mardi, octobre 25, 2005

Octobre

Le mois d'octobre est celui pendant lequel je me sens plus introspective.

L'odeur de la terre après la pluie, l'odeur des feuilles mouillées, le vent qui sent déjà le nord. Mon climat intérieur.

Le retour à l'école pour lequel je ne souffrais pas. Le divorce de mes parents. Deux séparations personnelles en octobre aussi.

Au cégep, Pierre Flynn et son groupe Octobre. La chanson Octobre de Ville Émard; ces événements survenus quand j'avais 11 ans, dont je ne me rappelle guère, mais qui avaient réjoui mes parents.

Pourtant, il s'agissait d'un meurtre.

Ces octobres pendant lesquels je marchais boulevard du Carmel à Trois-Rivières, tout près du Monastère du Précieux-sang. Je me voyais moi-même religieuse, en méditation dans les jardins. L'endroit était splendide. Promenade pour découvrir les espèces d'arbres. Coups de pied dans les feuilles amoncelées.

Octobre aussi pour ces relâches universitaires, ces journées et soirées entre les rayons de la bibliothèque, ou se terraient des Africains en déclaration d'amour.

Méditations sur Aquin, sur l'avenir du Québec, le mien, mon identité, la vacuité des sentiers battus, les yeux sur le temps qui passe.

18 ans en octobre 2005 que mon père a été rongé par le cancer : tabac, amiante et coca-cola, c'est un mauvais cocktail.

Tout cela n'est pas triste. Je suis octobre, c'est tout.

lundi, octobre 24, 2005

Nos enfants...

À la suite d'un courriel reçu ce matin, j'ai pensé écrire cette note qui, j'espère, finira par poser les jalons d'une réflexion sérieuse sur le Manifeste de Lucien et sur le néolibéralisme. Au risque de répéter ce que nombreux savent déjà.

Pour récapituler, l'argument qui a été posé en faveur du manifeste de Lulu dans ce courriel est que nous vivons dans un très grand confort et que les abus de consommation nous endorment.

Ce que je constate pour ma part, c'est que la population s'endort et du fait accepte le capitalisme sauvage dans lequel nous vivons. Ils en sont les complices par la bande, en disant: "Oui, mais, la farniente des b.s., c'est assez. Oui, mais la classe moyenne vit de son confort pépère. Oui, mais les pauvres, qu'ils montent leur culotte!" Qu'est-ce que c'est que cette acceptation ou cette résignation devant le scandale dont nous sommes témoins? Oui, je dis scandale: des populations qui survivent à peine, le tiers-monde dont les tentacules nous atteignent... "C'est pas notre faute"... C'est quoi, ça, si ce n'est pas être endormi?

Je continue de revendiquer pour ma part mon droit à un salaire juste et la poursuite des acquis pour les moins nantis, contre vents et marées, ma carte de syndicat en main. Si le gouvernement n'a pas les moyens de hausser les salaires de la fonction publique, qu'il aille piger dans les multinationales ou qu'il réduise les subventions aux écoles privées, that's all!

Oui, on vit dans un grand confort. J'ai visité des pays pauvres ou des personnes de 70 ans travaillent, comme au Mexique. Ces pays sont très criminalisés, en raison d'une trop grande pauvreté. La criminalité, ça ne plaît pas aux tenants du pouvoir. Faut savoir tenir sa population tranquille, et il faut quelques moyens comme leur donner accès à une petite richesse, un petit pécule de bas de laine, pour que règne la paix sociale.

Si nous passons à des compressions dans les soins universels, c'est encore la classe défavorisée qui en subira les conséquences. Et la classe moyenne se retrouvera pauvre comme durant mon enfance, au moment ou les frais de santé étaient coûteux (mon enfance s'est déroulée dans les années 60, ça ne fait quand même pas un siècle!). Il était impossible à cette époque qu'une famille de classe moyenne ait accès à quoi que ce soit, en raison des coûts de santé et d'éducation. De plus, je réitère mon argument de la hausse de criminalité ici.

