De la solitude
Le lever du jour s'accompagne de l'écriture sur mon blog. La plupart du temps, l'espace est rempli de propos sans pertinence. À preuve : peu d'écho !
Les bloggueurs cherchent. Certains cherchent la cote en affichant le nombre de visites sur leur site, comme on affiche des cotes d'écoute (c'est aussi pire que la télé-réalité, pensez-y); d'autres cherchent des lumières; d'autres encore cherchent à mettre au monde un roman, ce que je trouve déjà plus noble que la quête de popularité ; d'autres s'amusent à parler de leur loisir, comme on publie des livres sur des sujets généraux aux éditions Stanké (ceci n'est pas sarcastique). Je n'ai pas la prétention d'avoir fait la liste exhaustive des raisons de publier un blog.
Ma place serait-elle de parler des autres blogs? Je suis une observatrice, c'est ma nature, et ma vocation de bloggueuse prendra-t-elle un jour cette voie, celle de commenter les autres blogs, car il y a vraiment trop d'égos. Comme dans la vie, trop de paroles, pas assez d'oreilles. C'est ce que je déplore le plus des blogs.
Et ce n'est pas parce qu'on blogue que ça fait de nous des auteurs en herbe, le fantasme de beaucoup de bloggeurs, de même évidemment que celui de la personne qui écrit.
La plus grande raison d'écrire son blog : la plupart à mon avis cherchent à ne plus être seuls.
Julie a répondu à l'un des mes commentaires et j'étais heureuse. J'ai rarement des échos, et Julie m'a répondu, je n'ai pas parlé dans le vide et ça tient en vie mon blog. Elle me répondait que oui, dire, c'est ne plus être seul.
Parlons-en de la solitude.
La solitude, ce n'est pas de vivre seul; ce n'est pas de parler à son chat; ce n'est pas d'être célibataire; ce n'est pas d'être âgé; ce n'est pas de manquer d'amis. La solitude, c'est de croire que nous sommes seuls dans notre condition humaine. Seuls à sentir telle émotion, à avoir telle opinion, à se révolter contre telle situation; dire, c'est un geste de liberté.
Je confirme donc ce que j'avais déjà écrit : poursuivez votre blog, vous avez le droit de parole. Et quelqu'un quelque part sent ou pense la même chose que vous...
7:
Les bloggueurs cherchent. Oui. Tu as aussi tout à fait raison sur la solitude. Et depuis que je blog, lit et es lu, je me sens moins solitaire. Avant, c'est surtout les livres et leurs auteurs qui m'entouraient.
Chantal, et Julie ne cient pas dans le désert
Elles amènent un grand bol d'eau fraiche
Caféine
Leblase : Solitude, isolement, essulement, la distinction est évidente.
Ou je me situe ? voilà une bonne question. Ça dépend du groupe à qui j'ai affaire.
Isolement : j'ai été isolée d'un certain groupe de blogueurs avec qui j'ai eu des échanges intéressants, avec qui j'avais un certain plaisir à discuter. Cependant, j'ai subi des menaces parce que j'ai dit mon point de vue; j'ai touché l'égo d'un blogueur, j'ai reçu une mise en demeure, rien de moins, m'interdisant de lui adresser la parole. J'ai vu comment ça va loin, les blogues, cher Leblase. Ce monsieur est parti sur un pied de guerre et n'a jamais voulu aucune forme de réconciliation, ce que j'ai cherché à faire de façon on ne peut plus compulsive en effet, c'est ce qui l'a irrité. Faut bien mal connaître les hommes pour demander explication quand ils sont en colère.
J'ai horreur des conflits, non de la discussion.
J'ai 46 ans et je sais à mon âge que la vérité finit toujours par se faire un jour.
Solitude : des moments avec soi-même. Aussi, des émotions pour soi, avec lesquels on se croit tout à fait seuls. Parfois, oui, je me sens seule à penser que je suis une maudite folle, quand je soupçonne qu'il n'en est rien. Quand j'ai lu Le Mythe de Sisyphe, j'ai été soulagée. Albert Camus m'a libérée d'une solitude atroce face à l'absurde. Un peu moins seule grâce à Camus, un peu moins seule dans l'absurde.
Esseulement : Non, cependant pas esseulée. La faune humaine m'irrite tellement à certains moments, on me court après, on me demande mon avis, les élèves en demandent continuellement; certaines personnes demandent à me voir et ça ne me tente pas. Parfois, si, ça me tente. Pas tant que ça. J'aime changer de faune.
Voilà, ai-je bien compris la leçon, Maître?
Merci de votre commentaire. Ainsi, je me sens moins isolée du monde des blogueurs.
Pourvu que je ne reçoive pas en prime une seconde mise en demeure :)
Merci Caféine et Julie :)
Je n'ai pas répondu à "Crier dans le désert"... pardonnez-moi.
Je crie dans le désert, oui, je le sens ainsi souvent. Mais je sais qu'après avoir traversé un désert, on trouve une oasis, un hameau. Tant pis, c'est la route que j'ai dû prendre. Je ne déteste pas non plus les déserts, c'est fascinant tous ses serpents qui nous tournent autour, ce vaste silence autour qui ramène l'écho vers soi. C'est à la fois angoissant.
Je réfléchis dans la solitude, je réfléchis dans cet isolement. Le blog est aussi un miroir. Mais évidemment, j'aime bien avoir de la visite :)
Par ailleurs, soyez franc, Leblase, le discours "Me, myself and I" vous fait-il horreur ?
Chez vous, j'ai parlé du discours féminin qui se fait plus autobiographique; les femmes ont moins tendance à utiliser le discours rationnel. On peut utiliser le discours rationnel, le discours universitaire. Je doute qu'on soit plus intéressant pour cette raison. Mais bon, faut savoir parler le langage de l'Autre.
Oui, n'est-ce pas Julie que les auteurs consolent ? Je couche avec Camus tous les soirs ! Il est tout près de mon lit, dans une petite armoire. Je couche aussi avec Marguerite Duras et même avec Woody Allen !
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