Regrets et remords
Pour le collectif d'écriture
Je porte l’attente Pénélope du retour de l’explorateur, le désir de mes propres évasions retenu, la vertu pour tout sens, la pureté pour toute gloire. Cendrillon perd sa pantoufle de vair espérance, l’adolescente se farde pour « le bon », je porte l’attente d’un anneau d’or plus lourd que la chaîne de l’esclave, puis la nuit noire de la mère qui la passe blanche en attente du père à 3 heures du matin et sœur Anne qui ne voit rien venir, l’attente de la femme de l’adultère, le bâillon du silence noué par l’inhibition, pendant que Juliette-des-Esprits affabule ses idylles ou que Schéhérazade invente pour contrer la mort-séparation. Je porte en moi l’attente du Paradis dans le silence de la moniale, en statue érigée en pureté – Sainte-Marie, priez pour nous, qui surveille passive la gloire de son fils – je consens au « Attache-moi » d’Almodovar, la liberté serait condamnation, peut-être moins supportable à la fin que la condamnation des regrets.
Tu déjettes tes remords dans le musée empoussiéré où je gis, statufiée, dans mes regrets pureté.
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