Je dirais que la classe moyenne va seulement prendre la partie de l'argent qui circule et qui lui revient de droit, au lieu de la laisser monter vers le haut. Je me rappelle de mon père, mineur pour la John Mansville, qui se pourrissait les poumons dans la mine d'amiante pour une maigre pitance. L'enjeu des entreprises (donc, celui du gouvernement) est d'appauvrir la population pour s'en mettre encore plus dans les poches. Et ce, en gardant le fil toujours assez tendu pour que la population reste tranquille... Et en acceptant des arguments ridicules comme celui de la dette nationale. Et celui de "NOS ENFANTS". Pfffff je le répète : de quels enfants il s'agit, là?

Et alors, ceux qui contrôlent l'économie, c'est une légende? Ce n'est plus le confort qui les intéresse, mais bien le pouvoir. Ce sont eux qui ne paient jamais la note: multinaltionales polluantes ou qui exploitent la main-d'oeuvre, artisan de la mondialisation... La richesse pousse vers le haut. Les deux tiers de la population mondiale est pauvre, et sur ces deux-tiers, un tiers meurt de faim. La classe moyenne des pays occidentaux est-elle responsable de la pauvreté du deux-tiers monde? En réalité, c'est tout un système qui en est responsable.

Cela dit, si la classe moyenne ne demande pas sa part, cela ne ferait qu'aggraver la situation. Ainsi, les syndicats sont en perte de vitesse: nous marchons de plus en plus vers une monarchie économique. Il faut croire que c'est dans la nature humaine de créer des monarchies... Mais attention, la révolution n'est pas loin, en voici la preuve: les pays arabes ont commencé à couper des têtes... Ils ont emboîté le pas. Ce n'est qu'un début, je vous le dis. C'est dans la nature humaine aussi de rétablir un équilibre.

Je ne me suis jamais immiscée dans la classe dominante, je ne connais pas son visage. Il ne s'agit que de quelques familles dans le monde. Il est question de leur survie, à mon avis, voilà ce qui les fait accumuler. Un jour, ils auront accès à la survie, tandis que vous et moi et NOS ENFANTS crèveront sur une planète polluée. Déjà aujourd'hui, nombre de personnes vivent près des bidonvilles, c'est déjà un début, tandis qu'eux se paient des villas hors prix dans des paradis sur cette terre que nous n'imaginons pas. Ça n'a rien d'un "tout-inclus" à Cuba...

Je continue à demander ma part et celle des moins bien nantis, désolée.

Jetez un coup d'oeil sur le film "Wall Street" d'Oliver Stone. Mis à part le scandale dont il est question dans ce film, on voit combien des gens assoiffés de pouvoir peuvent être requins.

Oui, mon discours est teinté de marxisme. Je l'assume.

jeudi, octobre 20, 2005

Pour toute lucidité...

... ma vision sur le virage à droite du moment. Voici Bérenger dans le Rhinocéros de Ionesco.

Bérenger :

C'est moi, c'est moi. (Lorsqu'il accroche les tableaux, on s'aperçoit que ceux-ci représentent un vieillard, une grosse femme, un autre homme. La laideur de ces portraits contrastent avec les têtes de rhinocéros qui sont devenues très belles. Béranger s'écarte pour contempler les tableaux.) Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau.(Il décroche les tableaux, les jette par terre avec fureur, il va vers la glace.) Ce sont eux qui sont beaux. J'ai eu tort ! Oh ! comme je voudrais être comme eux. Je n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un front plat. Il m'en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ca viendra peut-être, et je n'aurai plus honte, je pourrai aller les tous retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains) mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J'ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d'un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur ! (Il écoute les barrissements.) Leurs chants ont du charme, un peu âpre, mais un charme certain ! Si je pouvais faire comme eux. (Il essaie de les imiter.) Ahh, ahh, brr ! Non, ce n'est pas ça ! Essayons encore, plus fort ! Ahh, ahh, brr ! non, non, ce n'est pas ça, que c'est faible, comme cela manque de vigueur ! Je n'arrive pas à barrir. Je hurle seulement. Ahh, ahh, brr ! Les hurlements ne sont pas des barrissements ! comme j'ai mauvaise conscience, j'aurais du les suivre à temps. Trop tard maintenant ! Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. Hélas, jamais je ne deviendrai rhinocéros, jamais, jamais ! Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais je en peux pas. Je ne peux plus me voir. J'ai trop honte. (Il tourne le dos à la glace.) Comme je suis laid ! Malheur à celui qui veut conserver son originalité ! (Il a un brusque sursaut) Eh bien, tant pis ! Je me défendrai contre tout le monde ! Ma carabine, ma carabine !(Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes de rhinocéros tout en criant :) Contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier des hommes, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas !

