Mal de blog
J'ai proposé ce texte à Patrick Dion pour son émission "Mal de blog". Merci Patrick !
"Pendant que je conjugue être, défilé de serpentins sur l'échangeur du nivellement par le bas, le gris du ciel tapi sur la déprime, matin d'esclavage quand le café filtre dictature. Odeurs de nicotine dès l'aube, rébellion inhalée chaque jour, tête vide de sens et neurones agités en tout sens, le soir de toute façon s'épuise en télé à Mute ou who cares. Jour de dépotoirs de vies, à la nuit on somnambulise son existence, portion de sommeil volée au jour, histoire de ne pas mourir tout à fait. Les lumières des gratteciels veillent sur la vie en courant, cercles concentriques continuels de contrôle existentiel. La mort d’ici et d’ailleurs se promène au-dessus de nos têtes, balancée banale aux flancs des antennes paraboliques."
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La structure syndicalo-gouvernementale étant ce qu'elle est, j'ai dû dire au revoir hier à un groupe d'élèves, car je serai affectée à une nouvelle école ce vendredi. Je n'explique pas ici les détails du méandre admnistratif qui cause cette situation.
Baume sur l'âme : les élèves étaient bouleversés de ce départ. Franchement, il y avait des atomes crochus entre eux et moi, et même si le cours ne se déroulait pas de façon classique, j'ai abordé bien des questions en trois semaines qui promettaient une année scolaire des plus intéressantes. Hier, nous avons discuté du partage des richesses sur la planète; je prévoyais une expérience avec eux sur leur capacité de partager, dans le cadre du chapitre sur les ressources naturelles et leur pénurie (comme l'eau) dans le monde. On a discuté du pétrole, de la potentialité de la création de nouvelles énergies, de la guerre qui les affecte. La petite Jihane avait les larmes aux yeux de me voir partir. Bisous Jihane.
Heureusement, je serai affectée dans une école multi-ethnique. La plupart des enseignants ne se sentent pas d'affinités avec les jeunes d'ailleurs, Arabes, Pakistanais, Bengali, Indiens... Je ne les comprends pas, ce sont des élèves fantastiques. D'accord pour la souveraineté, mais bémol sur l'intolérance.
1:
Dommage pour tes élèves, j'espère que la nouvelle école n'est pas nettement plus loin et que tu t'y sentiras bien.
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