mardi, mai 31, 2005

Matins

J'aime le ciel de l'aube, rosé, comme celui que l'on aperçoit par le hublot d'un avion. Le ciel prend le pas sur la ville non définie.

Les néons allumés de la ville en rêves avant 5 h.

Premier matin ou je peux laisser grande ouverte ma porte extérieure sans frissonner. Les oiseaux chantent; déjà, à 5 h 23, c'est trop tard : les autos sont en passages plus fréquents sur la rue Sherbrooke et occupent l'espace sonore. Avant, aucune musique n'est nécessaire; le ciel est un concert en lui-même, on entend les concertos Brandebourgeois de Bach dans le silence de ce ciel de Genèse.

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lundi, mai 30, 2005

Dimanche

7 h, dimanche, je suis au parc, avant que les promeneurs, avec toutous ou enfants, ne l'envahissent. Les matins m'appartiennent, dans la solitude et le silence.

La paix n'est tout compte fait constituée de choses accessibles. Et c'est parfois dans ce silence matinal qu'un moment d'éternité est vécu en une fraction de seconde. Une tranquillité qui passe, fugace, un moment d'apesanteur, un moment pendant lequel le corps devient léger, l'esprit, dégagé, que le moment de l'instant est capté comme l'instantané d'une photo, sans préoccupations, sans angoisse d'aucune sorte.

Un moment de grâce rare pendant lequel je ne suis pas obligée d'obéir à quelconque convention.


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samedi, mai 28, 2005

Ménage à 3

Presque érotique ma Puce aujourd'hui !!

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Pas sortie du bois

Le matin, Montréal ressemble à un village. À 6 h, le marché Saint-Jacques ouvre ses portes, et le restaurant Roséio, coin Amherst et Ontario, sert déjà les déjeuners dégoulinants. Roséio ressemble à un Truck Stop. J'ai toujours aimé les Trucks Stops qui me rappellent la route entre Rivière-aux-Rats et La Tuque. C'est l'essentiel dans les mots "chasse et pêche", "gomme de sapin", "pipi-derrière-un-arbre" et "vernaculaire de gars de bois".

Ne manque que l'odeur des conifères après une pluie, en réminiscences proustiennes, version abatardie.

Cette route s'ouvre magnifiquement sur la rivière Saint-Maurice dans les Laurentides; on peut toujours y lire les mêmes graffitis d'amoureux, à Saint-Jean-des-Piles, près d'une chute dévallant le long des strates rocheuses. Entre Saint-Roch et Rivière-aux-Rats, j'ai rêvé à 10 ans que je me faisais Sqaw, et que j'embarquais dans un canot d'écorce avec un Attikamek, histoire de découvrir la face cachée de mon pays, les langues que tu parles et que les bouleaux chuchotent toujours. Jadis, les billots descendaient la rivière vers le coeur de la Mauricie, Trois-Rivières, la pute has been, qui, aujourd'hui, est même dépourvue de l'audace de rehausser sa déchéance en rouge à lèvres ou fard à joues.

Ça doit être pour ça que se lisent sur mon visage les traits d'une Autochtone, une sauvage, ni plus ni moins, qui s'ennuie de l'odeur des conifères un samedi matin brumeux, en plein coeur d'un centre-ville. Forêt qui sent les vacances d'avant.

jeudi, mai 26, 2005

Photo...

Après avoir lu le texte de :
  • Julius
  • je m'incline devant son génie et son humour.

    Pour ma part, mon texte était trop cousu de fil blanc.

    Dans la série "radotage" : réforme

    Le compte à rebours est amorcé : plus que 11 jours d'enseignement.

    Des X sur les journées terminées dans l'agenda. Chez les élèves comme chez les profs.

    J'appréhende la réforme. Ayant moi-même parcouru certains "projets", oublions l'orthographe, la structure et la pensée. En 1991, je me rappelle d'un cours tout à fait "réforme", suivi durant ma soporifique formation en sciences de l'éducation. J'ai frôlé l'échec, m'étant un peu forcée pour ne pas reprendre cette platitude. Dans notre cas, la réussite n'était pas acquise.

    Il ne me reste à l'esprit que quatre nigauds dont le chef était rehaussé de perruques; cette mise en scène visait à nous expliquer... je ne sais plus quoi, honnêtement. À l'examen, j'ai fouéré. Et j'ai bien vu une prof d'histoire, à l'école, déguisée en coureur des bois pour faire comprendre le chapitre de la traite des fourrures à des élèves de 4e secondaire. Une prof "très très réforme".

    Non, vraiment, l'école de l'humour en éducation, très peu pour moi. J'espère que le syndicat mettra le poing sur la gueule de cette réforme.

    Le MEQ s'est mis les doigts dans le nez. Après dix mois de perte de temps, l'élève devra tout de même se conformer à son examen final, pas du tout réforme, lui.

    Je ne connais pas les auteurs de cette réforme. Des ex-profs, sûrement, qui ont gravi les échelons de la connaissance, et qui rêvent que leur thèse ne s'empoussière pas sur des rayons de bibliothèque. Secrètement, ils rêvent sur le dos du monde d'une certaine notoriété. Déjà que des maisons d'édition ont dépensé des fortunes pour publier des livres "réforme". Chacun sa façon de vouloir devenir célèbre. Pendant un court moment. À mon avis, même le syndicat n'arrivera pas à mettre la hache dans l'engrenage des gros sous déjà investis dans cette bêtise.

    Au MEQ, ce n'est pas l'intérêt de la population qui compte, et les profs sont les dindons de la farce. En fin de compte, les enseignants au secondaire ne sont que des technciens du savoir (voir la Convention collective, les enseignants sont considérés comme "techniciens" et traités en conséquence).

    À faire cet été : passer chez "Perruques Louis XIV" sur Sainte-Catherine pour quelques achats. Stimulons l'originalité ! Et achetons une éponge au Dollorama pour la passer sur l'orthographe.

    mercredi, mai 25, 2005

    Grincheux

    J'ai regroupé les textes des "Grincheux" sous un autre blogue :

    http://lesgrincheux.blogspot.com

    Il s'agit d'un blogue qui regroupe des anecdotes de voyages et certaines curiosités linguistiques qui éveillent notre sarcasme, mon chum et moi.

    Nous avons voyagé beaucoup depuis deux ans : tout le Québec, New York, Mexico, Acapulco, encore New York, République dominicaine. Sans formule tout-inclus, nous sommes trop snobs et préférons la formule "simplicité volontaire". Et nous aimons vivre avec les "locaux". On ne peut pas connaître un pays sans connaître ses habitants. Autant rester chez nous qu'être écrasée au bord d'une piscine ! Évidemment, ça se discute.

    Quand ça se calmera à Haïti, les Grincheux prévoient y passer un long séjour. Ils ont pas fini de grincher... Ils ont l'intention d'enseigner là-bas quelques mois. Beau projet, non ? Je nous vois déjà en tap-tap, n'ayant que des notions élémentaires de créole...

    Enfin, Grincheux est très patient avec Grincheuse : elle déteste être enfermée dans un avion et elle court aux aéroports pour trouver un endroit pour fumer sa clope qui lui a tant manquée au cours du trajet.

    Bref, ils voyagent bien ensemble et finissent par s'endurer agréablement.

    lundi, mai 23, 2005

    Il serait temps que la lumière soit. Le ciel depuis quelques semaines ressemble à la fin du monde.

    Cette déprime que l'on porte parfois au coeur de soi, on la compacte, espérant qu'elle passe et que personne ne la touche et en soit touché. Le lendemain, quand ça va mieux, on est heureux de l'avoir tue ou tuée. Ce weekend, aucune énergie pour lire quelque chose de profond sans avoir l'arme ou la larme à l'oeil. Weekend de doute sur à peu près tout.

    Je m'accroche au sens que j'ai pu créer au fil du temps. Et je repense à Camus, à l'Homme révolté, à la solidarité humaine, à l'universalité de la condition humaine. Ça m'a toujours sauvé la vie. Comme quoi l'Art sauve la vie. Aussi, n'est pas artiste qui veut; je préfère de loin un texte humaniste moyennement écrit qu'une ode magnifiquement écrite à la gloire du petit Moi. Évidemment, n'est pas Dostoïevski qui veut.