Rideau

Québec lucide?

Au programme : dégel des frais scolaires. Privatisation des soins de santé et de l'école. Mort du syndicat. Hausse probable des taxes, une pauvreté qui s'aggrave.

Bien sûr, personne n'avait pensé à ça, réduire la responsabilité de l'État! Mais c'est dans l'air... La cruauté, l'individualisme et la médiocrité sont dans l'air...

Charest applaudit, bien sûr.

Ça fait un bel avenir pour nos enfants. Attrape ton 5e secondaire, t'auras plus les moyens de l'université. Essaie de survivre, car ton enfant pourra mourir d'une grippe si t'as pas les moyens.

Aux enfants de qui Lucien Bouchard fait-il allusion?

Non, je n'ai pas de solution de rechange pour la dette nationale. Trouvez-en une originale, il y a des gens payés pour pousser les crayons dans nos édifices gouvernementaux. Ceux qui travaillent sur le terrain n'ont pas le temps d'y penser...

Combien a-t-elle coûté au ministère de l'Éducation, la réforme? Était-elle nécessaire? Ne sont-ce pas plutôt des lobbyistes, assez futés et opportunistes pour se graisser les pattes auprès du ministère de l'Éducation, qui auraient réussi à soutirer plusieurs millions? Ça coûte cher, le B.S., ça coûte cher, l'universalité des soins de santé...

Il y a des vautours autour du gouvernement. Ce ne sont pas ceux que la population pointe du doigt.

Et ça tombe bien : Lucien nous met son manifeste dans les pattes en plein pendant les négociations. Déjà que nombre d'enseignants quittent le métier, qui voudra enseigner dans des conditions minables? La vie ne tourne pas autour de la rue McGill University, Lucien Bouchard, sors de ta tour d'avocat.

Hâte de lire les éditoriaux ce matin dans les journaux. L'élite collera-t-elle à ce maudit discours mille fois rabâché depuis 20 ans, qui détruit tous les acquis de la Révolution tranquille? Bien sûr, il faut passer à autre chose, pas nécessaire de faire table rase de tout. L'économie ne laisse plus aucune marge de manoeuvre, la seule solution est de renforcer la survie individuelle et de créer un fossé encore plus grand entre riches et pauvres.

Quel beau Québec ce Lucien nous aurait-il réservé. Je n'ai plus de rêve d'équité à me mettre sous la dent chaque jour, c'est un coup d'épée dans l'eau. Les post-boomers savent ce que c'est, se faire tuer leurs rêves... Celui-là vient de prendre le bord.

Projet souveraineté après ça? No way ! On s'endettera encore plus. On détruit un rêve de plus. Le Québec n'est plus une terre d'espoir enviée même par notre voisin américain.

NON C'EST PAS FINI, C'EST RIEN QU'UN DÉBUT... de la médiocrité dans toutes les sphères québécoises...

mercredi, octobre 19, 2005

Eau Canada

Marie-France Bazzo sauve actuellement non seulement la face de la télé, mais aussi celle des femmes. Madame Bazzo et Anne-Marie Dussault nous font oublier les pimbèches qui n'ont absolument rien à dire sur les ondes des autres chaînes.

Il va y avoir du sport : un débat dernièrement concernant cet embouteilleur américain qui soutire de l'eau de nos nappes phréatiques et revend le tout dans les tites bouteilles de plastique, qu'arborent fièrement les écologistes à bord de leur vélo.

Sans aucune redevance au Canada. Comment se fait-il qu'on puisse voler une richesse et en faire commerce?

Non, la ressource "eau" au Canada n'est pas éternelle. Il s'agit de vente d'eau et non d'exportation vers des pays aux prises avec la sécheresse. Nous a-t-on demandé notre avis?

