samedi, octobre 01, 2005

Donnez-moi de l'oxygène 2

Dans mon texte précédent, j'ai évacué ce que j'avais sur le coeur depuis longtemps. Ce dernier accroc sur le blog de Daniel Rondeau - personne par ailleurs que je respecte beaucoup - ne fut que la goutte qui a fait déborder le vase.

Puis, j'ai oublié : Sébastien Chabot, le fils de la Marmotte.

On dit des Américains qu'ils ont les yeux par en-dedans. Et le Québec?

J'ai peut-être extrapolé en raison de comportements marginaux...

En 1993, je rencontre pour la première fois un psychanalyste d'origine méditerranéenne. Je lui dis, sans savoir pourquoi: "Si vous étiez Québécois, je ne vous ferais pas confiance", ceci, sans plus d'explication. Je pressentais dans cette affirmation ce qui allait me libérer, soit le "dehors" ou "l'ailleurs". À cette époque, j'exprimais environ une idée aux cinq minutes. Silence... parole, silence... silence...

Curieusement, pendant l'année 93-94, j'ai habité une auberge de jeunesse, sans rien qui ne m'appartienne, que mes livres pour écrire ce mémoire sur Aquin. L'auberge de jeunesse ou passaient, pour un soir ou deux, des touristes d'un peu partout dans le monde, très peu de Québécois, seulement ceux en exil, comme moi. Ce fut l'une des plus belles années de ma vie.

Le débit de paroles s'est accéléré au cours des années, pour laisser place au récit de l'inconscient, pour exprimer l'enfermement familial, l'enfermement national; les hommes de la maison qui vivaient pendant je m'occupais, pendant mon adolescence, des deux femmes en péril à la maison. Les Chambres de bois.

J'ai compris que pour sauver ma peau, fallait-il que je troque le comportement de ma mère pour celui de mon père, ce qui veut dire: déhors !

Le mot "dehors" ne m'est jamais apparu aussi significatif. Il me reste cette nicotine que j'inhale, que je finirai bien par abandonner. Mais les mots ne doivent absolument pas rester pris dans ma gorge.

Dehors veut dire aussi l'abandon de cette attitude pas seulement égocentrique, mais également ethnocentrique, origine de ma claustrophobie.

Après ce constat, je termine alors sur cette question que je me pose à moi-même : le récit autobiographique est-il sain? Dans le mesure ou il mène à une solution.

Demain, je lis le journal et je reviens avec un commentaire sur ce qui se passe dehors. Par ailleurs, en écrivant ces lignes, je ressens une angoisse que je préfère ne plus revivre.