    Comme d'habitude, je vole au-dessus de ma souffrance en neurones accélérés.

    Prise au piège par l'autocritique, je me passe au "check-list" mental : Belle ? Non ! Intelligente ? Ça passe. Mentalement acceptable ? Plus ou moins. Et drôle de bilan sentimental. J'aurais encore moins su être une bonne mère de famille ou une femme de maison passable. Et cette tristesse qui déborde tant qu'elle se lit dans tout mon être. Encore un fardeau que je porte et qui devrait être "débarqué de sur mes épaules".

    J'ai revu une copine d'université vendredi dernier, pour partir le weekend du bon pied. A-heu. Une copine qui a perdu pied à un moment de sa vie, après le baccalauréat en littérature. Elle est montée dans le bus, j'ai cru voir une femme d'une soixantaine d'années, comme on en voit tant dans le transport en commun. Non, il s'agissait de M., j'ai reconnu ses yeux bleus et cette fois hagards, sa bouche insatisfaite; en tenue de vieille dame excentrique, large robe de jeans agencée à un immense collier de perles. Et la souffrance, qui était ce soir-là au sous-sol, a pris l'ascenseur vers les étages supérieurs. Calmants et anti-psychotiques de toutes sortes aidant, elle ne m'a pas reconnue. Je n'ai jamais envie que la folie me reconnaisse, je l'ai fuie en quittant Trois-Rivières, ville dans laquelle le jet set psychiatrique est tellement grand qu'il risque de vous avaler. Ce n'est pas tant elle qui m'effraie, comme cette chose qui nous guette tous. La peur de sombrer aussi en vertige dans le bus, je cachais mon visage pour que la folie ne m'aggripe pas, ne me dévore pas, ne me noie pas.

    De fil en aiguille, je revoyais L., la sainte imbécile qui tournait en dérision le comportement de M. dans les couloirs de l'université. Celle-là, elle n'a pas décroché de prix Nobel. Et j'avais le coeur gros de tant de bêtise, ce vendredi, dans le maudit bus. Je pense que je suis mûre pour un char, moi, coudonc.

    Ce sont en réalité ces propos qui déclenchent un préjugé envers les personnes souffrantes. Nous avons peur. Voyez pourquoi on cherche tant à noyer la souffrance et de faire croire au monde entier que nous sommes "sains". Et "sains", ça veut dire qu'on fait son ménage, qu'on paie ses comptes, qu'on travaille, qu'on se lave, qu'on prend des vacances. Amalgame inconditionnel de notre intégration sociale, et trop souvent, gage inconditionnel de l'affection familiale. Par temps durs, constatez comment on vous crache dessus.

    Je vous avais avertis que j'avais l'humeur morose.

    Après une solide marche dans le parc et quelques photos, je reviens pour un nouveau commentaire. J'aurai déféqué ma tristesse après avoir nourri mes canards et mes écureuils; quelques clichés suffisent parfois pour retrouver la joie et pour profiter d'une journée de repos !

    samedi, mai 21, 2005

    Radotage

    Hier, c'était le 25e anniversaire de la défaite référendaire. En 1980, je m'étais dit que je n'oublierais jamais cette journée, et j'ai tenu ma promesse. Depuis 25 ans, je porte le deuil de ce 20 mai 1980, et le souvenir de "Si je vous comprends bien, vous êtes en train de dire À la prochaine fois". Que j'ai vu en direct ! En pleurant ! et non, ce n'est pas une légende pour qui serait né après 1975.

    C'est pourtant avec plaisir - je parle des heures qui ont précédé le vote - que je me rappelle de cet événement. Je savais que je radoterais le référendum de 80 jusqu'à ma vieillesse. Même que j'ai dit à mes élèves hier : "Aujourd'hui, c'est le 25e anniversaire de la défaite référendaire" (comme certains vieux radotent la Deuxième Guerre mondiale ou déjà, la Guerre au Vietnam), et ils m'ont évidemment demandé si je suis "indépendantiste". Sans hésitation, j'ai répondu par l'affirmative; j'enseigne aux "ethnies", et si on se donne la peine de leur expliquer la bataille politique du Québec, ils comprennent très bien. J'ai vu dans les yeux d'un élève immigrant comme un éclair d'inquiétude : la prof, xénophobe, raciste ? Je ne sais vraiment pas ou les immigrants peuvent pêcher ça... ou comment ils en arrivent à cette conclusion. Grrrrrrr Puis, j'ai mis la vidéo à "on" pour regarder "Hôtel Rwanda", présenté dans le cadre du cours de morale sur la politique internationale.

    Bien sûr, "nationalisme" peut être un mot dangereux. Heureusement, le discours sur les "Anglais" a bien changé. On n'entend plus dire qu'ils sont les "colonisateurs". Je dirais en aparté que j'ai regardé un film torontois hier. Jamais rien vu d'aussi fade de toute ma vie. Ainsi, c'est même un peu avec condescendance que nous regardons la culture "canadian". Vous savez, moi, les cowboys de l'Ouest, les Rocheuses, Toronto... ça ne m'enrage pas, ça me fait rigoler. Le seul Anglais pour qui j'ai une grande admiration, c'est le ténébreux Leonard Cohen. Il est Québécois, après tout. Mon type d'homme en plus...

    Par ailleurs, on ne parle pas assez du vrai problème des "canadians" : ils sont carrément bouffés par la culture américaine. Leur littérature (oui, elle existe), leur identité. C'est leur souffrance. Les Québécois ont le français pour se protéger de l'assimilation. Peut-être en sont-ils un peu jaloux.

    Bon, j'en reviens au référendum de 80 et de l'espoir qui gravitait autour.

    C'est au référendum de 80 que j'ai pratiqué pour la première fois mon droit de vote. C'est donc René Lévesque qui m'a enlevé ma virginité d'électrice.

    J'ai évidemment participé au "pointage" dans mon quartier. Le "pointage", c'est tâter le pouls de l'électorat en faisant du porte-à-porte (quand on fait ses études universitaires en linguistique, il faut croire qu'on a du temps à perdre).

    Les mois d'avril et mai se sont passés à pratiquer mon porte-à-porte, avec mon drapeau du Québec collé à ma robe indienne (ben oui, c'était la mode...). Ça fait Gratton de gauche, non ? Je ne me rappelle plus du numéro de ma circonscription. Je sais cependant que j'ai remporté la palme avec un "oui" à 90 %. Au fait, qu'y avait-il dans ce foutu quartier pour qu'il ne soit pas à l'image nationale ? Il y aurait eu une belle enquête sociologique à y mener, je vous dis.

    Je vous parle de ma visite la plus étonnante.

    Je sonne à la porte d'un bungalow finalement assez cossu, mais banal. Construction des années 60. Un homme d'une cinquantaine d'années, assez marginal - cheveux longs et chapeau de cowboy, tiens, à qui je sors mon baratin de présentation - ouvre grand la porte, toutes pupilles agrandies. Il me dit : Viens dans mon sous-sol, tu vas connaître ma façon de penser". Angoisse. J'ai hésité, puis je me suis dit que je connaissais son adresse, après tout; et son nom. Si je me faisais tabasser pour mes opinions politiques, je saurais au moins qui en est le responsable.

    Je descends les marches avec crainte, pensant qu'il pouvait également s'agir d'un opportuniste.

    Les murs étaient tapissés de drapeaux du Québec, de posters de René Lévesque, un drapeau des patriotes ici, et une photo de Bourgault là. Soupirs de soulagement, tout à coup. Disons que mon petit baratin n'était plus rien après son sermon sur la montagne qui a bien duré une heure sur l'indépendance du Québec. Cours d'histoire du Québec de 4e secondaire en accéléré.

    Il met un terme à la conversation en me demandant : "Me demandes-tu encore si je suis indépendantiste?" J'ai quitté la maison, soulagée.

    Une fois, j'ai subi un très mauvais accueil, une seule fois. Une vieille dame avait peur que je n'entre dans sa maison de force. Et me criait des bêtises à la manière de Maurice Bellemare sur le P.Q. J'avais beau la rassurer, elle continait quand même de crier sur son perron, jusqu'à ce que je ne sois plus visible.