Ainsi : le débat de ce soir-là à l'émission de Bazzo tournait autour de la nationalisation de l'eau. Serait à peu près temps, malgré qu'on dise que cette richesse est inépuisable...

dimanche, octobre 16, 2005

Je vous lis en attendant ...

Oui, je lis les autres en attendant que l'obsession travail ne passe.

Quand même, je radoterai ceci :

Lorraine Pagé, que faisais-tu aux côtés de Pauline Marois dans sa course à la chefferie du PQ? C'est comme ça que les syndicalistes passent leur temps? Le PQ s'est-il montré plus conciliant avec les enseignants? Euh... Oui, un peu plus... Charest veut donner plus de pouvoirs aux directions d'école : attention, le lichage de bottes s'en vient...

La nouvelle génération de profs excelle dans l'art du lichage de bottes et jette sa carte du syndicat. Passons donc à la mentalité de l'entreprise privée: notre Charest national réussit sa job.

La sélection des enseignants est désormais chose courante dans les écoles. Le syndicat s'acharne pendant ce temps à revendiquer des hausses de salaires. Sait-on que dans les écoles, un groupuscule d'enseignants fait la pluie et le beau temps en léchage de bottes auprès de la direction? Sait-on que nous ne savons pas comment est administré le budget des mesures "Agir autrement", s'adressant aux élèves plus démunis? Pas entendu ça aux réunions soporifiques tenues de 8h 30 à 12 h des journées pédagogiques, réunions pendant lesquelles il faut penser "stratégie marketing" pour conserver la clientèle, quand notre bureau croule sous les copies à corriger, qui comportent, au bas mot, 80 fautes et plus? J'aurais plutôt envie d'en savoir plus sur la réforme (le syndicat ne voulait pas la repousser, cette réforme de m...?)

J'abandonne l'idée d'une bonne convention collective. Le syndicat et les négociateurs gouvernementaux boivent à notre santé les vins les plus fins dans les restos chic de Québec.
Pendant ce temps, nous avons passé trois ans sans convention collective, ce qui a renfloué les poches de madame Chose Choquette...

N'oublions pas finalement que nous travaillons avec des humains : à la fois, les élèves ne doivent pas payer pour ce conflit. Les miens passent un examen de compréhension de lecture demain : à 7 h 30, je suis disponible pour une demi-heure de récupération, c'est normal.

Dans mon casier de prof, le bulletin du syndicat. On nous dira qu'il nous étire encore le gros nerf; je m'attends à ce que ça dure jusqu'en juin. Il est ou, votre Grand Dérangement? Pfffffffffffff !!!!

samedi, octobre 15, 2005

Think big toi-même, stie !

Ai-je bien entrevu ceci : Pierre Falardeau et Jean-Paul Daoust - dit le dandy - à Star Académie?

Falardeau thinks big astheure, s'tie? Gros cachet pour ça ou autre crise de vedettariat?

Pseudo-missionnaires au pays de la pauvreté intellectuelle?

Pierre-Carl Péladeau, notre nouveau gourou! Omniprésent au Québec, il brainwash la population avec une culture de merde.

Sans parler de la tête d'oiseau aux nouvelles de TQS, et j'ai nommé : Isabelle Maréchal, qui ne sait même pas ce qu'elle dit, qui parle à tort et à travers son petit chapeau de cégep en théâtre.

Je ne peux plus, à ce moment-ci de l'histoire, ressentir un sentiment d'appartenance réel avec ce Québec. Ce qui a été construit ici ne me convient plus : les nouveaux chanteurs merdiques et pleurnichards qui ont de la misère, oh calvaire, la gang de malades, les chanteuses criardes, la littérature pédante, l'acculturation, l'humour de Louis-José Houde et des autres épais, tout ça me donne envie de dégueuler.

Reste Richard Desjardins.

Bientôt, je vais me retirer dans un campement en Abitibi, sauver ce qui nous reste de forêt et d'eau. Écoeurée, je vous dis. Et je renierai mon nom et je le troquerai pour : Grande Corneille juchée sur ses pattes.

jeudi, octobre 13, 2005

L'Halloween s'en vient... cachez vos minous noirs!


