vendredi, avril 01, 2005

La démocratie et l'école... suite

Marcus a laissé un commentaire sur le texte précédent, auquel réponse était très longue. Je réponds donc par un nouveau texte, suite (et fin?) de cette histoire... Contexte : Marcus me disait que j'aurais dû accompagner les élèves à leur manif.

Bien sûr, une manifestation, c'est une activité pédagogique en tant que telle.

Il doit bien y avoir des choses que je n'ai pas encore comprises de la psychologie adolescente. Est-ce qu'on doit les réprimer à ce point ? Suis-je dans les patates, moi, avec le discours démocratique - voire anarchiste - avec notre jeunesse, qui a eu un plafond trop haut, ce qui a eu des effets pervers sur leurs comportements?

Cependant...

Je suis partie de l'école, hier, quand j'ai vu les élèves démissionner, très déçue de la répression qui avait fait son chemin.

Durant les cours d'après-midi, les enseignants, sous l'ordre de la direction, ont pris le nom des élèves qui ont participé à la manifestation. Ces derniers ont été suspendus pour cinq jours... comme s'ils avaient posé un acte de violence.
Et imaginez, dans un tel contexte, si j'avais endossé le comportement des élèves, j'aurais été aux prises avec un dossier d'insubordination qui aurait été porté à la C.S.D.M. (heureusement, l'école n'y est pas appréciée), mais quand même, ça fait une belle tache. Comme je sais que nous devons absolument demander l'autorisation des parents de sortir avec les élèves, j'aurais eu tort.

J'ai été très contrariée d'agir autrement que par conscience; j'ai agi pour la sécurité des élèves, certes, mais aussi pour ma propre sécurité de travail.

Je relis ces phrases, j'ai l'impression de vivre les années duplessistes. Je songeais à demander un transfert dans une autre école, alors, c'est un argument de plus. Dommage, j'adore les élèves qui la fréquentent.

Je ne me demande plus pourquoi il y a un tel roulement de personnel à cette institution. Pour faire changement, ce n'est pas à cause des élèves.

Imaginez, on pourrait même me dénoncer d'avoir écrit ces lignes. L'adresse est disponible sur tous les ordinateurs du local des enseignants. Liberté d'expression? Faut pas que la direction tombe sur ces textes que j'ose écrire ici.

Je me dis : heureusement, y a mon syndicat. Mais encore...

Vivement cette grève en avril et mai, maintenant, je suis convaincue.