    Mais j'ai vu aussi des gens de 70 à 80 ans, indépendantistes.

    Jour du référendum : 19 h, dépouillement des votes, le "oui" dans notre quartier à 90 %, comme prévu. J'entre à la maison et je vois René Lévesque désolé devant les caméras.

    Plus rien à dire. Sauf la promesse que je me suis faite à moi-même de me rappeler du 20 mai 1980. Et que j'ai eu honte d'être Québécoise ce jour-là. Comme tous ceux qui, ce jour, avaient eu l'audace de voter "oui" et de risquer ses Rocheuses. J'ai détesté, en ce jour, toutes les Yvette réunies au forum.

    Document de Radio-Canada : http://archives.radio-canada.ca/IDC-0-17-1294-4212/politique_economie/referendum_1980/clip8

    vendredi, mai 20, 2005

    Vide

    Vacuité de propos.

    Je songe ce matin au postulat d'originalité d'Hubert Aquin. Aux chefs-d'oeuvre de la littérature. Aussi, à tout ce qui se publie. Aux éditions Gallimard comme aux éditions Stanké.

    Et je repense à Lacan, publier/poublier/poubelle. Je crois à l'écriture libératrice. À la fois que je vois l'écriture comme un jogging mental à s'imposer chaque jour. Je m'essoufle encore trop vite.

    Lorsque je bouquine dans une librarie d'occasion, je vois tous ces romans à 1 $. Souvent de très bons. Ou des ouvrages à 20 $, comme la bêtise de Mars et Vénus ou les autres sur la sacro-sainte relation de couple, ces hommes qui marchent à la droite des femmes, etc. Mal de coeur, ça me donne l'envie d'entrer au cloître.

    Dans l'écriture du blog, encore trop de prétention à l'art. Il est très difficile d'écrire; être un blogueur ne signifie surtout pas être un écrivain. Il y a loin de la coupe aux lèvres.

    jeudi, mai 19, 2005

    Helena

    En répondant à un commentaire de Julie, m'est revenue à l'esprit une collègue de travail d'origine roumaine, la première qui m'ait attirée à mon école. Il y a de ces personnes-baumes sans qui il nous serait impossible de survivre.

    Je suis passablement intriguée par les gens discrets, distingués, voire légèrement hautains. Il se trouve qu'Helena correspond à ce profil, sans toutefois faire preuve de snobisme. Les Européens sont souvent très "class". De leur côté, ils aiment la spontanéité québécoise.

    Aucune suffisance de son côté après des études avancées en mathématiques poursuivies en Roumanie. C'est en 1987 qu'elle a fui le régime Caeucescu, pour venir s'installer au Québec. Évidemment, on ne lui a pas reconnu ses diplômes, elle ne s'en plaint même pas et trouve cette exigence tout à fait "normale". Elle a repris son baccalauréat il y a 15 ans, alors qu'elle devait avoir autour de 40 ans. Il lui a fallu attendre quatre années avant d'obtenir son passeport de la Roumanie, sauvée par le traité d'Helsinski. Toute sa famille, quand même scolarisée, a fui le Roumanie à partir du début du régime totalitaire.

    Si vous n'avez jamais rien lu d'absurde et de cruel, jetez un coup d'oeil sur Les Carnets secrets de madame Caeucescu, publié aux éditions Gallimard. Vous rirez au début mais aurez vite la nausée. À ce sujet, Helena, qui n'avait jamais pu mettre la main sur cet ouvrage, m'a affirmé que "ce n'est que la pointe de l'iceberg". J'avais peine à y croire.

    Finalement, je demeure étonnée d'une si grande culture, cette femme maîtrise quatre langues, elle décrit merveilleusement les personnes, en fait une analyse judicieuse et fait quand même preuve d'humilité. Elle a étudié dans une université prestigieuse de Roumanie, là d'ou sortent les cerveaux de la nation, et critique vertement tous les doctorats honoris causa accordés à madame Caeucescu, par la force, bien entendu, dont un doctorat en chimie. Madame Caeucescu était apparitrice dans un labo.

    Nous échangeons souvent nos analyses sur le groupe que nous partageons; en effet,ces élèves font preuve de problèmes d'apprentissage, l'école entière est au courant. Après lui avoir affirmé que l'école au Québec nivelle par le bas, elle m'a répondu : "Ça va venir, nous vivons dans un jardin de roses". Elle ne pose pas un regard de dédain sur les écoles d'ici.

    Très observatrice, Helena sent bien les élèves et trouve ainsi le respect. Bien entendu, elle est réputée pour être une enseignante exigeante, mais les groupes enrichis ne s'en plaignent pas. Tous les midis, son local est ouvert et les élèves y accourent pour de la récupération. Madame n'accepte pas n'importe quoi de la part des élèves, et elle a bien raison. Ainsi, est-ce une richesse que des enseignants étrangers se faufilent dans notre système éducatif.

    Bref, il s'agit d'une enseignante qui recherche plutôt la compétence que la popularité, espèce en voie de disparition dans nos écoles. Elle est un modèle pour moi; car la popularité, c'est bien joli, mais ça ne forme pas les cerveaux, ce que souvent nous oublions comme enseignants du secondaire. Je mets ça dans ma pipe, car je tombe trop souvent dans le panneau de désirer être une prof "cool", attentive, quand le but premier de l'école est de former des adultes compétents. Helena est devenue une espèce minoritaire dans les écoles.

    Pourtant, plusieurs enseignants "populaires" de l'école la critiquent, voyant en elle une personne trop abstraite pour des adolescents. Je le répète : malheureusement, les enseignants se transforment trop souvent en humoristes de bas étage pour se rendre intéressants. Et je ne suis pas certaine que les résultats soient probants. Très peu pour moi, les Denis Drolet; c'est de la néo-québécitude.

    mercredi, mai 18, 2005

    La nature humaine est si contradictoire...

    Après avoir visionné avec grand intérêt, lundi dernier, la reprise de l'émission d'Anne-Marie Dussault sur Radio-Québec - portant sur l'Amérique puritaine - je m'interroge encore une fois sur ce pays de constrastes que sont les États-Unis.

    Mouvement pro-vie, croyants, la droite est aux trousses du gouvernement républicain; Bush joue la carte de la foi pour s'assurer des votes. Et je me demande comment il se fait qu'un pays, majoritairement peuplé de morons - à preuve, ils ont élu ce président - dirige le monde dans lequel nous vivons.

    Nous sommes bien loin de la Cité utopique dirigée par des sages; il est plus que scandaleux qu'un homme aussi puissant évoque le nom de Dieu pour justifier des meurtres. In God we Trust.

    La nature humaine est en soi remplie de contradictions. Je ne vous apprends rien ce matin; je ne vous parle seulement d'un pays ou la droite dirige, pendant qu'elle endosse toutes initiatives pornographiques lucratives au nom d'une soi-disant libre-entreprise.

    D'un côté, la sexualité est devenue une véritable fixation depuis les années 1970. D'autre part, une loi américaine défend aux adolescents tout rapport sexuel avant l'âge de 16 ans dans certains états, avant 18 ans dans d'autres états. Sous menace d'un dossier criminel qui les suivra pendant 25 ans, peine encore plus grande qu'entraîne la conduite en état d'ébriété.

    On parle du pays le plus démocratique au monde, pays qui fait pourtant sa loi dans les libertés individuelles qui n'ont aucune conséquence sur le bien-être collectif.