Étrange un moment sans angoisse. Un ange passe... au-dessus du sapin? Pour le moment, ce sont les grimaces d'Halloween... Préparez vos bonbons, vos pommes et vos lames de rasoir !! (Hahaha!) Justement, cette histoire de lames de rasoir, ce n'était que légende urbaine.

Autre légende urbaine : ne laissez pas vos chats noirs errer dans les rues le soir de l'Halloween; des hérétiques les sacrifient à minuit, le 1er novembre... alors, si vous ne trouvez plus votre minou le 1er novembre au matin... est-ce possible qu'il ait terminé ses jours entourés de sorciers récitant des incantations?

En attendant d'être inspirée pour des commentaires qui vaillent, je vais aller recueillir du crachat de crapaud, quelques cuisses de serpents, des ailes de sauterelles et des pattes de mouches pour concocter de jolis petits bonbons à la gelée, tout mous, en forme de chauve-souris, pour les petits (gnac, gnac, gnac) qui viendront frapper à ma porte !

mardi, octobre 11, 2005

Nouvelle frappante

New Orleans, le 10 août 2005. J'écrivais ceci dans mon journal de voyage : On dirait une ville sans force policière. Nous avons été pris pendant deux heures dans un embouteillage, dans une ville de dimension moindre que Montréal. De nombreuses voitures de police au coin des rues, mais stationnées et désertées.

Puis hier, aux infos... On a trouvé les policiers : ils ne sont présents que dans le carré français et quand ils font du zèle, ils ne manquent pas leurs coups...

Les Rambo de la ville folle ont été suspendus pour un an, sans solde. Ils s'en tirent quand même à bon compte.




lundi, octobre 10, 2005

Quand on est seul à vouloir rescaper... on se noie?

Lorsque j'étais enfant, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes avec papa et maman.

Puis vint le divorce; puis vint le mariage de mon frère; puis vint le décès de mon père, et la même année, celui de ma soeur.

Ma mère vient d'avoir 74 ans. Nous sommes allés à Trois-Rivières pour la voir ce week-end.

J'ai repris contact avec la morisité d'une ville qui a maille à se reconstruire, un ville qui revêt encore des airs industriels, une ville fin XIXe.

Cette famille a toujours boité. J'espérais en silence une famille de paroles; une famille complice, plutôt que compétitrice; une famille de valeurs communes, plutôt que de valeurs multiples. Mon désir ne s'est pas réalisé, je n'y peux rien.

Pour sa part, mon frère s'est révolté contre le climat familial d'une façon que je ne peux endosser, soit en quittant le bateau et en laissant chacun "se rescaper" comme il le peut. Soit dit en passant, il ne serait pas question qu'il agisse de la sorte envers la belle-famille. Peut-être ai-je tort, mais j'y vois une forme de mesquinerie. Il se targue tout de même de la "réussite" de sa vie. Enfin, quelqu'un a manqué de porter ses culottes, dans cette famille, qui aurait su remettre à sa place le blanc-bec qu'il était à 15 ans.

Possible que j'en demande trop à cette famille qui fait ce qu'elle peut...

Est-ce enfin le moment dans ma vie pour abandonner l'illusion de la famille. Et ça fout un coup de solitude...

Je reste tout de même envieuse de ces familles qui vivent encore une certaine solidarité de sang.

lundi, octobre 03, 2005

Ayoub

Préoccupation universelle sur le blog de : ayoub

Contraste choquant entre les riches et les pauvres.

Je me demande, à la suite de cette lecture : sommes-nous prêts à partager? Qu'est-ce que cela impliquerait dans notre vie? Sûr qu'un jour, le tout va nous retomber sur le nez... voir le terrorrisme, l'arme ultime des pauvres.

Comme ces jeunes qui n'ont plus rien à perdre : ces enfants de la rue, n'ayant plus de dignité et n'ayant surtout plus rien à perdre.

