dimanche, juillet 31, 2005

Riders on the Storm

En petit train tranquille sur le plat. Les montagnes russes ont cessé le 29 juin dernier, et à la fois, les mots ont quitté le train. Du 19e étage, je regarde, depuis cette fin juin, le funéculaire du Stade qui s'élève au loin, les édifices côté est, et le parc; je me réconcilie avec les bêtes, celles du parc, chiens, chats, écureuils, canards et pigeons pour toute fascination. Une solitude que je vis de bon gré. Mais l'écriture s'érige en obligation et les mots restent pris dans ma gorge et s'envolent en fumée bleue, intoxiqués. Et bien sûr, cet été torride, qui ne fait transpirer aucune inspiration.

La semaine prochaine, route du Sud américain; Miami, ses excès, le quartier art déco, Key-West pour la maison d'Hemingway habitée par les chats, la Petite Havane et la Petite Haïti, puis enfin, la route du Mississipi, de l'Alabama et de la Louisiane, les Sudistes qui persistent encore en rencontres KKK, en hennissement country, la pauvreté dans le pays le plus riche du monde. Découvrir la face cachée de la lune. Vivement la Nouvelles-Orléans pour une musique digne de ce nom et sa vie palpitante, vivante.

Pour rouler dans la nuit nicotine, pour rouler jusqu'en Nouvelle-Orléans, en Jack Kérouac pour retrouver des Canadiens français déportés il y a 300 ans, un certain A.J. Leblanc que nous avons entendu à la radio de Church Point en Nouvelle-Écosse, pour entendre cette musique métissée entre celle des déportés et celle des esclaves, qui partageaient leur vie sur les plantations. Voilà une partie de l'histoire américaine qui m'échappe.

Pour toute chanson - c'est celle qui me vient, celle de Jim Morrison, celle qui me fait ressentir ces nowhere.

Riders on the storm
Riders on the storm
Into this house we’re born
Into this world we’re thrown
Like a dog without a bone
An actor out alone
Riders on the storm

lundi, juillet 25, 2005

On tourne en rond ou on crée?

"Plus on avance, plus c'est pareil" (m'a dire comme c'te gars)

Suis-je la seule à ressentir cette impression qu'on tourne en rond: la peinture, la littérature, la philosophie, voire les sciences (la médecine avance-t-elle à grands ou à petits pas? qu'y a-t-il de nouveau concernant l'exploration spatiale? la psychiatre est-elle encore une science du Moyen-Age? Comment réglons-nous les conflits internationaux par rapport au début du siècle dernier? Comment se fait-il qu'on arrive à peu près à zéro concernant les questions environnementales et les questions de sous-alimentation dans le monde? Désolée, ce sont les semptiternelles questions, mais pourquoi, justement, sont-elles sempiternelles?)

Les progrès en communication ont cependant été immenses depuis les quatre-vingts dernières années. L'art doit s'adapter, j'imagine.

M'est venue cette réflexion hier après la visite d'une expo d'aquarelles : rien de particulier, rien de revendicateur, rien d'apaisant. Juste quelconque. Et le monsieur est bien coté sur le marché international. Et que dire des records de ventes de ces peintures "Baie Saint-Paul", oeuvres qu'on achète parce qu'elles matchent avec la couleur des rideaux?

Le fameux "postmodernisme" - mot que plus personne ne peut supporter - a poussé la machine complètement au bout : que nous reste-t-il après déconstruction, après remise en cause de toutes vérités, après le constat de l'impossible originalité? Synthèse ? Retour au Moyen-Age, aux valeurs spirituelles?

Oui, bien sûr, je peux discuter sur Internet avec un Chinois, mais encore ?

dimanche, juillet 10, 2005

Les blogues critiques

Y a des jours ou je me sens comme une adolescente qui écrit son journal intime, croyant sa personne fort importante dans la blogosphère.

L'égo a parfois honte quand il se bute à son petit univers; je suis allée prendre un coup de rouge chez Leblase (http://leblase.net/), un coup de rouge sang. C'est pour moi comme un bistrot que je n'aurais pas fréquenté depuis un bout de temps, et j'y retrouve les mêmes habitués, qui sont nombreux et intéressants.

Et je me pose cette question :

Pourquoi les Européens abordent-ils plus les questions internationales que nous le font nous-mêmes, les Québécois ? Même après le 9/11 ?

Serait-ce vrai, comme le disait Baudrillard et ce, bien avant les événements du 11 septembre, que l'Amérique est encore adolescente par rapport à l'Europe qui a connu deux guerres au siècle précédent ? Sommes-nous encore dans notre balloune rose Disney, dormons-nous tranquilles en raison de l'armement de notre voisin, le plus puissant au monde ? Endossons-nous en silence les décisions prises par celui que nous détestons au Canada, George W, chiâlant la bouche pleine d'un solide Big Mac et poussant le tout avec un gros Coke ? Sommes-nous des grands parleurs ou sont-ils des grands parleurs, de l'autre côté de l'Atlantique ?

Voyons-nous ici le phénomène suivant : 150 commentaires sur un blogue critique ? À ce que je vois ici sont quelques commentaires pour encenser sagement, sans critique, sans contradiction, sans relief. Et surtout, moi-même comprise, pour encenser son égo, en recherche la bedaine pleine de salades californiennes (pour être in) ou de fast-food (pour être out) et de pépeines et bibittes dans la tête ?