    Il nous reste encore la liberté de critiquer. Jusqu'à aujourd'hui.

    mardi, mai 17, 2005

    Gate number J10

    Pour le collectif Coïtus Impromptus

    Gate number J10

    Soleil au zénith peau brûlera
    Et source d’eau bénite asséchée sera
    Dans les champs son courroux criera
    Bougres à genoux Dieu exigera

    De mille sons au cieux résonneront
    Sur monts, vaux et vallées-ées-ées (imaginez une voix en écho, s.v.p)
    Et échangeur Turcot un bouchon (Référence aux Turcs ? Ce passage reste obscur)
    Les forces du mal déployé seront

    Bête à sept têtes surgira
    Quand passera la comète – Quand passera la comète (c’est l’effet de l’écho, là)
    Vaincue par force foi fidèle
    Mort au fils du diable, sang répandu des rebelles

    Feu, inondation, tremblements de terre subira
    en grande trombe guette nomme berdji 10* grondera
    Avant désordre, grand oiseau de feu en maison du ciel
    Puis chute, mort, désolation dans Babel

    * Les exégètes débattent encore le vers « guette nomme berdjie 10 », clé d’un important conflit qui aurait lieu, selon certains exégètes, vers 2010; pour d’autres exégètes, Nostradabush aurait eu l’intuition d’un attentat terroriste à l’aéroport JFK, en raison de la ressemblance entre « guette nomme berdji 10 » et « Gate number J10 ». Il s’agit d’une allusion à la porte numéro 10 de l’aéroport JFK, correspondant aux vols en départ pour l’Irak. Cette hypothèse est en outre appuyée par le fait que Nostradabush emprunte l’image de Babel pour symboliser la ville la plus cosmopolite au monde. D’ailleurs, « maison du ciel » appuie favorablement cette hypothèse, illustrant bien sûr, les gratte-ciel. Par ailleurs, le vers « grand oiseau de feu en maison... » fait référence, bien sûr, à l’attentat du 11-09-2001.

    lundi, mai 16, 2005

    Viva Mexico !

    Un de mes vengeurs masqués préférés, le sous-commandant Marcos, a invité l'équipe de Milan à rencontrer l'équipe des Zapatistes du Chiapas à un match de soccer. J'espère m'y faufiler, il s'agit d'un événement excitant.

    Miguel, un Mexicain qui laisse parfois des commentaires ici, m'a informée de la tenue de ce match au Chiapas ou en Europe. Souhaitons qu'il ait lieu pendant mon séjour au Mexique du mois d'août; je ferai certainement le détour pour le voir, à moins qu'il soit bien difficile d'y avoir accès ou que les places soient restreintes.

    ¡ Muchas gracias Miguel por la informacion ! Durante las vacaciones, voy a praticar mi espanol y escribir en mi blog en espanol tambien. Quiero rencontrar los gentes del pais. Vamos a pasar dos semanas en Mexico en Augusto, porque mi companero solamente tiene dos semanas de vacaciones en el proximo verano.

    Évidemment, je rêve d'entrevoir le sous-commandant au match. Je ne crois pas qu'il soit très près des touristes... et qu'il se montre aux événements publics. J'imagine plutôt sa vie en danger. Enfin, je peux m'organiser pour avoir l'air d'une Mexicaine (teinture noire et voilà chose faite, le teint est déjà là), et surtout pas d'accoutrement de touriste.

    Jusque là, nos relations avec les Mexicains pendant nos voyages ont été bonnes. Il faut dire que mon conjoint maîtrise très bien l'espagnol et qu'en plus de respecter le pays, il en a un amour inconditionnel. Les Mexicains abordent avec beaucoup d'enthousiasme la politique, ils sont tous sensibles à l'avenir du pays. À certains égards, ils ressemblent aux Québécois, en ce sens qu'ils ne parlent pas la langue de l'Amérique entière, qu'ils se méfient de leur voisin et qu'ils ont une culture latine en Amérique du Nord. Ils sont très simples. Il s'agit de ne pas croiser trop de banditos.

    À Acapulco, nous crécherons près de la Caletta, le quartier le plus vieux de la grande ville. La baie est fantastique, jamais vu un tel paysage de rêve, mais elle est enlaidie par les méga-hôtels qui la longent. Les couchers de soleil à Pie de la Cuesta y sont fabuleux. Mais paraît que c'est pluvieux en août...

    Au programme, nous avons inscrit la "lucha libre". Allez voir le site : http://www.cmll.com/, vous allez vous délecter et vous rappeler de ces fabuleux combats entre Gigi-le-Grec et Mad Dog Vachon ! Oui, oui, la "sous-culture", snobinards, allez ! Elle est pleine de symboles, cette culture !



    Bien bâti, non ? Si mes informations sont bonnes, le lutteur ne doit pas enlever son masque avant qu'il n'ait perdu un combat.

    dimanche, mai 15, 2005

    Les vengeurs masqués

    Ouf, je relis mon commentaire de ce matin, misère, j'avais les dents longues ! Je ne retire cependant rien de mes propos.

    Ça me fait penser à la tolérance. Ça me fait penser "Faut pas juger". Pourquoi on se sent coupable de juger ? Il n'y a plus de valeur, mais qui sommes-nous pour en imposer aux autres ?

    Mais tant pis, hein... l'ère du vide...

    De quoi je voulais parler au juste ? Ah... de Zorro, le vengeur masqué.

    Zorro et Robin-des-bois, c'étaient mes deux héros préférés durant mon enfance. Avec Pépinot. J'aime les justiciers. J'aime toujours la justice. Ça me fait crier dans le désert, parfois, l'injustice. Comme un adolescent puni pour rien. Comme la fois de la petite "voleuse" d'orange de mon primaire.

    D'autant plus que j'y ai toujours été confrontée, à l'injustice. Pour moi comme pour les autres.

    Désolée, mais...

    ... il y a des propos de blogueurs insipides. Sûrement comme vous, je vais fureter sur des blogues nouveaux. La plupart sont dignes d'intérêt, mais je suis tombée sur l'un d'eux, et franchement, la moutarde m'est montée au nez.

    Faites la recherche sur Google "blog sexe". Plus d'un million d'entrées. Pour "blog amour", on coupe de moitié le nombre d'entrées.

    Comme tout le monde (virtuel et réel) le sait, je suis une chiâleuse devant l'Infini. J'aime critiquer, je suis à l'affût, je guette la bêtise. Et franchement, j'ai été servie ce matin par un blogue que je ne nommerai toutefois pas. Je devrais consacrer mon temps à vanter les mérites d'un blogue intéressant, et je vais peut-être, lorsque le temps me le permettra, "plagier" un_blog_par_jour. À ma façon. Positivement également. L'auteur de ce blogue a du mérite.

    J'en viens à ma moutarde, et je m'excuse à l'avance des mots crus qui se frayeront un chemin sous mes doigts.

    Vos putains d'histoires sado-maso, d'aventures de cul insignifiantes, sans essence, du Marquis de Sade cheap, j'en ai ma claque, sacrement ! Du TQS en bleu-nuit sur des blogues, ça me fait chier ! Des films série B version porno sur les blogues, ça m'écoeure ! Ça me fait penser à la christ de monarchie décadente XVIIIe, qu'on leur coupe la tête, tsé ! pendant que ça crève dans le monde ! Vous en avez pas ras-le-ponpon des aventures insignifiantes des Emmanuelle de ce monde ? Franchement, le cul, j'en ai plein le.

    Qu'on me fasse rire, bordel ! Oui, une histoire de cul drôle, j'aime bien. Car c'est drôle, quand on y pense. C'est caricatural.

    Ou quand l'être souffre de ne vivre que dans l'Autre. Ou qu'on dénonce que l'être se définisse dans l'Autre.

    Ras-le-bol du cul !

    Évidemment, je ne suis pas tenue de visiter ces blogues. Mais quand je vois les cotes de popularité de tels blogues, je me questionne sur la bêtise humaine. Et c'est bien cela, profondément, qui m'irrite ce matin.

    Les visiteurs qui sont atterris sur mon blogue via Google l'ont fait par une recherche contenant le mot "sexe". Tiens, je leur en mets plein la vue, pour des recherches ultérieures : cul, godemichet, fourrer, sado-masochiste, bite, plotte, chatte... c'est assez. Quand ça va me lire, ça va débander, excusez-la !

    Et la cerise sur le sundae :

    (J'ai enlevé la photo, elle m'emmerdait à la fin !)


    Expliquez-moi quelqu'un le sens de tout ça... Je suis très "ouverte" (à vos commentaires), c'est même urgent qu'on m'en laisse, malgré que vous ne soyez pas d'accord. Je cherche à comprendre la va-cul-ité de tout ça... (Après, toute une nation s'offusque du sein découvert de Janet Jackson... pfffffff)

    samedi, mai 14, 2005

    Enfermement

    J'ai effacé deux textes depuis ce matin. Les deux sur l'école. Au plus vite des loisirs !! Qu'est-ce qui manque dans ma vie pour être fixée sur le travail ?