Danger quand l'être humain n'a plus rien à perdre... Encore cette vieille croyance XIXe qui subsiste autour du "darwinisme social": on est pauvre ou riche selon la sélection naturelle... En poussant ce raisonnement plus loin, la suite logique est : on n'y peut rien...

dimanche, octobre 02, 2005

La condition humaine

« Je tire ainsi de l'absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté et ma passion. Par le seul jeu de la conscience, je transforme en règle de vie ce qui était invitation à la mort — et je refuse le suicide. » (Le mythe de Sisyphe, chapitre : La liberté absurde, 1942)

Cours de philo au collégial : le Mythe de Camus. Ce qui était absurde a enfin pris du sens : la révolte, ou la solidarité humaine.

J'ai rêvé cette nuit que j'étais au milieu d'un pont inondé. À bord d'un bus. Il faut dire qu'il y en a tant dans le monde ces temps-ci que ça crée des cauchemars. Dans ce rêve, les gens ont dû traverser le pont à pied, sans panique. Tous ont été sauvés. Bizarrement, cette inondation était tout à fait normale, personne ne se posait la question sur la cause.

Et puis : vu sur le blog de Julie ce matin : inondation à Chiang Mai. Voir la photo sur son site, une photo touchante qu'elle a tirée de Flickr. Merci Julie.

Et au golfe du Bengale, - Leblase fait une parenthèse sur cette catastrophe dans le cadre d'un sujet plus vaste - comme je m'accroche toujours dans une des fleurs du tapis, j'ai accroché à celle-ci.



Nous sommes tous à bord du même bateau... Faut juste quelquefois regarder qui il y a autour de nous.


Je rectifie ce que me demande Julie : la photo de Chiang Mai vient du blog de Nicolas.

samedi, octobre 01, 2005

Donnez-moi de l'oxygène 2

Dans mon texte précédent, j'ai évacué ce que j'avais sur le coeur depuis longtemps. Ce dernier accroc sur le blog de Daniel Rondeau - personne par ailleurs que je respecte beaucoup - ne fut que la goutte qui a fait déborder le vase.

Puis, j'ai oublié : Sébastien Chabot, le fils de la Marmotte.

On dit des Américains qu'ils ont les yeux par en-dedans. Et le Québec?

J'ai peut-être extrapolé en raison de comportements marginaux...

En 1993, je rencontre pour la première fois un psychanalyste d'origine méditerranéenne. Je lui dis, sans savoir pourquoi: "Si vous étiez Québécois, je ne vous ferais pas confiance", ceci, sans plus d'explication. Je pressentais dans cette affirmation ce qui allait me libérer, soit le "dehors" ou "l'ailleurs". À cette époque, j'exprimais environ une idée aux cinq minutes. Silence... parole, silence... silence...

Curieusement, pendant l'année 93-94, j'ai habité une auberge de jeunesse, sans rien qui ne m'appartienne, que mes livres pour écrire ce mémoire sur Aquin. L'auberge de jeunesse ou passaient, pour un soir ou deux, des touristes d'un peu partout dans le monde, très peu de Québécois, seulement ceux en exil, comme moi. Ce fut l'une des plus belles années de ma vie.

Le débit de paroles s'est accéléré au cours des années, pour laisser place au récit de l'inconscient, pour exprimer l'enfermement familial, l'enfermement national; les hommes de la maison qui vivaient pendant je m'occupais, pendant mon adolescence, des deux femmes en péril à la maison. Les Chambres de bois.

J'ai compris que pour sauver ma peau, fallait-il que je troque le comportement de ma mère pour celui de mon père, ce qui veut dire: déhors !

Le mot "dehors" ne m'est jamais apparu aussi significatif. Il me reste cette nicotine que j'inhale, que je finirai bien par abandonner. Mais les mots ne doivent absolument pas rester pris dans ma gorge.

Dehors veut dire aussi l'abandon de cette attitude pas seulement égocentrique, mais également ethnocentrique, origine de ma claustrophobie.

Après ce constat, je termine alors sur cette question que je me pose à moi-même : le récit autobiographique est-il sain? Dans le mesure ou il mène à une solution.

Demain, je lis le journal et je reviens avec un commentaire sur ce qui se passe dehors. Par ailleurs, en écrivant ces lignes, je ressens une angoisse que je préfère ne plus revivre.