La communication Internet peut-être un instrument de démocratie et de liberté de parole. Un moyen peut-être pour que la masse régularise elle-même ses valeurs. Mais parfois, je n'en suis plus certaine du tout. Nous avons la fâcheuse habitude de nous faire la compétition (culture de marché, même celui de la littérature?) plutôt que de nous appuyer.

Je suis optimiste de savoir une pensée s'exprimer, une critique s'élaborer, même si parfois, je préfère faire griller mes steaks sur Bar-B-Q et rire d'Elvis Gratton à belles dents, le boeuf poigné entre deux dents, que de me pencher sur l'avenir de cette planète. Et passer mon tour pour émettre mon idée, au cas ou l'autre serait plus brillant... encore colonisés, les Québécois ?

vendredi, juillet 08, 2005

Body

Besoin de passer chez un Body Shop, j'ai négligé la carrosserie pendant l'année.

Cure de regénérescence du corps, soit demi-jeûne, traitement de la peau qui se fragilise, yeux qui voient de moins en moins de près, le miroir ne me reconnaît plus.

Soigner le corps soigne l'âme.

jeudi, juillet 07, 2005

En avant la question de la psychanalyse

Le commentaire laissé par Sébastien Chabot me motive à pousser la question de l'autopsychanalyse plus loin. Pourtant, il ne m'a laissé aucune réponse à ces questionnements. En éternelle enfant, j'aurais aimé une réponse toute faite pour me sécuriser. Comme on demande aux autres : "Que ferais-tu à ma place?", quand un geste ou une décision exige d'assumer les conséquences.

Je dis le mot "anormal" et je tremble; je plonge dans l'insécurité de la folie recluse dans mes gènes, gènes qui pour certains sont restés inactifs. D'autres me donnent du fil de réseau neuronal à retrodre.

Le réel traumatisme est-ce seulement d'exagérer la portée d'un événement banal qui tourne en inaction demi-mort. Depuis 10 ans, je cherche à en finir avec cette mue, entreprise peut-être utopique.

Puis, je me suis tue encore, tenue par le bâillon de la honte.

Au cours de l'hiver, j'ai reçu ce commentaire : "N'avez-vous pas assez de fierté pour raconter les événements heureux de votre vie plutôt que les événements pathétiques? Vous faites pitié." Un autre mot en horreur, "pitié". C'est alors que je me suis tue, refoulant une fois de plus ma condition de demi-folle, en demi-mort demi-vie.

Bien sûr, on a peur de Virginia Woolfe.

mercredi, juillet 06, 2005

La vie est une longue psychanalyse

Le sens de l'écriture sur Internet, le sens de l'écriture tout court, revient sporadiquement à mon esprit comme une obsession.

Je me commets au "je", comme je le fais depuis l'âge de 11 ans en journal intime. Écrire n'importe comment, n'est-ce pas toujours écrire à la première personne de toute façon.

Certains discours à la première personne ne m'indisposent pas; ce sont ces regards d'autosatisfaction qui me laissent perplexe.

Je cherche la bonne mesure entre se reconnaître et se regarder avec des lunettes roses. La vie est une longue psychanalyse, un parcours dans une forêt ou souvent on se perd. J'oublie souvent ma boussole.

Et puis j'en ai trop sur le coeur pour ne pas être pudique. Devrais-je continuer ainsi à me livrer, dans un lieu public ? Peut-être suis-je poétiquement livrable, mais si je choisis le néo-néo-réalisme, je fais pendre tous ceux qui passent par ici.

J'en suis ici à ma réflexion sur le blogue. Sur le "Cachez ce sein que je ne saurais voir". Par peur d'avoir honte. Le blogue est-il un lieu de psychanalyse...

Regrets et remords

Pour le collectif d'écriture

Je porte l’attente Pénélope du retour de l’explorateur, le désir de mes propres évasions retenu, la vertu pour tout sens, la pureté pour toute gloire. Cendrillon perd sa pantoufle de vair espérance, l’adolescente se farde pour « le bon », je porte l’attente d’un anneau d’or plus lourd que la chaîne de l’esclave, puis la nuit noire de la mère qui la passe blanche en attente du père à 3 heures du matin et sœur Anne qui ne voit rien venir, l’attente de la femme de l’adultère, le bâillon du silence noué par l’inhibition, pendant que Juliette-des-Esprits affabule ses idylles ou que Schéhérazade invente pour contrer la mort-séparation. Je porte en moi l’attente du Paradis dans le silence de la moniale, en statue érigée en pureté – Sainte-Marie, priez pour nous, qui surveille passive la gloire de son fils – je consens au « Attache-moi » d’Almodovar, la liberté serait condamnation, peut-être moins supportable à la fin que la condamnation des regrets.

Tu déjettes tes remords dans le musée empoussiéré où je gis, statufiée, dans mes regrets pureté.

dimanche, juillet 03, 2005

Musique des anges

Découverte de l'artiste Antoine Ouellette ce weekend. Il faut entendre sa Suite celtique pour harpe, un coup de foudre, un repos, un moment de bonheur, le paradis en notes aériennes. Aussi, sa Messe pour le Vent qui souffle.

Toucher le sublime ne dure qu'une fraction de secondes. Un moment fugace, entre ciel et terre, en toute sérénité, le corps soudain se fait léger et vole sur les notes et monte.

Joli choeur d'enfants sur Messe.

Enfin, un répit.