    J'écris beaucoup ici. Je marche. Je lis. Je regarde des films. Je planifie le voyage du mois d'août. Ça ne suffit pas.

    Je manque un peu de social. Trop enfermée. J'ai besoin de ça.


    vendredi, mai 13, 2005

    Supersize me

    Retour à la penseuse. Désolée pour les personnalités multiples, j'ai un peu confondu Julie à ce chapitre. Ne t'inquiète pas, Julie, me revoici ! J'aime jouer parfois...

    J'aurais pu être au centre du film "Supersize me" cette semaine. Occupée, je me lance dans le "junk food" les yeux fermés, mais malheur ce matin : 2 kg se sont ajoutés. Je ne vous ferai pas la liste des gras saturés ingurgités au cours de la semaine. Résultat cependant : déçue de ne pas surmonter cette obsession, soit celle de manger ou celle de maigrir. Même déçue d'aborder ce sujet ce matin, car j'ai stricement honte de cette obsession. Plus que celle d'avoir pris ces 2 kg qui m'ont rendue en *!:(** ce matin. Oui, j'en subis les conséquences. De mon obsession.

    Le problème de fond avec l'amaigrissement, les diètes, le surpoids, c'est que les femmes - celles qui accusent un surplus de poids ou même les minces - centrent leur vie soit sur la nourriture, soit sur de la diète. Mais le problème demeure : l'obsession. Si tel n'était pas le cas, je ne serais pas en train d'écrire ces banalités ce matin, et parlerais plutôt de ce ciel rose à l'horizon, qui se fond au bleu et promet une journée de printemps exceptionnelle. Ou je parlerais de politique, ou de réforme scolaire (beurk), ou de mon prochain voyage au Mexique au mois d'août, ou des élèves que j'aime, ou de ma façon personnelle de percevoir l'amour à 46 ans, ou de mon cheminement complexe de carrière. Non, je fais "table rase" des autres préoccupations et j'y dépose une pizza all-dressed. Oui, et en plus, je me sens ridicule. Cependant, la fixation sera peut-être "allégée" après la publication de ce texte.

    C'est pour cette raison que j'ai effacé mon site "Caramels, bonbons et chocolats" qui portait sur l'alimentation. Ça "nourrissait" l'obsesssion.

    Enfin, petits et gros obèses de tous les pays, unissez-vous et dites-vous que l'alimentation est aussi accessoire et banale que de prendre un bain ou une douche, de se laver les dents, de faire son ménage ou son lavage. L'obsession revient toutefois par vagues; quand le processus est enclenché, il est difficile de lui mettre un frein. Habituellement, après une semaine de freinage, le tout est désarmorcé. Peut-être que l'obsession est simplement transférée sur un autre objet que la nourriture.

    Parmi tous les centres d'amaigrissement que j'ai fréquentés, aucun n'aborde cette problématique. Donc, aucun ne peut régler définitivement ce problème. Je trouve par ailleurs qu'on parle de cette difficulté avec beaucoup de "légèreté", on y va gaiement sur les solutions moralistes : "faites du sport" (tous les obèses détestent ça, je suis plutôt intello, moi), "bougez, faites du ménage" (on fait ça à longueur d'année), "allez prendre une marche" (j'ai mon voyage après une journée), "inscrivez-vous au centre sportif de votre quartier" (quand je vois la tête de l'entraîneur, j'ai le goût de foutre le camp, surtout quand il prend mon pourcentage de gras... je me sens au confessionnal)... et gnan gnan gnan... Personne ne m'a encore posé la question essentielle : "Quelle est votre vraie passion dans la vie?" "Quel désir refoulez-vous?" Alors, je me la pose à moi-même cette question ce matin.

    Bien sûr, il faut un brin d'imagerie mentale pour surmonter ce problème. Excusez la parenthèse à saveur "nouvel âge". Prendre le temps de se visualiser autrement et de se visualiser en action autre que celle de bouffer, cela m'apparaît essentiel chaque jour. Je sais que je m'expose à bien des préjugés en abordant cette difficulté et en proposant cette approche : ce n'est pas psycho-pop, l'approche réussit en bien des domaines. Pas facile de reprogrammer la machine... De toute façon, le pèse-personne m'indique que je me perds en enseignement, en corrections, en écriture de platitudes comme celle-ci ce matin, en télé, pendant que je devrais faire ma demi-heure de visualisation. Peut-être aurais-je le goût par la suite d'aller jouer au tennis.

    Beaucoup oublient qu'il faut créer son mythe personnel, qu'on soit gros ou pas. J'ai connu des obèses dont le surpoids fait partie de leur charisme. C'est une question essentielle de l'être finalement (tout n'est pas si métaphysique) et c'est bien loin d'être superficiel. Je me sens plutôt dans les airs, aérienne, et mon surpoids m'empêche de m'envoler. Âme menue, discrétion des gestes, des paroles, l'obésité ne me sied définitivement pas et bousille mon mythe personnel. Ce n'est ni une question de mode ni une question de consommation, mais plutôt une question de congruence de symbole, de congruence entre forme et fond.

    jeudi, mai 12, 2005

    Espionnage...

    Le thriller suit son cours de mon côté. Rosenberg j'avais cru en premier. Mieux connu sous le nom de Rosenburger, confirmé par lui-même. Mais le masque est tombé, si j'en crois ma dévouée Ilsa, tigresse de Sibérie (Mata a été congédiée; c'était une bonrienne de l'espionnage.) Par ailleurs, je peux très bien me faire passer pour elle, elle est mon double, étant moi-même passée maître dans l'imitation de l'accent russe dans : "C'est l'hiver qui frappe à notre porte", et moyennant un bleach platine.

    C'est indiqué sous ma photo : "Folle à lier". Vivez avec, quessé vous voulez je vous dise !

    Journée du 11 mai

    Au camp d'hébertisme, près de Saint-Jean-sur-le-Richelieu. Je peux mettre des visages sur la profession d'enseignant. C'est d' "eux" que l'on parle... Belle journée ensoleillée hier, voyez ces six complices... Ils bavardent comme des pies mais ils sont très solidaires. Très positivement. Voilà l'essentiel.

    Photo Hébergée gratuitement par Web-Images.org
    De gauche à droite : Jonathan; Albert; Caleb; Mohamed; Harry.
    Et devant, et non le moindre : Claude.

    Sur la piste d'hébertisme... Heureusement, les enseignants n'étaient pas tenus de marcher sur le fil de fer... Ne vous fiez pas aux apparences, je vous dis pas combien ils sont turbulents... mais je m'ennuierai d'eux car c'est de loin le groupe auquel je me suis le plus attachée pendant mes années d'enseignement.

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    Samuella, mignonne jeune fille gentille, dynamique et travailleuse, avec Jonathan, l'intellectuel du groupe.

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    Jonathan et Samuella


    Oui, Alexandre, celui de gauche, il aime bouger !

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    Alexandre et Billy

    L'être humain est ce qu'il y a de plus fascinant sur cette terre. Ça, c'est ma plus grande récompense qu'ils soient tous dans ma vie.

    Je n'ai pas beaucoup de clichés de mes filles... elles sont plus réservées. Je me reprends à la fête de fin d'année !!

    mercredi, mai 11, 2005

    Identité multiple

    Mata Hari demeure toujours sur les traces de Pépère Rosenburger (version corrigée !) dont l'identité se fait de plus en plus floue. Il faudra que je supporte mon costume de danseuse orientale (avec petit bedon dodu assorti) dans lequel il est impossible de reconnaître une prof passablement drabe, austère (quand elle porte ses lunettes gaugauches), mais finalement cool du secondaire.

