Une chanson, des personnages...
Des chansons et des gens, mon "Radio Days" personnel.
1. The Lion Sleeps Tonight
Quand j'étais enfant, ma mère est retournée enseigner; il fallait donc une gardienne à la maison, et ma tante Pierrette, en attendant de se marier, a bien voulu remplir cette tâche.
Pendant que je m'amusais à mes poupées à découper, que je téléphonais à des personnages imaginaires sur mon petit téléphone rouge et vert, ma tante Pierrette cousait, je ne sais plus ce qu'elle cousait. Elle aimait s'affairer aux choses de la maison. Elle écoutait la radio, un poste qui diffusait des chansons à la mode. Je me rappelle de la chanson The Lion Sleeps tonight (à cause d'awimbawé awimbawé que je décodais ainsi à 5 ans). J'avais l'habitude de répéter les mots étranges que j'entendais à la radio. J'ai répété pendant euh... longtemps awimbawé awimbawé...
Vous vous rappelez de l'époque ou les ondes de la radio étaient si mal reçues qu'on entendait toujours, en arrière-plan, un genre de "touf touf" qui acompagnait la musique?
2. Pourtant que la montagne est belle...
L'amie de ma mère, Marie-Andrée, en plus de s'adonner à son métier d'enseignante, faisait les boîtes à chansons. Elle avait une voix magnifique, elle était un vrai mythe. C'est grâce à elle que j'ai pris ma première goutte de vin rouge, que j'avais la sensation qu'un adulte me parlait de manière compréhensible. Pas étonnant qu'elle ait consacré sa vie par la suite à l'écriture d'oeuvres pour enfants ! Avec son mari français, elle était la fée et lui, le Prince charmant. Pas revu ces gens depuis. Ils ne se doutent même pas qu'ils sont gravés en ma mémoire...
3. Do le do il a bon do
Grrrrrrrr le frère de mon père avait 7 enfants et la famille se prenait pour les Von Trap. Enfants et parents chantaient ça dans les sous-sols d'église. Pas capable aujourd'hui non plus.
4. Scarborow Fair...
Trop de souvenirs pour une seule chanson, peut-être celle qui m'a le plus marquée. Ma soeur a regardé Le Lauréat, je devais avoir 8 ans.
Ma soeur, en 1970, est arrivée à la maison avec un disque, Simon & Garfunkel, Bridge over troubled water. J'ai traduit tous les mots, on les imprimait sur les pochettes à l'époque.
Plus tard, je me suis appropriée le disque de 1968, dont la plupart des chansons faisaient partie de la trame sonore du Lauréat.
Quand j'ai appris la mort de ma soeur le 28 avril 1987, Scarborow Fair jouait à la radio. Coincidence poétique.
5. Spirit in the sky
L'ennui dans la balançoire de l'absurde dans la cour, avec un radio transistor encore "touf touf". La balançoire suivait le rythme de la chanson; avec de l'imagination, on aurait pu se croire à bord d'une navette spatiale :) J'étais avec mon amie Lucie, chez qui l'anglais me donnait des frissons. Elle chantait la chanson un peu comme ça : dowénâ piri inna ska...
6. Entre deux joints
Bon, la polyvalente. Cette chanson marquait le vendredi soir et la fin de semaine. Ça me rappelle aussi que mes parents étaient indépendantistes et qu'il n'était pas question que je fréquente l'école anglaise. Je voyais pas d'incohérence...
7. Can't get enough of your love babe de Barry White !
Les hormones commençaient à monter. Ça débutait la journée à la poly. Le disco se pointait. Ma amie Sylvie Provencher trippait sur Barry White. On s'amusait dans les cours de chimie.
8. I Want You (Beatles)
Bon là c'est l'époque un tantinet hippie de mon frère. Il y a bien d'autres chansons autour de lui, mais celle-là m'a marquée, ça lui donnait un air sympathique. She's so HEAVYYYYYYYY "à la planche" dans la cabane. Enfin, de la vie. Ça allait, au moins pire, avec une Players.
9. Let it be
Cette année-là, tout allait mal, pas seulement pour les Beatles. C'était dans l'air partout. Durant la neuvaine du 15 août à Cap-de-la-Madeleine, le prêtre avait repris les paroles de cette chanson pour faire son "homélie" (faut plus dire sermon). When I find myself in times of trouble, Mother Mary comes to me... lire "La Sainte Vierge". Non, cette chanson me donne les bleus.
(Excusez-moi, la chronologie est approximative)
10. The Boxer
La seule fille de mon âge avec qui j'ai pu tripper sur Simon & Garfunkel, c'est mon amie Marie-France Ouellette. Je devais être très drôle à l'adolescence, car sa mère lui avait empêché de sortir un soir parce qu'on riait tellement qu'elle en faisait pipi dans ses jeans. Puis on chantait : Lai la lai, lai lai lai... etc. du Boxer. Je n'ai jamais su ce que ça signifiait pour elle; elle aimait ça, c'est tout. Puis elle riait. Je ne me souviens plus de quoi on riait. C'est ça les ados.
11. Danser danser de Nanette Workman
Presque certaine que c'est une chanson oubliée. Parce que vous n'avez pas vue danser mon amie Lucie (qui ressemblait à Nanette, c'était son "surnom"). Elle avait autant de rythme qu'elle connaissait l'anglais. Imaginez la scène alors... On eut dit un kangourou en fuite.
12. Where do the children play
Misère d'adolescence. Quoi faire pour être plus belle? Y a bien cet ami de mon frère, qui aime Cat Stevens, et qui me plaît. 500 calories pendant un mois. Ça a pas marché pareil.
13. Goodbye yellow brickroad
Je brise encore la chronologie. Je me rappelle d'un original qui a fréquenté ma soeur et qui a passé proche de l'épouser (ouf, juste passé proche). Il s'intéressait au bonhomme qui se faisait enterrer vivant et qui maîtrisait sa respiration (je me rappelle carrément pas du nom de ce fakir). Ce gars-là m'avait donné un disque d'Elton John en cadeau. Je n'aimais pourtant pas Elton John à 15 ans. Mon père appelait le chum de ma soeur "Blémus".
Faudra un jour que je fasse un "post" sur les expressions de mon père... pas blémus pantoute.
14. I can't get no (évidemment !)
L'époque ou ma soeur me tombait sur les nerfs. Les sandales en l'air, elle dansait, les Rolling Stones semblaient lui appartenir. Mais pas Simon & Garfunkel, haha.
15. Heureux d'un printemps
Ça commence à être plein de souvenirs. Mon amie Lina aimait s'écouter chanter. Elle s'habillait avec de longues robes hippies, elle mesurait 5'9 et pesait 110 lbs. Elle aimait les chansons petite misère.
Je me revois au cégep avec mon poncho, mes mocassins, mes foulards sur la tête. Pas de photo, heureusement. Études en lettres, c'était cool.
À suivre peut-être... il y en a tant d'autres...
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