lundi, octobre 24, 2005

Nos enfants...

À la suite d'un courriel reçu ce matin, j'ai pensé écrire cette note qui, j'espère, finira par poser les jalons d'une réflexion sérieuse sur le Manifeste de Lucien et sur le néolibéralisme. Au risque de répéter ce que nombreux savent déjà.

Pour récapituler, l'argument qui a été posé en faveur du manifeste de Lulu dans ce courriel est que nous vivons dans un très grand confort et que les abus de consommation nous endorment.

Ce que je constate pour ma part, c'est que la population s'endort et du fait accepte le capitalisme sauvage dans lequel nous vivons. Ils en sont les complices par la bande, en disant: "Oui, mais, la farniente des b.s., c'est assez. Oui, mais la classe moyenne vit de son confort pépère. Oui, mais les pauvres, qu'ils montent leur culotte!" Qu'est-ce que c'est que cette acceptation ou cette résignation devant le scandale dont nous sommes témoins? Oui, je dis scandale: des populations qui survivent à peine, le tiers-monde dont les tentacules nous atteignent... "C'est pas notre faute"... C'est quoi, ça, si ce n'est pas être endormi?

Je continue de revendiquer pour ma part mon droit à un salaire juste et la poursuite des acquis pour les moins nantis, contre vents et marées, ma carte de syndicat en main. Si le gouvernement n'a pas les moyens de hausser les salaires de la fonction publique, qu'il aille piger dans les multinationales ou qu'il réduise les subventions aux écoles privées, that's all!

Oui, on vit dans un grand confort. J'ai visité des pays pauvres ou des personnes de 70 ans travaillent, comme au Mexique. Ces pays sont très criminalisés, en raison d'une trop grande pauvreté. La criminalité, ça ne plaît pas aux tenants du pouvoir. Faut savoir tenir sa population tranquille, et il faut quelques moyens comme leur donner accès à une petite richesse, un petit pécule de bas de laine, pour que règne la paix sociale.

Si nous passons à des compressions dans les soins universels, c'est encore la classe défavorisée qui en subira les conséquences. Et la classe moyenne se retrouvera pauvre comme durant mon enfance, au moment ou les frais de santé étaient coûteux (mon enfance s'est déroulée dans les années 60, ça ne fait quand même pas un siècle!). Il était impossible à cette époque qu'une famille de classe moyenne ait accès à quoi que ce soit, en raison des coûts de santé et d'éducation. De plus, je réitère mon argument de la hausse de criminalité ici.

Je dirais que la classe moyenne va seulement prendre la partie de l'argent qui circule et qui lui revient de droit, au lieu de la laisser monter vers le haut. Je me rappelle de mon père, mineur pour la John Mansville, qui se pourrissait les poumons dans la mine d'amiante pour une maigre pitance. L'enjeu des entreprises (donc, celui du gouvernement) est d'appauvrir la population pour s'en mettre encore plus dans les poches. Et ce, en gardant le fil toujours assez tendu pour que la population reste tranquille... Et en acceptant des arguments ridicules comme celui de la dette nationale. Et celui de "NOS ENFANTS". Pfffff je le répète : de quels enfants il s'agit, là?

Et alors, ceux qui contrôlent l'économie, c'est une légende? Ce n'est plus le confort qui les intéresse, mais bien le pouvoir. Ce sont eux qui ne paient jamais la note: multinaltionales polluantes ou qui exploitent la main-d'oeuvre, artisan de la mondialisation... La richesse pousse vers le haut. Les deux tiers de la population mondiale est pauvre, et sur ces deux-tiers, un tiers meurt de faim. La classe moyenne des pays occidentaux est-elle responsable de la pauvreté du deux-tiers monde? En réalité, c'est tout un système qui en est responsable.

Cela dit, si la classe moyenne ne demande pas sa part, cela ne ferait qu'aggraver la situation. Ainsi, les syndicats sont en perte de vitesse: nous marchons de plus en plus vers une monarchie économique. Il faut croire que c'est dans la nature humaine de créer des monarchies... Mais attention, la révolution n'est pas loin, en voici la preuve: les pays arabes ont commencé à couper des têtes... Ils ont emboîté le pas. Ce n'est qu'un début, je vous le dis. C'est dans la nature humaine aussi de rétablir un équilibre.

Je ne me suis jamais immiscée dans la classe dominante, je ne connais pas son visage. Il ne s'agit que de quelques familles dans le monde. Il est question de leur survie, à mon avis, voilà ce qui les fait accumuler. Un jour, ils auront accès à la survie, tandis que vous et moi et NOS ENFANTS crèveront sur une planète polluée. Déjà aujourd'hui, nombre de personnes vivent près des bidonvilles, c'est déjà un début, tandis qu'eux se paient des villas hors prix dans des paradis sur cette terre que nous n'imaginons pas. Ça n'a rien d'un "tout-inclus" à Cuba...

Je continue à demander ma part et celle des moins bien nantis, désolée.

Jetez un coup d'oeil sur le film "Wall Street" d'Oliver Stone. Mis à part le scandale dont il est question dans ce film, on voit combien des gens assoiffés de pouvoir peuvent être requins.

Oui, mon discours est teinté de marxisme. Je l'assume.

1:

At 3:45 p.m., Blogger Francois Richard said...

Dans beaucoup de pays des gens meurent de faim. Vrai... Dans beaucoup de pays les gens sont pauvres, vrai... Est-ce une raison de rester sur nos positions sous prétexte que nous sommes choyés, faux...

La richesse n'est pas éternel, tous ensemble devrons apporter des changements à nos façons de vivre. Abandonner certain aquis et en garder d'autre. Là où je suis en accord est que les gouvernements devront donner l'exemple. Le fait que nous sommes gouverné par des imbéciles ne signifie pas que nous devons l'être aussi. Il faut dénoncer et démontrer notre désacord.

Croire que nous pourrons tout garder nos aquis, nos services sociaux et de faire des BS des mieux nantis dans le contexte actuel est totalement farfelu.

 

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