    Discours hier sur la "production de l'ère industrielle", à la Karl Marx, version éducation, lors de la soirée syndicale. Un prof a pris le crachoir pour faire son adaptation du "capital" sur la "production" du savoir... bizarre, ce parallèle. Y en a qui auraient dû aller se coucher plutôt que de se faire suer à cette réunion. Le capital, ça colle bizarrement à l'humain, là... La chaîne de production du savoir... Ma foi, je pense que ce sont les trois verres de vin ingurgités au souper qui m'ont fait rigoler comme une débile, et en plus, le vote de grève est sorti "négatif" pour l'Alliance. Le down de l'alcool ben raide ! En grève moyennant un front commun seulement. Après ce discours pseudo-marxiste, je me suis dit que je ne suis pas si cancre pour une prof. "On produit des enfants"... Excusez, le vin est digéré et j'en reviens pas encore. Je pense que le mec bien intentionné à allégeance marxiste ne s'est pas tout à fait bien exprimé. Pas surprenant que les jeunes prennent un virage à droite !!!!!

    Autre identité : animatrice de colonie de vacances pour la journée. Cette journée qui s'annonce pourtant pluvieuse, faudra séparer les amoureux derrière les arbres qui piétineront dans la bouette en ce jour qui ne se veut pas aussi beau qu'hier. Balade en bus scolaire jusqu'à Saint-Jean-sur-Richelieu, puis lutte dans la boue. Bah ! ça fera changement de la discipline qui nous oblige à les tenir assis, quand ce n'est pas si naturel que ça de rester assis pendant des heures.

    À ce soir, donc, malheureusement pas avec un tan... Aujourd'hui, je ne produirai pas d'enfant !

    mardi, mai 10, 2005

    Ne vous inquiétez pas...

    Mata fait de l'espionnage pour mon compte, avec Fraulein Doktor, jusqu'à ce que Rosenberg finisse par montrer son vrai visage.

    Voir l'énigmatique à l'adresse suivante : http://drjulius.blogspot.com/

    Aucune allégeance nazie de ma part...

    Julie : texte pour toi juste en dessous !

    Version française de "Roger au mois de mai" pour Julie

    Adaptation française de Roger au mois de mai (pour Julie) C'est avec humour, Julie ! Ce texte a été écrit pour le collectif Coïtus Impromptus, un collectif d'écriture.

    Didier a vu passer les hirondelles du printemps, comme elles sont jolies ! Il s’est mis à rêver à un parking rempli d'auto ruisselantes, de berlines qui s’envolent comme les hirondelles, et il se rappelle de la chanson de Johnny Halliday, Alabama Arizona Nevada Rouler vers l'ouest High-way 40 Texas city Route 66 Rouler vers l'ouest Ouais rouler vers l'ouest à l’époque de son premier baiser, échangé dans une Renaud 5 un peu rouillée.

    Il a sorti son boyau d'arrosage, a sifflé la voisine d’en face, lavé son T-shirt Mickey Mouse, sorti son CD de Johnny Halliday, l’été embaume déjà pour Didier.

    Un tour chez le garagiste pour renouveler ses enjoliveurs de roue, pour un changement d’huile, il achète une jardinière de fleurs pour son jardin, et une pour la véranda qui a été repeinte l’été dernier. Avec Sandrine à ses côtés.

    L’an dernier, pareille routine. Didier l’avait presque oublié. L’odeur du lilas lui rappelle qu’un matin de mai, Sandrine est partie avec son ami Philippe-André.

    Le nez dans le niveau d’huile, Didier n'arrête pas de pleurnicher. Derrière le capot, la voisine ne peut l’apercevoir; il a le cœur gros comme une caisse, elle voulait partir, c’était évident comme une bagnole amerloque dans une ruelle. Aujourd’hui, il s’ennuie d’elle.

    Dans l’auto bien cirée, Didier écoute Johnny, et recommence à pleurnicher. L’été n’a plus le même goût que par le passé. « Ferme-la, Johnny! »

    Pendant ce temps, la voisine, étendue sur la pelouse, se fait bronzer, vêtue de son nouveau maillot à fleurs.

    Roger aimerait offrir à sa voisine du lilas du printemps dernier.

    ***
    Note à Julie : oui, je suis toujours à Montréal; j'essaie de reconstituer le puzzle de mes voyages au Mexique en vue de dresser un carnet. C'est très éparpillé sur mon blog ! Pour le moment, je n'ai pas le temps de faire un ménage et d'ouvrir un autre blog qui mettrait de l'ordre dans tout ça ! Alors, désolée Julie, j'avoue que c'est mêlant !

    lundi, mai 09, 2005

    Roger au mois de mai

    Pour le collectif Coïtus Impromptus

    Roger a vu passer les outardes; il s’est mis à rêver à un parking plein de chars shinés, de berlines qui s’envolent comme les oies blanches, comme le chantait Steve Fiset, sur tous les chemins d’été, à l’époque de son premier baiser, échangé dans un Wolks qui était pas de l’année.
    Il a sorti sa hose du garage, a sifflé la voisine d’en face, brassé le plastique de la piscine, lavé son T-shirt Mickey, sorti son CD des Stones, ça sent l’été pour Roger.

    Un tour chez Dumas Auto Body, chez Canadian Tire pour renouveler les caps de roue, un petit changement d’huile, une jardinière de fleurs pour son deck qu’il a vernis l’été dernier. Avec Nicole à ses côtés.

    L’an dernier, pareille routine. Roger l’avait presque oublié. L’odeur du lilas lui rappelle qu’un matin de mai, Nicole est partie avec son chum René.

    Le nez dans le niveau d’huile, Roger arrête pas de brailler. Derrière le capot ouvert, la voisine peut pas l’apercevoir; il a le cœur gros comme une batterie de char, elle voulait partir, c’était gros comme un dix-roues dans une ruelle. Aujourd’hui, il s’ennuie d’elle.

    Dans l’auto bien simonizée, Roger écoute Angie, et recommence à brailler. L’été n’a plus le même goût que par le passé. « Ferme donc ta gueule, maudit Jagger! »

    Pendant ce temps, la voisine, étendue sur sa chaise en résine de synthèse, refait son tan, vêtue de son nouveau maillot à fleurs.

    Roger aimerait offrir à sa voisine du lilas du printemps dernier.

    dimanche, mai 08, 2005

    «La société américaine se préoccupe surtout d'elle-même...

    «La société américaine se préoccupe surtout d'elle-même, ses membres savent peu de choses sur ce qui se passe à l'extérieur des Etats-Unis et ils ne s'en soucient pas particulièrement.»

    (Noam Chomsky)

    «Venimos a preguntarle a la patria, a nuestra patria, ¿por qué nos dejó ahí tantos y tantos años? ¿Por qué nos dejó ahí con tantas muertes? Y queremos preguntarle otra vez, a través de ustedes, ¿por qué es necesario matar y morir para que ustedes, y a través de ustedes, todo el mundo, escuchen a Ramona -que está aquí- decir cosas tan terribles como que las mujeres indígenas quieren vivir, quieren estudiar, quieren hospitales, quieren medicinas, quieren escuelas, quieren alimentos, quieren respeto, quieren justicia, quieren dignidad?»

    (Subcomandante Marcos)
    23 de febrero de 1994


    Dans le métro de Mexico, jamais vu de misère semblable, aucune pauvreté pareille à Montréal.

    Une dame très âgée prend le métro pour travailler. Les démunis vendent des disques, des arachides... ils boitent, les nouveaux misérables. Ils n’ont pas droit à la confortable « aide sociale » québécoise. Je songe qu’au Québec, nous sommes un bon peuple, et je trancherais la tête à quelconque pantin au pouvoir qui oserait toucher à notre structure sociale démocrate.

