vendredi, mai 13, 2005

Supersize me

Retour à la penseuse. Désolée pour les personnalités multiples, j'ai un peu confondu Julie à ce chapitre. Ne t'inquiète pas, Julie, me revoici ! J'aime jouer parfois...

J'aurais pu être au centre du film "Supersize me" cette semaine. Occupée, je me lance dans le "junk food" les yeux fermés, mais malheur ce matin : 2 kg se sont ajoutés. Je ne vous ferai pas la liste des gras saturés ingurgités au cours de la semaine. Résultat cependant : déçue de ne pas surmonter cette obsession, soit celle de manger ou celle de maigrir. Même déçue d'aborder ce sujet ce matin, car j'ai stricement honte de cette obsession. Plus que celle d'avoir pris ces 2 kg qui m'ont rendue en *!:(** ce matin. Oui, j'en subis les conséquences. De mon obsession.

Le problème de fond avec l'amaigrissement, les diètes, le surpoids, c'est que les femmes - celles qui accusent un surplus de poids ou même les minces - centrent leur vie soit sur la nourriture, soit sur de la diète. Mais le problème demeure : l'obsession. Si tel n'était pas le cas, je ne serais pas en train d'écrire ces banalités ce matin, et parlerais plutôt de ce ciel rose à l'horizon, qui se fond au bleu et promet une journée de printemps exceptionnelle. Ou je parlerais de politique, ou de réforme scolaire (beurk), ou de mon prochain voyage au Mexique au mois d'août, ou des élèves que j'aime, ou de ma façon personnelle de percevoir l'amour à 46 ans, ou de mon cheminement complexe de carrière. Non, je fais "table rase" des autres préoccupations et j'y dépose une pizza all-dressed. Oui, et en plus, je me sens ridicule. Cependant, la fixation sera peut-être "allégée" après la publication de ce texte.

C'est pour cette raison que j'ai effacé mon site "Caramels, bonbons et chocolats" qui portait sur l'alimentation. Ça "nourrissait" l'obsesssion.

Enfin, petits et gros obèses de tous les pays, unissez-vous et dites-vous que l'alimentation est aussi accessoire et banale que de prendre un bain ou une douche, de se laver les dents, de faire son ménage ou son lavage. L'obsession revient toutefois par vagues; quand le processus est enclenché, il est difficile de lui mettre un frein. Habituellement, après une semaine de freinage, le tout est désarmorcé. Peut-être que l'obsession est simplement transférée sur un autre objet que la nourriture.

Parmi tous les centres d'amaigrissement que j'ai fréquentés, aucun n'aborde cette problématique. Donc, aucun ne peut régler définitivement ce problème. Je trouve par ailleurs qu'on parle de cette difficulté avec beaucoup de "légèreté", on y va gaiement sur les solutions moralistes : "faites du sport" (tous les obèses détestent ça, je suis plutôt intello, moi), "bougez, faites du ménage" (on fait ça à longueur d'année), "allez prendre une marche" (j'ai mon voyage après une journée), "inscrivez-vous au centre sportif de votre quartier" (quand je vois la tête de l'entraîneur, j'ai le goût de foutre le camp, surtout quand il prend mon pourcentage de gras... je me sens au confessionnal)... et gnan gnan gnan... Personne ne m'a encore posé la question essentielle : "Quelle est votre vraie passion dans la vie?" "Quel désir refoulez-vous?" Alors, je me la pose à moi-même cette question ce matin.

Bien sûr, il faut un brin d'imagerie mentale pour surmonter ce problème. Excusez la parenthèse à saveur "nouvel âge". Prendre le temps de se visualiser autrement et de se visualiser en action autre que celle de bouffer, cela m'apparaît essentiel chaque jour. Je sais que je m'expose à bien des préjugés en abordant cette difficulté et en proposant cette approche : ce n'est pas psycho-pop, l'approche réussit en bien des domaines. Pas facile de reprogrammer la machine... De toute façon, le pèse-personne m'indique que je me perds en enseignement, en corrections, en écriture de platitudes comme celle-ci ce matin, en télé, pendant que je devrais faire ma demi-heure de visualisation. Peut-être aurais-je le goût par la suite d'aller jouer au tennis.

Beaucoup oublient qu'il faut créer son mythe personnel, qu'on soit gros ou pas. J'ai connu des obèses dont le surpoids fait partie de leur charisme. C'est une question essentielle de l'être finalement (tout n'est pas si métaphysique) et c'est bien loin d'être superficiel. Je me sens plutôt dans les airs, aérienne, et mon surpoids m'empêche de m'envoler. Âme menue, discrétion des gestes, des paroles, l'obésité ne me sied définitivement pas et bousille mon mythe personnel. Ce n'est ni une question de mode ni une question de consommation, mais plutôt une question de congruence de symbole, de congruence entre forme et fond.

3:

At 2:17 p.m., Anonymous Anonyme said...

1° mettre la balance à la poubelle
2° s'accrocher un grand sourrire
Et les kilos d'hiver se font la belle, et tu es belle d'un coup
Et même s'il en reste un peu dans le soutien gorge qu'elle importance, c'est même réjouissant.
Donc cool pas de fixation là dessus .
Bises
Caféine

 
At 3:18 p.m., Blogger Chantal said...

Merci Caféine, c'est l'habitude de penser à cela. Je suis allée magasiner en fin d'après-midi et vraiment, je suis pas tellement fière des 8 kg que j'ai pris depuis septembre. Faut que j'y voie avant la déprime !! Mais non, pas d'obsession ni de culpabilité, tu as raison !

 
At 10:18 a.m., Blogger Swérées d'horreux said...

Encore moé!
Je refuse le manger comme accessoire.
Quel plaisir, au contraire.
Dans le top 3, for sure!
Faudrions plutôt revisiter le plaisir dans la finesse.
Ce n'est pas manger, le problème, c'est le junk.
entéka. je retourne à mes salades!
B.
J.R.

 

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