, en montagnes, en villages pauvres, en montagnes encore, comme on en voit au nord du Québec. Quelques conifères ça et là calment la panique, à peu de choses de près je me crois au nord du Québec; peu de palmiers dans la forêt naturelle du Mexique : c’est un simulacre de pays.
Une grande ville, après quatre heures de route, nous nous pensons à Mexico. Il reste pourtant encore deux heures de route. Dans une plaine, l’autobus en arrêt; l’arrière petit-fils de Pancho Villa monte à bord, il déteste les gringos. Nous sommes des gringos après tout, des gringos inoffensifs, mais qu’en sait-il ? Et qu’en savons-nous ?
Les yeux des autres passagers, mexicains, sont rivés sur le gigantesque écran de télé ou Angelina Joli et Antonio Banderas sont doublés en espagnol... les Mexicains raffolent de voir leurs vedettes doublées en espagnol. Pour un premier voyage en pays hispanophone, je ne comprends que Hola ! qui doit être dit au moins 25 fois dans le scénario. Je préfère ne rien comprendre, et la langue que je ne saisis guère à ce moment m’irrite. J’aurais préféré un voyage de silence. J’aurais pu leur dire : « Soy sorda », ce qui m’aurait peut-être valu des sous-titres.
En fait, je ne parle et comprends l’espagnol qu’après avoir passablement bu de rhum ou de cervezas, qui sont finalement des élixirs dans les pays du Sud. Et lorsque l’interlocuteur a des pouvoirs magiques, comme celui de délier l’espagnol dans ma bouche. Comme ce chauffeur de taxi à Pie-de-la-Cuesta, arborant pourtant l’air mafieux. « Soy loca, muchacho ». Ça l’a fait rire et ainsi, j’ai vu qu’il avait des pouvoirs. À 150 km/h sur une route cahoteuse, la sainte vierge au rétroviseur se balançait, heureuse enfin de bouger, passablement excitée par la vie en changements de vitesse manuels, ce qui l’entraîne loin de son rôle de mère souffrante. Et elle n’arrête pas de danser, ainsi, sur la route entre Pie de la Cuesta et Acapulco.
Alors, retour au bus entre Acapulco et Mexico.
Je suis passée du terminus d’autobus en plein air au métro dont les fenêtres étaient ouvertes, quel bonheur, un peu moins claustrophobant. Le métro, bondé de gens. Il fait une chaleur incroyable dans cet enfer de population.
3:
Hey,Have you been in Mexico,city? Ja,is crazy isn't. but what about Acapulco is one of the most beuty cities in Mexico, Ihope you had a good experience there.....bay
Bonne voyage !
Et comment tu peux blogger de là ? intéressant récit : j'attends la suite... quand tu pourras
Julie !! Non, ce sont des souvenirs... d'ailleurs j'y retourne cet été :)
Miguel : I go to Mexico in August again and in Acapulco too. I love this country a lot and want to write a "carnet de voyage"...
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