    Je prends une grande respiration, l’air est raréfié à Mexico, davantage dans le métro. On s’enfonce sous terre, après quelques stations en pleine lumière, ce qui ajoute à mon angoisse d’être ainsi enfermée dans l’obscurité, avec les mendiants, les handicapés, les délinquants, devant quoi je me sens impuissante, je sens au plexus cette pression quand les choses m’échappent, quand l’absurde m’empoigne, quand la misère se lit au front d’autrui, quand la survie crie vengeance, quand le sous-commandant Marcos, croisé au Zocalo, masque au visage, s’est faufilé dans le métro à nos trousses : "que faites-vous les gringos ici qui vous êtes échappés du todo incluido, voyeurisme ? dépaysement de petit bourgeois ? que sais-tu de la vraie pauvreté en ton Amérique blanche, tu sors quelques pesos en bien intentionnée, que t’en coûte-t-il d’avoir la conscience tranquille quelques minutes et de te débarrasser de cette angoisse qui accélère ton rythme cardiaque? Finis-en de ta conscience et fous-toi un calmant derrière la cravate"... Le métro titube... les lumières bégaient... Non, pas une panne, enfermée ici dans cette chaleur d’enfer, avec le sous-commandant et tous ces souffrants... Je suis pitié en ce moment aussi, avec eux, la moiteur aux mains. Pendant que la misère a un visage, ça baise fétiche aux tout-inclus, ça baigne turquoise aux piscines des grands hôtels, ça boit paumés, ça obsède fantasme, ça délire sado-maso, ça décadence champagne. Ça bouffe obèse.

    Nous débarquons, place Garibaldi. Enfin.

    Le fils (le néolibéralisme) dévore le père (le capital national) et, au passage, détruit les mensonges de l'idéologie capitaliste: dans le nouvel ordre mondial, il n'y a ni démocratie, ni liberté, ni égalité, ni fraternité. La scène planétaire est transformée en nouveau champ de bataille où règne le chaos (...)

    Nous voici face à un puzzle. Pour le reconstituer, pour comprendre le monde d'aujourd'hui, beaucoup de pièces manquent. On peut néanmoins en retrouver sept afin de pouvoir espérer que ce conflit ne s'achèvera pas par la destruction de l'humanité. Sept pièces pour dessiner, colorier, découper et tenter de reconstituer, en les assemblant à d'autres, le casse-tête mondial.La première de ces pièces est la double accumulation de richesse et de pauvreté aux deux pôles de la société planétaire. La deuxième est l'entière exploitation du monde. La troisième est le cauchemar d'une partie désœuvrée de l'humanité. La quatrième est la relation nauséabonde entre le pouvoir et le crime. La cinquième est la violence de l'État. La sixième est le mystère de la mégapolitique. La septième, ce sont les formes multiples de résistance que déploie l'humanité contre le néolibéralisme.

    (Subcomadante Marcos)

    À lire :
  • Marcos


  • Pendant que la misère frappe l'hémisphère sud, le Nord souffre dans sa décadence morbide. Esclaves eux aussi des pharaons, les travailleurs du Nord, candides, naifs, crédules, insouciants, cherchent à récupérer ces heures de vie volées par les tenants du pouvoir - sans s'en rendre compte - en piscines, en repas, en palmiers, en sourires Botox, crevés des 50 semaines qu'ils ont travaillées pour se permettre un morceau artificiel de paradis. Une autre misère.

    samedi, mai 07, 2005

    Notes pour un road novel

    Rouler dans la nuit nicotine
    Pas de besoin de grand-chose
    Sandwich et gazoline
    Rouler sur les grands continents
    Pendant combien de temps
    De Gaspésie jusqu’en Californie

    (Pierre Flynn)

    Le désir de partir, le désir de la route retenu en agoraphobie. Auparavant, je paniquais de voir défiler les lignes blanches sur la route. Je paniquais aussi de m’envoler. La panique de vivre.

    Entre Acapulco et Mexico, un bus de première classe s’enfonce dans le Maxi-Tunnel, et les maisons colorées font place à quelques bonnes dizaines de kilomètres dans l’obscurité. L’agoraphobie retenue par un calmant, je suis assez détendue pour profiter du paysage qui s’offre à nous, en montagnes, en villages pauvres, en montagnes encore, comme on en voit au nord du Québec. Quelques conifères ça et là calment la panique, à peu de choses de près je me crois au nord du Québec; peu de palmiers dans la forêt naturelle du Mexique : c’est un simulacre de pays.

    Une grande ville, après quatre heures de route, nous nous pensons à Mexico. Il reste pourtant encore deux heures de route. Dans une plaine, l’autobus en arrêt; l’arrière petit-fils de Pancho Villa monte à bord, il déteste les gringos. Nous sommes des gringos après tout, des gringos inoffensifs, mais qu’en sait-il ? Et qu’en savons-nous ?

    Les yeux des autres passagers, mexicains, sont rivés sur le gigantesque écran de télé ou Angelina Joli et Antonio Banderas sont doublés en espagnol... les Mexicains raffolent de voir leurs vedettes doublées en espagnol. Pour un premier voyage en pays hispanophone, je ne comprends que Hola ! qui doit être dit au moins 25 fois dans le scénario. Je préfère ne rien comprendre, et la langue que je ne saisis guère à ce moment m’irrite. J’aurais préféré un voyage de silence. J’aurais pu leur dire : « Soy sorda », ce qui m’aurait peut-être valu des sous-titres.

    En fait, je ne parle et comprends l’espagnol qu’après avoir passablement bu de rhum ou de cervezas, qui sont finalement des élixirs dans les pays du Sud. Et lorsque l’interlocuteur a des pouvoirs magiques, comme celui de délier l’espagnol dans ma bouche. Comme ce chauffeur de taxi à Pie-de-la-Cuesta, arborant pourtant l’air mafieux. « Soy loca, muchacho ». Ça l’a fait rire et ainsi, j’ai vu qu’il avait des pouvoirs. À 150 km/h sur une route cahoteuse, la sainte vierge au rétroviseur se balançait, heureuse enfin de bouger, passablement excitée par la vie en changements de vitesse manuels, ce qui l’entraîne loin de son rôle de mère souffrante. Et elle n’arrête pas de danser, ainsi, sur la route entre Pie de la Cuesta et Acapulco.

    Alors, retour au bus entre Acapulco et Mexico.

    Je suis passée du terminus d’autobus en plein air au métro dont les fenêtres étaient ouvertes, quel bonheur, un peu moins claustrophobant. Le métro, bondé de gens. Il fait une chaleur incroyable dans cet enfer de population.

    vendredi, mai 06, 2005

    Tarot de Marseille

    Petit retour à mes superstitions... Hier, les élèves ont écrit un texte sur les Gitans. Paraît-il qu'ils sont à l'origine de la lecture du Tarot.

    Alors... je ferme les yeux et tire une carte au hasard... (je suis sérieuse) Ishhhhh Le pendu...Une transition, un abandon, une trahison... j'haïs ça... (ça doit être notre Jean Charest ça...) Deuxième carte : nouveau départ... (on va-tu la signer notre convention?) Ouille ! C'est quoi, cette histoire... Suivi de la mort... (Charest va maintenir ses positions?) la fin de quelque chose... ah ben zut, y a du gros changement dans l'air. Ça fera mal !

    J'espère que ça sera mieux demain... Si vous en avez envie... donnez-moi trois chiffres entre I et XXI, je vous dirai votre bonne aventure de la journée, parole de Rom ! Et c'est évidemment pas 4,99$ la minute hahaha !! Je suis pas madame Minou moi ! Quoique...

    Quelques photos - Fête à l'Île

    Journée pour mon frère le 1er mai,à l'Île d'Orléans, un paradis situé près de la capitale québécoise.

    J'ai été enchantée que cette journée se déroule autour de la musique. Les 50 ans de mon frère en musique, ça lui sied bien, il est plutôt mélomane. On ne peut en effet vivre sans musique, elle rappelle les souvenirs, les bons moments, la joie. Tout peut se dire en musique, elle dépasse les mots, c'est le plus grand art, le plus universel qui soit.

    On s'est payé une traite de chansonniers, d'airs classiques, de vieux "hits" américains.

    Photo Hébergée gratuitement par Web-Images.org

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    jeudi, mai 05, 2005

    Désolée pour la parenthèse tristounette...

    D'un coup, j'ai senti quelque chose d'horrible à l'intérieur de moi. Une petite mort qui dure depuis quatre années.

    Je ne sais pas trop si c'est une mort nécessaire ou une mort malsaine; toutefois, elle m'enlève de mes ailes.

    J'ai dit adieu il y a quatre ans aux folies adolescentes et aux fantaisies amoureuses. Une démission simplement. Je démissionne de chercher un amour qui durera et qui me satisfasse entièrement, ceci étant trop éprouvant pour l'autre, et impossible de toute façon. Je ne crois plus aux gestes hypocrites, aux câlins insignifiants, aux "Je t'aime" qui se perdront dans le vent encore une fois, aux promesses, aux serments, mon coeur est sec désormais. Je démissionne.

    Fini les folies, est-ce le début d'une ère nouvelle... Ou bien suis-je seulement en proie à la fatigue?

    Lipogramme en A, I et L

    Pour le Coïtus Impromptus

    Deux gros yeux verts observent une mouche, ce sont ceux de Puce. Pensez donc que deux gros yeux verts vous guettent pour vous bouffer... Horreur ! Et que cette bête, en ronrons sur mes genoux, toute en douceur, n’est qu’un monstre, bouche ouverte, en vue de croquer une espèce pour nous d’un goût douteux... Nombre de poètes ont tout de même posé en mots, en vers et en prose, cette bête connue pour ses douces humeurs éphémères.

    En outre, c’est un repos en mes jours de stress; ses ronronnements contre mes joues me détendent. Puce me réconforte en murmures tout doux, en « rrrr »; cette heureuse consonne m’empêche tout de même de trébucher...

    Photo Hébergée gratuitement par Web-Images.org

    Les yeux de Puce sont pers ! :)

    mercredi, mai 04, 2005

    C'est peut-être que maman était maîtresse que j'ai voulu être maîtresse. Ou travailleuse sociale.

    On parlait autrefois de vocation. La passion du métier s'est éteinte avec les années, mais on ne parle pas ici que des enseignants (voyez ces employés de bureau dans les grandes tours qui regardent sans cesse leur montre...). Aujourd'hui, on s'avoue prof, et les réactions négatives fusent. Mon conjoint me dit souvent que les profs sont rustres. Vulgaires. Par rapport aux traducteurs disons. Il n'est sûrement pas le seul à adopter cette attitude condescendante envers les enseignants. Cette remarque a le don de me mettre en furie et me donne le goût de sacrer, tiens ! À la dernière manif sur McGill - je m'étais isolée du groupe pour acheter de l'eau en bouteille dans un dépanneur - j'ai entendu ceci de la bouche d'un groupe d'employés de bureau : "Dire que ça enseigne à nos enfants, ça !" Autrement dit, on prône la démocratie, la revendication, la dénonciation des injustices. Ça n'est pas un modèle. Vaut probablement mieux lécher le cul des boss, qualité dont je n'ai pu faire preuve pour ma part chez les faces à claques du capital obsession. Je préfère de loin un jeune délinquant qu'un hypocrite assis sur son portefeuille. Il y a plus d'espoir, disons. C'est plus vivant.

    Oui, il faut de la graine de révolté. Il faut de la graine de tolérance, de gauchisme, d'empathie. D'art de "vulgariser", ça doit être pour ça qu'on est vulgaire. Faut être en vie.

    Eh bien ! je m'assume : il faut revaloriser la profession au plus "crisse"; si ce n'était pas de ces rustres personnages, nombre d'enfants n'auraient personne pour leur redonner confiance en la vie, en leur capacité, pour les orienter et leur donner une bonne estime personnelle, ce que les parents poignés dans leur tour à bureaux ne savent plus trop comment donner. Parce que la vulgarité de négliger ses enfants, ça existe aussi, et n'est pas exclusivement une tare d'assisté social. Cette vulgarité-là n'a pas de classe sociale.

    Je suis personnellement fière de ma tâche, et je regarde de bien haut qui veut m'en imposer. Surtout quand je jette un regard sur mes collègues, je ne vois rien de vulgaire ni de fainéant.

    Ça va brasser... et puis, on n'aura pas à subir l'élection d'un pape chaque fois que les enseignants feront la grève pour nous diluer aux nouvelles de 18 heures.

    À vendredi, monsieur le distingué Jean Charest...

    mardi, mai 03, 2005

    L'Île ... d'Orléans

    Le 50e de mon frère a été une occasion de retrouvailles, de souvenirs, de plaisir, de partage, de mots doux.

    Ce dimanche, l'île nous a ouvert ses bras alors qu'un brouillard flottait sur le fleuve. C'était magnifique; cette rencontre par une journée pluvieuse a démarré de façon poétique.

    Beaucoup d'émotions ont plu cette journée dans l'espace Félix-Leclerc; les nuages étaient remplis, ils ont versé une fine pluie. Ça et là, nous avons vu des inondations, un peu comme toutes ces émotions contenues au fil des années et qui débordent tout à coup.

    La fête s'est déroulée autour de la musique. De Félix à Jean-Pierre Ferland, en passant par Harmonium, Beau Dommage, crochet vers Le Chant de la liberté... l'adolescence en reminiscences dans l'île.



    Et il m'a semblé que mon père s'était enfui quelque temps du ciel pour venir nous observer. À côté de Félix Leclerc, dans les champs mouillés, entre les oies blanches, les nefs et les maisons de bois. Puis, ils nous ont quitté sur le pont, ont plongé dans les chutes Montmorency qui éclaboussaient majestueusement cette journée-là. Partis, comme les oies...

    Ce sont ces mots de Jean-Pierre Ferland qui sont sortis de ma bouche en cette journée :

    De temps en temps un copain
    De temps en temps un ami
    Dans ma vie
    Mon frère
    Qui revient quelquefois
    Séjourner dans ma tête
    Qui me prend par la main
    Quand j'en ai besoin
    Mon frère...

    P.S. : Si vous avez les paroles complètes de cette chanson, je vous saurais gré de me les acheminer. Merci !

    dimanche, mai 01, 2005

    Un demi-siècle

    Portrait de mon frère pour aujourd'hui, en mots. Demain, en photos... Il a son demi-siècle aujourd'hui...

    Mon frère est devenu l'un des plus sympathiques garçons que le quartier connaissait. Autant ma soeur était un ange un peu enfer-sur-terre avec ses tourments mais empathique jusqu'aux os, autant la bonne humeur sympathique paradis-sur-terre de mon frère était réputée dans notre hameau, ce que je lui enviais profondément. Mon frère, sans trop le savoir, possède un charisme.

    Ce que j'ai toujours apprécié depuis qu'il a 15 ans, c'est ce regard qu'il pose sur les autres, un regard tendre, ouvert, compréhensif, sans prétention. On l'associe à la générosité. C'est mon pendant masculin en version extrovertie. J'aurais aimé sortir de ma coquille, car c'est exactement comme ça que j'aurais voulu agir avec autrui. On a les mêmes sentiments. Seulement, on n'en fait pas exactement la même chose, il est devenu plus conformiste, plus "normal". Enfin, il a ce regard de "reconnaissance" de soi dans l'oeil de l'autre... ce regard qui dit : "Oui, je t'écoute, tu existes et je te vois et te prends tel que tu es", ça décrit mon frère.

    Lui, c'est la tortue de la fable, j'en suis le lièvre. Je pédalais à l'école, ambitieuse, et lui, un peu moins. Somme toute, on a atteint certains de nos buts respectifs, moi, en m'amusant à regarder les autres me rejoindre, et lui, en "petit train va loin". Il s'est rendu loin, par entêtement.

    Mon frère et ma soeur étaient en conflit, ça m'a divisée entre les deux camps. Depuis que ma soeur est dans son ciel à elle, je me réconcilie avec le paradis de mon frère peu à peu.

    Notre famille, ce sont bien des excès. Excès d'ambition, excès d'amour, excès de générosité, excès de silence, excès d'entêtement. On est une famille de têtes de cochon, ça nous démarque tous, c'est notre point central. Pas de demi-mesure dans cette famille; malgré le divorce parental, il est bien resté des points communs que je ne voyais guère avant aujourd'hui. Tiens, et voilà que depuis longtemps, un sentiment de fierté remonte à la surface face à cette famille qui a survécu à des tempêtes que vous ne pourriez imaginer. D'énormes tsunamis. Finalement, il en reste quelque chose de digne.

    Alors, il mérite sa méga-fête à l'Île d'Orléans ou je m'apprête à me rendre. Il pleurera donc lors de cette fête, car ultimement, et par un trait familial que nous parageons, il fait preuve d'une grand émotivité et sensibilité. Et il porte l'amour en lui.